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velocio
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4,0
Publiée le 25 mars 2024
Pour beaucoup, le cinéma le plus important, le plus riche, le plus varié, le plus innovant, c’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’on le trouve, plus précisément dans la moitié nord du continent américain. Ne serait-ce pas plutôt dans la moitié sud de ce continent, en Argentine, que, depuis de nombreuses années, on pouvait le trouver ? (Utilisation de l’imparfait pour montrer le doute qu’on peut avoir sur l’avenir du cinéma argentin avec l’arrivée au pouvoir de Javier Milei). "Los Delincuentes" est un film de plus qui apporte de l’eau à ce moulin. Sur une idée de départ d’une grande simplicité, Rodrigo Moreno sort des clous du cinéma balisé trop souvent pratiqué un peu partout dans le monde pour nous entraîner durant 189 minutes dans une histoire qui, finalement, va s’avérer d’une grande richesse, une histoire qui nous transporte d’une très grande ville, Buenos-Aires, à une bourgade de 800 habitants, Alpa Corral, dans la province de Cordoba. Lire la suite sur https://www.critique-film.fr/critique-los-delincuentes/
Un thriller psychologique qui prend son temps, et captive réellement dans sa première partie, au suspense et au traitement hitchcockiens. La seconde partie, axée sur une problématique de femme fatale des montagnes, est moins convaincante. Mais l'ensemble mérite d'être vu.
« Sans arme, ni haine, ni violence. » On pourrait réutiliser ce slogan bien connu pour ce film sur le vol très tranquille d'une banque de Buenos Aires. Morán, un employé, décide d'écouter la petite voix dans sa tête et de saisir l'opportunité qui s'offre à lui en mettant au point un plan et en l'exécutant immédiatement. spoiler: Il vole une grosse somme d'argent avant de la remettre à son collègue de travail Román puis d'aller se rendre à la police pour purger sa peine afin de ressortir libre et riche. Quant à Román, il doit subir la pression mise sur son lieu de travail et celle d'avoir une aussi grosse somme d'argent avec lui. On suit les parallèles et les contrastes de ces deux hommes qui veulent se défaire du conformisme. Loin du film de casse habituel, "Los delincuentes" est une expérience philosophique, une quête de liberté, une critique sociale avec des personnages liés à jamais et sur beaucoup de points. Parmi tous les films d'environ trois heures sortis cette année, et il y en a eu beaucoup, il est probablement celui, à ce jour, où j'ai le moins ressenti le poids de la durée. J'ai beaucoup aimé le développement du récit, les deux histoires, les personnages et la beauté de l'environnement lorsqu'on quitte la ville. Par contre, je suis resté sur ma faim même s'il fallait probablement s'attendre à une telle conclusion pour un film qui s'éloigne autant des sentiers battus. Au final, un bon film, un conte un peu surréaliste qui aurait pu jouer les prolongations sans que cela me gêne.
Le cinéma argentin ne cesse d'étonner, notamment par sa liberté narrative, et si Los Delicuentes rappelle parfois Trenque Lauquen, il s'impose de manière originale et personnelle, nous excitant d'emblée par un braquage de banque en interne. Le film n'est pas un polar mais nous harponne d'entrée avec ses deux principaux personnages dont le sort nous importe. Le cinéaste argentin Rodrigo Moreno, dont on ne s'explique pas qu'il ait été jusqu'alors presque totalement inconnu, nous entraîne progressivement dans une épopée tranquille, qui tient même parfois du western ou du conte rohmérien, qui se caractérise d'abord par un humour très fin et des digressions délicieuses, auxquelles on se plie avec une certaine jubilation, même si, sur une longueur de 3 heures, le rythme s'alanguit parfois. Mais impossible de ne pas succomber à la malice d'un récit qui prend tout son temps, entre l'espace urbain de Buenos Aires, le quotidien d'une banque filmé de manière à ce que l'on perde tout repère temporel, et enfin la splendeur et l'innocence de la nature, quelque part du côté de Córdoba. Au fond, peu importe le sujet de Los Delincuentes, la liberté individuelle, voire le sens de nos vie modernes, c'est l'esprit du long-métrage, espiègle et mélancolique, et la façon dont il nous conduit hors des sentiers battus et attendus, qui nous transportent. Braquage et vagabondage vont ici de pair.