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    Los delincuentes
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    Jipéhel
    Jipéhel

    58 abonnés 272 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 septembre 2024
    La belle utopie

    L’Argentine nous propose encore une des pépites dont elle a le secret. – Le tournage a eu lieu avant l’arrivée de Milei et sa tronçonneuse au pouvoir -. Rodrigo Moreno avait réalisé en 2001 un film à sketchs très remarqué, Sale époque… et depuis, il s’est consacré à l’enseignement du 7ème Art et à l’écriture de scénarii pour la télévision. Retour au grand écran avec ce thriller. Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met en œuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté. Inventif, facétieux et d’une grande liberté, des qualités indéniables font que les 190 minutes passeraient même très vite si les deux récits entremêlés ne subissaient pas de gros passages à vide durant lesquels, le cinéaste se fait plaisir, mais le spectateur pas tellement. Impression très mitigée.
    Il semble qu’il ne soit pas de bon ton d’oser la moindre critique vis-à-vis de cette longue – trop longue -, comédie dramatique. Le scénario glisse insensiblement du film de braquage – sans armes ni violence -, à un film contemplatif, philosophique, voire de poésie bucolique. L’admiration sans bornes portée par le réalisateur pour le cinéma de « la Nouvelle Vague » est palpable et les citations vont bon train. A ce sujet, les séquences interminables où un cinéaste – Moreno lui-même peut-être -, tente de filmer le vide, sont franchement inutiles et surtout nombrilistes. Les acteurs et les actrices jouent de manière un peu décalée pour renforcer l’impression de raconter une fable, nous dit-on dans le dossier de presse. Là encore, l’allusion à Godard, Rohmer, Eustache, Truffaut, Garrel, Rozier, Rivette et consort, est criante. Est-ce pour autant supportable en 2024 ? Là est la question. La thématique profonde se résume au dilemme vie professionnelle versus loisirs, dépendance versus liberté, routine versus aventure. Mais permettez-moi de vous citer in extenso une partie de la critique dithyrambique des Cahiers du Cinéma : Par les jeux d’échos et de circularité qu’il met en œuvre, Rodrigo Moreno exprime une difficulté collective à s’extraire d’un système économico-politique qui, non content de structurer tout ce qui nous entoure, façonne nos psychés, et nous pousse à refaire sans cesse les mêmes erreurs. C’est-y pas beau ? Qu’est ce que vous voulez que j’écrive après ça, sinon que je ne suis pas d’accord ;
    Daniel Elias, Esteban Bigliardi, Margarita Molfino, German de Silva, Laura Paredes, Cécilia Rainéro, jouent – ou pas – les dialogues parfois vains de ce film étrange qui commence comme un Sydney Lumet grande époque pour glisser vers un Rozier narcissique des années 60 à 80. Gagne-t-on au change ? Le suspense tourne court pour être supplanté par du romantisme bricolé. On tente de nous faire partager une utopie hédoniste – pléonasme -, mais je ne suis pas si sûr que l’ambition soit réalisée. Un film à l’image de sa bande-son, où se mêlent le rock, Poulenc, - sonate pour hautbois et piano -, Saint-Saëns, etc… Un peu de tout loin de toute contrainte, même pas celle du temps qui s’étire jusqu’aux limites de la complaisance, sans parler du générique final digne des blockbusters hollywoodiens, dont on ne voit jamais la fin…
    Lilian Oukoloff
    Lilian Oukoloff

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2024
    A la croisée de la sempiternelle problématique philosophique qui consiste à se demander ce que c’est qu’être libre, et de choix de mise en scène qui visent précisément à rendre libre, le film Los delincuentes de Rodrigo Moreno propose une expérience radicale à son spectateur : celle d’éprouver non pas le fait d’être libre comme un état, mais comme un processus de libération. Il est particulièrement intéressant de chercher à voir dans Los delincuentes comment la mise en scène et la narration servent ce projet, d’une part avec la présentation ironique du cadre oppressif qui saisit la majeure partie des individus, ici le lieu de travail, et d’autre part avec la proposition d’une échappatoire par l’éclatement de la trame du récit.

