Hace Mess dévoile l'idée de départ du documentaire Voyage en Kabylie : "Le père d’un ami commun, Hamid, a envoyé une invitation à Mathieu Tuffreau pour lui permettre de visiter l’Algérie il y a quelques années. A la mort de cet homme, la mère de Hamid lui a demandé si Mathieu était un enfant que son père avait eu lors de ses années d’émigration en France. L’idée a germé de réaliser un film sur cet enfant devenu grand, rencontrant sa sœur, son frère et sa belle-mère en Algérie, en Kabylie. J'ai pensé que ce tournage dans le village où j'ai grandi était une belle façon pour parler tendrement de cette tristesse qui étrangle les cœurs piégés dans la mélancolie. Mathieu a voulu découvrir le pays avec lequel la France entretient la mémoire la plus douloureuse."
Hace Mess a choisi des comédiens non professionnels avant le tournage, de son village de petite Kabylie, à 30 kilomètres d’Azazga, dont il connaît tous les champs et toutes les rues. Il a choisi les décors : le vieux quartier colonial d’Azazga, le village d’Iguersafene reconstruit après l’indépendance, la montagne qui entoure et nourrit le village, la station balnéaire de Tigzirt et son temple de Saturne pour l’époque romaine de la Kabylie. Mathieu Tuffreau a écrit une partie des dialogues, interprété le rôle du Français pour des raisons pratiques. Les cinéastes ont voulu filmer la Kabylie à rebours des préjugés tenaces qui s’attachent à à l’Algérie où de nombreux films ne voient que des terroristes et des femmes soumises.