Des étoiles à midi
Grand Prix au Festival de Cannes 2022 ??? On se demandait pourquoi le film de Claire Denis a mis plus d’un an pour arriver sur nos écrans. 137 très très longues minutes, on comprend pourquoi Ad Vitam - pourtant un des distributeurs les plus avisés du moment -, a tant hésité à sortir ce film inutile en forme de piège poisseux. Une jeune journaliste américaine en détresse bloquée sans passeport dans le Nicaragua d’aujourd’hui en pleine période électorale rencontre dans un bar d’hôtel un voyageur anglais. Il lui semble être l’homme rêvé pour l’aider à fuir le pays. Elle réalise trop tard qu’au contraire, elle entre à ses côtés dans un monde plus trouble, plus dangereux. Adapté du roman américain éponyme de Dennis Johnson, c’est un ratage complet d’un ennui total où quand ledit piège poisseux se referme aussi sur le spectateur. Passez votre chemin.
Claire Denis, qui a 75 ans, a longtemps été la 1ère assistante des plus grands, Costa-Gravas, Sautet, Rouffio, Enrico, Wenders, - Les Ailes du désir, Paris Texas, - avant de se lancer dans la réalisation. On doit lui reconnaître qu’elle sait faire, cadrer, monter, éclairer et surtout filmer le désir et les corps. Le problème, comme souvent, ici, c’est le scénario… à propos quel scénario ? Il tient sur un timbre poste… et encore. On ne comprend quasiment rien aux péripéties molles et alanguies… - faut dire, il fait tellement chaud… -, qui jalonnent ce qui devrait être une fuite éperdue vers la liberté. Hélas, on passe plus de temps dans les bars et surtout les chambres de motels minables à débiter des dialogues insipides – juste une perle parmi beaucoup d’autres : l’héroïne a près une des nombreuses parties de jambe en l’air qui jalonnent ce nanar Ta peau est si blanche. C’est comme si j’avais été baisée par un nuage. (sic) On ne sait pas qui sont cet homme et cette femme, pourquoi ils sont coincés dans ce pays d’Amérique centrale qui ne dit pas son nom, et quelles sont les véritables interactions des personnages secondaires. Donc, on picole et on baise beaucoup, on transpire encore plus, et le spectateur que je suis, baîlle à s’en décrocher la mâchoire et à regretter le prix du billet d’entrée dans la salle heureusement climatisée. A ranger au rayon des nanars de l’année.
La fille de la charismatique Andie MacDowell s’appelle Margaret Qualley, déjà remarquée chez Tarantino, dans Once upon time in Hollywood, est belle à faire se damner un ayatollah, et reste la seule attraction de ce film. Elle m’a irrésistiblement fait penser à la jeune Adjani d’Un été meurtrier. Quant à son partenaire, Joe Alwyn, il est fade à souhait. Benny Safdie, Dannie Ramirez, Nick Romano, Stefan Proano… jouent les utilités sans grande conviction, accablés qu’ils sont par la chaleur… et le scénario. Bon, je ne vais pas en rajouter, ce serait peine perdue, vous avez compris, je n’ai pas beaucoup aimé. Quant on pense que ce film a partagé le Grand Prix avec l’excellent Close du belge Lucas Dhont… c’est à n’y rien comprendre.