    Se libérer du travail
    Moràn et Romàn sont deux employés de banque qui semblent mener une vie minutieusement réglée par le rythme propre à la vie de bureau. Dans toute la première partie de son récit, Los delincuentes explore cet univers diachroniquement organisé : chaque jour, le même costume avec la cravate bien nouée, les mêmes cigarettes avec les mêmes collègues, les mêmes tâches à accomplir. C’est pour sortir de ce cadre avilissant, fermé sur lui-même (la banque étant un décor sans fenêtre, sans la moindre ouverture sur le monde extérieur avec ses barreaux protégeant l'accès aux coffres), que Moràn entreprend de voler 650.000 $ dans les coffres auxquels son poste lui donne le privilège d’accéder, puis de cacher l’argent, de se rendre à la police et, à sa sortie de prison, profiter de ne plus avoir à travailler en récupérant l’argent dérobé. L’absurdité d’un plan sacrificiel est soulignée dans une ambiance tragi-comique qui relève cette première partie. Rodrigo Moreno en profite pour explorer les conditions dans lesquelles le travail contemporain s’effectue, mais avec un sens de l’ironie quant à la place de ses personnages dans cet univers.

    Inquiet que la réputation de son agence ne se trouve ternie par ce vol, mis en difficulté vis-à-vis de ses chefs, le directeur de la banque, Del Torro (Germàn de Silva) diligente une enquête interne coordonnée par un personnage archétypal de bad cop, Laura Ortega (Laura Paredes) qui convoque tour à tour chacun des employés afin de déterminer la « chaîne de responsabilité » dans cette « défaillance ». Del Torro, comme galvanisé par la présence d’une représentante de la direction de la banque à qui il entend prouver qu’il tient ses équipes, prend alors de grands airs, digne d'un registre mafieux, et de ce décalage surgit une puissante ironie qui assure la grande légèreté de la première partie de Los delincuentes. Personnage profondément comique dans son incarnation, Del Torro réapparaîtra aussi sous les traits d’un co-détenu de Moràn, qui exercera une forte pression sur ce dernier, étant présenté comme le « patron » à qui il faut obéir dans la hiérarchie propre au monde carcéral. Finalement, Moràn et Romàn sont mis sous pression par l’acteur Germàn de Silva, introduisant un lien organique, par le jeu de l’incarnation actorale, entre l’univers de la banque et celui de la prison.

    Au sein de la banque, Laura Ortega n’apparaît cependant pas comme la bad cop attendue. Le registre de ce qui est montré est inscrit dans les cadres oppressifs constitués par l’organisation du travail contemporaine. Le gardien de la banque est viré, quoique n’étant pas directement impliqué dans le vol, mais la responsabilité du défaut de surveillance de son collègue lui est attribuée par défaut (était-il vraiment là pour surveiller ses collègues ou pour empêcher toute difficulté avec la clientèle, mission qu’on le voit accomplir au début du film auprès d’une cliente disposant d’un chèque dont on soupçonne qu’il est un faux). Les salariés sont éprouvés et mis sous pression par une direction désincarnée (les ordres du siège social dont cette agence bancaire n’est qu’une filiale) en quête de responsables, quitte à les identifier arbitrairement pour « faire du chiffre ». Mais la présence toujours passive de Laura Ortega, apparaissant dans le plan avec une certaine légèreté, vient totalement casser le film paranoïaque que se font les employés, et a fortiori Romàn. Le système panoptique, dans le sens que lui donnait Michel Foucault dans Surveiller et punir (1975), apparaît alors ici mollement incarné, et d’ailleurs, à part la scène du licenciement du gardien, il ne sera fait aucun état des aboutissements de l’enquête interne menée. Lorsque Romàn est convoqué une seconde fois, Del Torro lui indique les forts soupçons qui pèsent sur lui, mais il ne sera rien fait de plus et on ne saura pas s’il s’agissait d’une énième manière de mettre la pression sur le salarié pour qu’il dénonce les responsables du vol. Toujours est-il que la métaphore carcérale du monde du travail est pleinement développée et trouve son aboutissement dans la résurgence de Germàn de Silva, cette fois sous les traits d’un co-détenu de Moràn et présenté comme le « patron » à qui il faut obéir pour que la détention se passe bien.

