Avant de choisir de centrer l'intrigue sur les parents de Greg qu’il n’ose pas présenter à Flo et à sa future belle-famille, Philippe Lacheau et ses co-scénaristes avaient envisagé toutes sortes d’options. La raison ? Ils ne voulaient pas décevoir les nombreux spectateurs qui avaient aimé le premier opus :
"Comme l’agence Alibi.com fermait ses portes à la fin du film initial, il fallait trouver LA bonne raison qui obligerait Greg à la rouvrir. Certaines idées que nous avions évoquées nous éloignaient émotionnellement de la famille de Flo et du couple qu’elle forme avec Greg, et nous les avons donc abandonnées."
"Comme on avait assisté à la rencontre de Greg et Flo dans le premier volet, il était naturel qu’ils se marient dans le deuxième, et que l’on parte de cette cérémonie pour imaginer tout ce qui pourrait nuire à sa préparation et à son bon déroulement", confie le cinéaste en poursuivant :
"C’est de là qu’est venue l’idée que les parents de Greg ne soient vraiment pas présentables, et qu’ils risquent de gâcher le plus beau jour de la vie de Flo. La seule solution que trouve Greg est de rouvrir l’agence une toute dernière fois, pour présenter de faux parents à Flo et à sa future belle-famille."
Le développement et l'écriture du scénario ont mis environ un an et demi. Philippe Lacheau se rappelle : "Une partie de l’écriture a eu lieu pendant la période du confinement. Nous l’avons mise à profit en retravaillant le script et en y injectant beaucoup d’idées. Elles se sont avérées efficaces pendant le tournage et lors des projections-tests, et sont donc restées dans le montage final."
Côté nouveaux venus, nous pouvons compter sur la présence de Gérard Jugnot, Arielle Dombasle, Gad Elmaleh, Alexandra Lamy et Reem Kherici (qui a fait ses débuts dans La Bande à Fifi).
Le sujet central étant que les parents de Greg ne sont pas présentables, Philippe Lacheau a imaginé que sa mère était une icône de charme des années 80 & 90. Leur référence était Sylvia Kristel, la célèbre vedette d’Emmanuelle. Le réalisateur précise :
"Mais il fallait rester dans le cadre de l’érotisme et ne pas tomber dans quelque chose de vulgaire. Pour éviter cela dès le casting, nous avons pensé à Arielle dont la personnalité évoque immédiatement une image d’élégance et une délicieuse excentricité."
"Arielle est une femme magnifique qui assume ses petites folies et son décalage naturel. Quoi qu’elle fasse ou dise, cela ne peut jamais devenir salace ni gênant. Je l’ai rassurée en lui expliquant qu’il s’agissait d’une comédie et que tout serait suggéré."
Le gag du château gonflable dont la pompe à air est détraquée, et qui finit par exploser en projetant un enfant dans le jardin d’à côté, a été le trucage le plus difficile à régler. Philippe Lacheau précise : "Nous avions placé un mannequin de petit garçon dans un canon et quand on tirait, les voisins du quartier qui ne savaient pas ce que nous faisions étaient horrifiés, car on avait vraiment l’impression de voir un gosse voler dans les airs ! Il a fallu tâtonner un peu pour ajuster la puissance du tir, trop forte au début, mais après plusieurs essais le mannequin a fini par atterrir au bon endroit !"
Sorti en 2017, Alibi.com avait très bien marché au box-office puisque la comédie avait réalisé 3,6 millions d'entrées en France. Il s'agit du 9ème plus gros succès de cette année, derrière Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi, Moi, moche et méchant 3, Raid dingue, Coco, Valérian et la Cité des mille planètes, Baby Boss, Fast and Furious 8 et Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar.
Le gag de Patrick Fiori qui se fait renverser par une voiture a lui aussi été délicat à réaliser. Pour qu'il soit drôle, Philippe Lacheau le voulait rapide et violent. Ce dernier pensait utiliser un mannequin, mais le superviseur des cascades Christophe Marsaud lui a dit "Non, on va filmer ça avec un de mes gars, et ça va donner un meilleur résultat, tu verras". Le metteur en scène se souvient :
"Il a choisi son fils Joey pour faire cette cascade, et il a eu raison de me proposer cette solution, car le rendu est très spectaculaire. Mais au cours des premières projections-tests, ce gag avec Patrick Fiori ne déclenchait pas les rires. Dans la version initiale de la scène, Patrick arrivait dans le jardin, micro à la main, saluait le public, commençait à chanter, puis se faisait renverser."
"En essayant de comprendre pourquoi ça ne fonctionnait pas, nous nous sommes rendu compte qu’après avoir annoncé sa venue plusieurs fois dans le film pour bien la mettre en valeur, il fallait qu’il arrive et se fasse percuter immédiatement, sans avoir le temps de chanter. Dès que cette modification a été faite, les gens ont ri en voyant le gag, parce que l’effet de surprise est beaucoup plus fort."
Pour jouer le père escroc de Greg, Philippe Lacheau a tout de suite pensé à Gérard Jugnot, parce qu'il savait que le comédien allait être capable de rendre ce personnage attachant, drôle et émouvant (même s’il est malhonnête et que Greg ne peut jamais lui faire confiance !).
Philippe Lacheau a abandonné une scène de bagarre entre les parents de Greg, pendant laquelle Apolline, furieuse que son ex-mari ait couché avec sa meilleure amie, devait défoncer une porte de salle de bains avec une masse, puis passer la main au travers pour agripper Gérard par ses sous-vêtements qui devaient se distendre. L'occasion de faire un clin d’œil à Shining, lorsque Jack Nicholson détruit à la hache la porte.
Le cinéaste se rappelle : "Mais chaque étape posait tellement de problèmes que ça ne fonctionnait pas. Du coup, on a remanié la scène en montrant Arielle traînant Gérard sur le sol, alors qu’il essaie de planter ses ongles dans le parquet pour se retenir. Cette petite virgule permet de parodier les clichés des films d’horreur, mais de manière plus simple et plus dynamique. Et les spectateurs réagissent bien en la voyant."