"Il fait chaud, non ?" / "Oh ben alors, on va s'envoyer en l'air de façon totalement gratuite, non ?". Bienvenue dans Stars at Noon, un film redondant à l'extrême, sans âme aucune ni enjeu, dont la longueur de 2h20 est plus étouffante que le sauna qu'il dépeint en boucle. Margaret Qualley (oui, la brillante star de la série Maid) et Joe Alwyn peuvent donner de leur personne (de leur corps suant, pour le coup), ils ne peuvent malheureusement pas sauver les meubles de ce scénario creux, plus intéressé par le thermostat et la monnaie courante ("T'as pas des dollars ?") que par l'approfondissement de ses personnages, commençant comme les petites tribulations d'une femme paumée en Amérique Latine autoritaire (un portrait de dictature brouillon et mal exploité) qui tourne au film de fuite à deux qui piétine, lambine, et ne trouve jamais sa fin (on est ressorti en se demandant s'il ne manquait pas de pellicule...). Une partie de pur plaisir (attention, ironie) qui s'accroît d'autant plus dans des scènes qui ressemblent plus à des tests de self-control (la scène de la fête, bruyante à l'excès, inesthétique au possible, et longue, tellement longue...). Dans la salle du Grand Palais, le public s'est étiolé au fur et à mesure de la séance, et il n'était pas rare d'entendre alterner les discussions creuse de l'écran et les soupirs assoupis des rangées jouxtant la nôtre ("Bonne sieste, on vous envie."). Avec ses délires obsessionnels sur la recherche de la bonne monnaie de change ("T'es sûr, t'as pas des dollars ?") et de la bonne température ("T'es sûr qu'il fait pas chaud, là ?"), Stars at Noon zappe complètement l'étude de ses deux protagonistes qui semblent aussi faux que leur passeport, nous fait regretter même les médiocres films de fuite, et nous plonge dans un état soporifique contre lequel il est dur de lutter. Parce que nous, on a la clim.