    L’abandon du récit
    Los delincuentes propose un découpage en deux parties qui sont annoncées par deux titres. Aussi, dans un sens formel, le film construit un récit inscrit dans des normes qui sont celles historiquement héritées de l’art narratif : dans sa Poétique, Aristote a pour préoccupation de prescrire la bonne manière d’ordonner un récit. On peut par exemple lire au chapitre 7 de la Poétique : « Il ne faut donc, pour que les fables soient bien constituées, ni qu’elles commencent avec n’importe quel point de départ, ni qu’elles finissent n’importe où, mais qu’elles fassent usage des formes précitées. ». On pourrait alors dire que si Los delincuentes part sur des bases aristotéliciennes dans la manière d’organiser le récit, il rompt totalement cette démarche dans la seconde partie(1). Rodrigo Moreno ne construit une structure narrative que pour mieux la faire exploser en mille morceaux. Lorsque s’achève la première partie, le plan apparaît clairement : pour Moràn, il s’agit de se laisser enfermer en prison pendant trois ans, et pour Romàn, de cacher l’argent dérobé par son collègue et ancien employé de la banque où tous deux travaillaient. Aussi, au moment où Romàn s’apprête à atteindre la petite colline où Moràn lui a recommandé d’enterrer les billets volés, un écran indique la fin de la première partie. Mais le cut qui s’en suit, et qui ouvre la seconde partie du film, nous montre simplement Romàn en contre-champ atteignant le sommet de la colline, laissant le spectateur dans une première incompréhension face à la rupture fixée à cet instant.

    À partir de là, Los delincuentes sort de son cadre. La narration s’abandonne totalement, d’abord au personnage de Romàn et à sa rencontre avec Norma (Margarita Molfino) et l’aventure sentimentale qui s’en suit. Cette rencontre est d’emblée présentée sur le mode de la rupture : on a vu Romàn monter seul sur cette colline, et quand il en redescend, le lac en contrebas est en fait occupé par trois locaux venus profiter des charmes du lieu. Ce sont des apparitions qui vont guider Romàn sur un chemin de liberté que sa vie rythmée par son travail à la banque et sa vie conjugale n’avaient sans doute pas permis. Avec Norma, sa compagne Flor est évincée (on les voit convenir de leur séparation, pour un temps au moins), et son travail disparaît (on comprend qu’il continue de travailler à la banque, mais la caméra ne l’y suivra plus).

    Román rencontre le groupe d'amis près de la rivière dans Los delincuentes
    @ Wanca Cine (visuel fourni par Imagine Film Distribution)
    La trame narrative reprend le dessus quand, tandis que Romàn rend visite à Moràn, toujours emprisonné, ce-dernier lui remet une lettre à destination de la femme dont il est tombé amoureux le temps de sa courte cavale avant de se rendre à la police qui n’est autre que … Norma. Alors que la première partie du film semblait suivre une trame chronologique claire, on s’aperçoit en fait que toute une partie de l’aventure de Moràn entre son vol et l’instant où il se rend à la police a été ellipsée. On pourrait être exaspéré de retomber dans une narration classique de la comédie, deux hommes se rendant compte qu’ils sont amoureux de la même femme, si le film cédait à des balises classiques. Dans Los delincuentes, il ne sera pas question de jalousie ou de conflit entre les deux personnages (en tout cas, on comprend que ce n’est pas ce qui intéresse Rodrigo Moreno). Norma coupe d’ailleurs court à cette piste en tranchant brutalement « vous êtes des fous, tous les deux », quand Romàn lui transmet finalement la lettre écrite par Moràn. Ensuite, elle disparaît du récit.

    Finalement, il ne reste à l’écran que les deux personnages de départ, trois ans après (notons que Moreno ne fait pas le choix de faire de cet épilogue une troisième partie), une fois le plan accompli. Lorsque l’on retrouve Romàn après trois ans, on comprend qu’il est de retour dans sa vie cloisonnée, dans le même temps ou Moràn a purgé sa peine. Norma elle, apparition fugace, a totalement disparu, et sa maison est laissée à l’abandon. Simple apparition imaginée par le réalisateur pour ses personnages, elle s’efface dès lors que sa mission s’achève : avoir fait explorer à deux hommes les chemins de la liberté qu’ils ont désespérément attendus. Romàn et Moràn ne se retrouveront pas. Romàn attendra seul le retour de son partner in crime en haut de la colline où il avait caché l’argent, et Moràn retournera sur le lieu de son idylle avec Norma où il ne restera que le cheval sur lequel il avait pu se pavaner lors de son séjour dans ce village. Le film s’achève, sans mettre fin à la seconde partie, laissée totalement béante là où la première avait construit une trame narrative claire. Alors que les personnages délaissent les contraintes qui affectaient leurs vies, le récit s’abandonne à l’exploration des brefs moments de bonheur et de liberté qu’ils vivent auprès de Norma.

    La dissolution du récit se traduit aussi dans une théorisation formelle à l’occasion de la rencontre de Moràn avec le vidéaste Ramón (Javier Zoro Sutton), ami de Norma. Celui-ci filme on ne sait trop quoi : des roches, des fleurs. À un moment, il demande à Norma et à sa sœur, Morna (Cecilia Rainero) de courir vers la caméra, pour concevoir un plan qui ne mènera à rien : on ne saura jamais vers où il voulait les faire courir. Prophétisant à la fois la disparition du cinéma au profit de la vidéo pour se contredire et sauver l’existence d’un film, tout en capturant des images qui ne répondent à aucune nécessité narrative, le projet de Ramón, dans toute son opacité, explose les cadres formels dans lesquels lui-même tente parfois de s’inscrire. L’identification de Rodrigo Moreno avec son personnage, au-delà du jeu omniprésent des anagrammes qui lie tous les personnages de cet univers, apparaît par la continuité que l’on peut voir entre les plans que l’on imagine filmés par le vidéaste, et les rochers sur lesquels la caméra insiste lorsque Moràn et Romàn escaladent la colline où l’argent volé est caché.

    Une dialectique du clos et de l’ouvert
    Los delincuentes articule alors un mouvement de passage d’un monde clos à un monde ouvert, au sens où l’a écrit Henri Bergson dans La Pensée et le mouvant (1934) : un monde statique, limité dans l'espace et les gestes qu’il permet, est fui au profit du dynamisme vital d’une existence pleinement vécue. Rodrigo Moreno explore les deux univers, plongeant à la fois au plus profond du monde clos incarné par la banque par l’ensemble des détails montrant le procédé d’ouverture du coffre-fort, et au plus intense du monde ouvert par la passion vécue par les personnages auprès de Norma et la perte de tous les repères qui les cloisonnaient. On ne saura pas combien de temps s’est écoulé entre la fuite de Moràn et le moment où il se rend, tout ce qui encadrait sa vie disparaissant le temps qu’il passe à ses côtés.

    Comme une apparition, Norma, personnage finalement fonctionnel (elle disparaît dès lors que sa contribution à la narration est achevée) mène Moràn et Romàn vers les grandeurs d’un monde ouvert. L’amour, la fréquentation de vastes espaces loin de la ville aliénante, l’occultation des contraintes par la vie à l’hôtel (le travail de Romàn n’existera plus que comme parole dans des dialogues, et plus comme image à l’écran) sont autant d’éléments qui constituent cette exploration de ce monde ouvert par Norma. Cette expédition relève largement de l’aventure onirique : formant un véritable monde dans le monde, ces espaces où la liberté des personnages trouve à s’exprimer, apparaissent en totale rupture avec l’univers auquel ils étaient habitués. Lorsque, trois ans après, ils sont en dehors du rêve, elle n’est plus là, comme si elle n'avait jamais existé.

    On peut parler de dialectique étant donné qu’un retour au clos menace toujours. Alors que l’argent constituait la seule échappatoire possible dans ce monde clos, celui-ci ne compte définitivement plus : Romàn en vient à camper à côté du trésor qu’il a lui-même enterré sans chercher à en reprendre possession. Moràn, quant à lui, parcourt les immensités argentines sur le cheval qu’il avait chevauché durant son passage chez Norma. C’est dans la tension constante, bien au-delà d’un film qui se caractériserait, en théorie seulement, en deux parties, entre le clos et l’ouvert que se déploie Los delincuentes. De fait, l’ouvert est aussi toujours déjà-là, parfois même au sein du même cadre par l’utilisation de split-screen montrant à la fois Romàn fumant une cigarette après avoir couché avec Norma et Moràn enfermé dans sa prison (les bras des deux personnages se liant pour attraper un briquet hors-champ).

    La part de comédie, présente d’un bout à l’autre de Los delincuentes, illustre aussi des notes d’un monde ouvert toujours déjà-là dans l’exploration du monde clos : Moràn, qui ne cessera de dire qu’il a arrêté de fumer n’arrêtera jamais de demander une cigarette ici ou là. C’est à cet ajout d’une part de comédie sur un univers tragique (le quotidien carcéral des sociétés salariales, la perte de la femme aimée) que l’on doit la porosité constante entre l’ouvert et le clos, qui apparaissent alors comme des potentialités différentes dont les personnages sont amenés à se saisir et à se dessaisir. Une fois à l’aventure, au galop sur son cheval, avec ses postures de cow-boy (dressé le dos droit, torse bombé), il n’aura plus besoin de bouffées nicotiniques pour s’évader : la liberté suffira…
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 septembre 2024
    Un employé de banque se dit qu’il vaut mieux encourir 4 ans de prison en volant son employeur que rester prisonnier de son travail toute sa vie. Ça se tient. On rajoute à ça un collègue complice et une histoire d’amour à trois. Et puis bien sûr la pampa. Après il faudra que le réalisateur m’explique pourquoi il a décidé d’étirer son intrigue relativement simple sur trois interminables heures.
    DR 1971
    DR 1971

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 août 2024
    Quell déception. L'affiche puis la B.A. m'avaient attiré. Et puis depuis Damian Szyfron et son jouissif ''Relatos salvajes'', le cinéma argentin me plaît bcp. ``Los delincuentes`` démarre très bien. Plutôt bien filmé et bien joué. L'intrigue est posée et l'on attend avec gourmandise la suite du scenario et ... rien. Un vide sidéral, une histoire de flirt sans queue ni tête.Le film s'éloigne du polar et devient un espèce de ''Connaissance du Monde'' sur la pampa argentine. Fort heureusement, je l'ai visionné sur mon ordi et je me suis surpris en mode ''avance rapide''... Mais même là, c'était lent. Toute ma compassion aux héroiques cinéphiles qui se sont farcis les 3h ds la salle...
    Laszlo K.
    Laszlo K.

    24 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 juillet 2024
    Un film qui aurait pu s'appeler 'L'art de la fugue'. Car de délinquants pas la moindre trace ici. Juste 2 hommes que la routine d'un travail uniquement accompli pour se payer 2 semaines de vacances et un nouveau smartphone a fini par dégoûter. D'où ce désir d'une vie simple où, comme le cinéaste, on pourrait prendre enfin le temps.
    CINÉ FEEL
    CINÉ FEEL

    50 abonnés 210 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2024
    Alleché par une critique enthousiaste et ce regain d’intérêt pour le cinéma argentin, c’est avec gourmandise et un peu de retard que je suis allé voir ce film en salle. Bon, disons le tout net : c’est long, très long ( au Minimum une heure de trop)
    Première partie très réussie, film de braquage à l’américaine, en plus subtil, où les personnages sont bien dessinés, l’humour assez corrosif ( toutes les scènes à la banque sont savoureuses).
    Ensuite ça se gâte un peu, notamment la séquences tres, trop longue du flashback du braqueur. Ça devient ennouyeux, tarabiscoté, bavard, répétitif On se retrouve plongé dans un film post baba cool des seventies, paysages bucoliques et bons sentiments. On s’ennuie ferme et au final il ne reste pas grand chose de ce film, si ce n’est quelques personnages secondaires et pittoresques, et un scénario ingénieux mais hélas surexploité jusqu’à le vider de sa substance.
    Christoblog
    Christoblog

    827 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juin 2024
    Los delincuentes confirme la belle vitalité du cinéma argentin, particulièrement efficace dans un style décalé, à la fois contemporain et poétique, dont l'étalon est aujourd'hui Trenque Lauquen.

    Le film de Rodrigo Moreno commence comme un thriller lo-fi, dans lequel deux pieds nickelés commettent un hold-up d'un genre spécial. Ils volent une énorme somme d'argent correspondant à leur salaires jusqu'à la retraite. L'un accepte de se faire incarcérer (il pense prendre six ans de prison) alors que l'autre est chargé de planquer l'argent.

    Le film est férocement drôle et tendrement poétique dans sa première partie. Les employés de la banque subissent l'enquête lymphatique d'un détective qui n'arrive pas vraiment à être antipathique. Le complice chargé de plaquer le magot est rongé par la culpabilité, et ses états d'âme sont à la fois poignants et risibles.

    Bref, on est charmé par le style distancié de ce polar au ralenti (le film dure trois heures et prend son temps) quand il bifurque tout à coup dans une direction absolument inattendue, champêtre et solaire, bousculant au passage la temporalité du film. Le spectateur ne sait plus trop à quoi s'en tenir, le premier sujet du film disparaissant progressivement du champ du film, au profit d'une ode exaltante à la liberté et à la sensualité, parsemée de clin d'oeil amusants (les personnages principaux s'appellent Roman, Moran, Norma et Morna).

    Cohérent avec l'évolution interne quasi-libertaire de son scénario, Los delincuentes finit par se perdre avec délice dans une sorte de delta narratif évanescent, dans lequel les principaux personnages se perdent avec nous, comme enivrés par une soudaine liberté : il semblent quitter le film avant sa fin, d'une certaine façon.

    Une oeuvre surprenante, qui ne ressemble à rien de connu, comme si Hitchcock rencontrait Hong Sang-soo dans l'Argentine profonde.
    Fred Geo
    Fred Geo

    3 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 mai 2024
    Bressonien. Carcéralités et grace fantasmée. Le double de la banque et de la prison, le paradis des confins.
    selenie
    selenie

    6 233 abonnés 6 183 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 mai 2024
    L'idée de base est assez géniale, autant pour le film que celle du protagoniste qui se prépare une pré-retraite car oui, finalement ne vaut-il pas mieux trois ans de prison plutôt que 25 ans de labeur insipide ?! On constate malheureusement que la promo et/ou la bande-annonce ont fait un merveilleux job d'arnaque et de fausse piste. En effet le vol n'est qu'un prétexte, ATTENTION SPOILERS allez sur le site pour en savoir plus ! On remarque également des passages invraisemblables, comme le fait que sans preuve le harcèlement moral des supérieurs serait aisé ou réglementaire, que le voleur déclame son plan sans sourciller à son ami en pleine foule ou que le voleur pourrait vivre sa pré-retraite sans surveillance étroit de la Police. Mais le pire est l'histoire elle-même, la faute aussi à des passages étirés en longueurs alors que le récit n'évolue pas d'un iota durant ces idylles bucoliques. On s'ennuie ferme même quand on comprend très tôt que le twist repose sur une coïncidence risible qui confirme que le film offre une histoire dont finalement on se fout royalement. 3h10 pour une histoire qui aurait tenu aisément en moins de 2h... On frôle le calvaire...
    Site : Selenie.fr
    Alu-Ciné
    Alu-Ciné

    16 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mai 2024
    Trois heures de flottaison au firmament du cinéma argentin, ses décalages, son humour, sa délicatesse indéfinissable. Rodrigo Moreno et ses acteurs m'ont embarqué dans une autre temporalité et d'autres espaces, loin de la "délinquance" qui n'est pas celle que l'on croit a priori. C'est un film qui ne se raconte pas, qui échappe à toute réduction rationnelle, c'est un film qui continue à espérer dans le cinéma, un film habité dans lequel la musique contribue également au bonheur du spectateur. MERCI !
    mathieu leblanc
    mathieu leblanc

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2024
    Ça commence tout en nervosité jazzy, façon Ascenseur pour l'échafaud - avec de l'argent volé par un employé de banque qui brûle les doigts. Puis le rire surgit au coeur de la tension, sans crier gare - comme chez Moll ou Nicloux. Suivi par l'indolence badine d'amours symétriques - toutes rohmeriennes. Et ça finit en ode à la liberté dans des paysages de western argentin. Sans que pendant 3 heures l'ennui pointe jamais. Allez plaquer une recette sur un objet comme celui là : ChatGPT a encore du taf... Étonnant.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 mai 2024
    Deux employés de banque braquent tout en douceur leur propre banque en mode Spaggiari « Sans haine, sans arme, sans violence » ; et retournent y travailler comme si de rien n’était pour ne pas éveiller les soupçons. Tous les codes de cette première partie rappellent fortement le cinéma des 70’s jusqu’au grain de l’image. Le projet du binome est d’arrêter leur job sans intérêt et vivre des fruits du vol jusqu’à la fin de leurs jours. Pour planquer le butin, direction la campagne argentine, car le film est argentin. S’en suit une rencontre avec un groupe de jeunes artistes vivant loin des contingences matérielles : amitié, histoire d’amour,… Et on va suivre les deux compères dans ces déambulations bucoliques entre ville et surtout campagne durant 2 longues heures ponctuées d’une musique désagréable. Et oui, le film dure 3h10 ; trois longues heures pour nous dire quoi… Que la campagne est mieux que la ville ! Nous montrer où se loge le bonheur ! En fait, si peu de chose que même le côté contemplatif dit rhomérien par certains critiques provoque dès la mi-parcours de l’ennui… Le problème est qu’à mi-parcours, il reste 1h30 de film !!!
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    AZZZO
    AZZZO

    302 abonnés 810 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mai 2024
    Un bijou.
    Ce n'est pas un film, c'est un manifeste. C'est une ode à la liberté. L'oeuvre est longue, lente, mais jamais ennuyeuse. La forme correspond totalement au propos. Ce film est à déconseiller aux fans de blockbuster et de films "kiss kiss bang bang" mais éblouira ceux qui croient que le cinéma n'est pas qu'un divertissement et qu'il sert aussi à mettre en scène de grandes idées.
    Magnifique.
    jroux86
    jroux86

    7 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mai 2024
    C’est l’histoire d’un éveil. L’histoire d’un employé de banque, Moran, qui se rend compte de l’absurdité de sa vie. Il décide de réagir. Il vole l’équivalent du salaire qu’il aurait perçu jusqu’à sa retraite afin de ne plus avoir à travailler. Il est prêt à faire de la prison pour cela : trois ans et demi derrière les barreaux. Mais il a besoin d’un complice. Il choisit donc l’un de ses collègues, Roman, qui n’est même pas un ami, et lui impose, plus qu’il ne lui propose, de partager avec lui son projet.

    Premier intérêt du film : le dilemme dans lequel est brutalement plongé Roman. Va-t-il suivre Moran dans son obscur dessein ou bien le dénoncer ? Roman est un personnage très intéressant. Il subit la situation et suit les directives de Moran sans réellement adhérer à son projet. La monotonie du quotidien, dans le décor sans vie de la banque, il y nage sans s’être vraiment interrogé (en tout cas c’est l’impression qu’il donne) sur le sens de ses actions. Il est plutôt du genre passif. D’ailleurs, les personnages avec qui il est en relation n’ont de cesse de lui dire : "Viens". Que ce soit pour lui proposer un pique-nique, pour faire l’amour ou simplement pour lui dire quelque chose. Lui s’exécute, docile. L’essentiel de la dramaturgie du film s’appuie sur le fait que Roman devient acteur de sa vie au fil du récit.

    Deuxième intérêt du film : ses détours. Le chemin vers la liberté, pour Roman comme pour Moran, est long et sinueux. Leurs trajectoires sont parallèles tout en étant différentes. L’épilogue ouvert laisse d’ailleurs imaginer le chemin qu’ils suivront l’un et l’autre spoiler: - pas forcément celui qui était prévu au début
    . Mais curieusement, ces trajectoires s’entrecroisent tout au long du film. Et pas seulement lors des scènes où l’écran est divisé (une fois n’est pas coutume, l’utilisation du "split-screen" n’est ici pas qu’un effet de style et apporte de vraies respirations poétiques). Une rivière, une femme, une pierre, une cigarette, un disque sont autant d’éléments qui relient les deux personnages. La femme, d’ailleurs, magnifique naïade aux cheveux de jais et au sourire lumineux, est-ce la liberté qui leur tend ses bras charmants ? Les multiples bifurcations du récit emmènent parfois Roman et Moran sur les hauteurs des reliefs argentins. Est-ce pour s’extraire de ce quotidien trop réglé, trop figé, qu’ils éprouvent ainsi le besoin de se hisser sur les sommets, occasions d’admirer l’étendue de la nature qui s’offre ainsi à leurs yeux dorénavant grands ouverts ? Le film est comme cela parsemé de moments de volupté.

    "Los delicuentes" est donc une méditation. Un film long (trois heures qui filent vite) sur le temps qui passe, sur le temps qu’il reste et sur ce qu’on en fait. Un film qui s’attache à emprunter les chemins de traverse – est-ce un thriller ? une romance ? une comédie ? – et nous y embarquer. Enfin, l’ensemble ne serait peut-être pas aussi réussi s’il n’y avait cette pointe d’humour, jouant aussi bien avec les mots qu’avec les acteurs (anagrammes pour le nom des personnages, rôles peut-être pas si différents interprétés par les mêmes comédiens…). La poésie de ce film, qui se découvre au fil de l’eau, se situe aussi bien dans les réflexions qu’il suscite que dans son humour aussi discret que savoureux.
    islander29
    islander29

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    4,0
    Publiée le 7 mai 2024
    Ma première surprise,, c'est que les trois heures du film (pas trois heures dix) procurent une sorte de relaxation et de bien être chez le spectateur, par un dosage savant de vie sauvage, et de vie urbaine, le montage est subtil et réussi.....Le film sans doute si l'on en croit la dernier plan, et la chanson finale est un hymne à la liberté.....C'est une quête chez ces délinquants en cravate costard.....La bande musicale est très apaisante aussi, et originale, parfois même surprenante......Ce braquage de banque gros comme une montagne, répond à un idéal...Le film le fait comprendre notamment au travers des histoires d'amour, ( quel beau quiproquo amoureux) que chacun des délinquants va vivre dans les montagnes sauvages.....Le réalisateur filme avec amour les paysages, que ce soit les montagnes argentines ou Buenos Aires ? Le film a un caractère philosophique au second degré....Que faire de sa vie ? "Boulot métro dodo" n'est pas une réponse...Il faut autre chose....C'est l'esprit de ce long métrage , de ce film intelligent et sauvage à la fois qui semble dire " Restons libre"..... Un film sans doute utopique, mais qui pourrait donner des idées à certains.....En tout cas cela fait réfléchir sur la société moderne.....Je conseille, les trois heures passent bien doucement.....
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