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    Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 591 abonnés 12 377 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2015
    Hallucinant! Dans "What Ever Happened to Baby Jane ?", Robert Aldrich nous offre une variante personnelle du genre! L'action se dèroule bien entendu entre les quatre murs d'un manoir, cadre habituel des films s'inspirant du grand-guignol! Mais aux èlèments d'horreur et de sadisme s'ajoute l'exhibition cruelle de la dècadence qui travestissent en êtres fantasmagoriques les grandes vedettes du passè et le Hollywood d'antan, suivant en cela la voie tracèe par Billy Wilder dans "Sunset Boulevard". Aldrich lui même allait aborder de nouveau ce sujet, mais sous un angle diffèrent dans "The Legend of Lylah Clare". Mais revenons à cet impressionnant moment de cinèma! Baby Jane - le nom correspond à une personnalitè vraie - avait ètè une cèlèbre ètoile enfantine : le film nous la prèsente, rèduite à une caricature d'elle-même, dans sa vieillesse! La vieille Baby Jane (Bette Davis, extraordinaire à plus d'un titre) habite une demeure lugubre et isolèe, en compagnie de sa soeur paralytique (Joan Crawford, formidable dans la souffrance), qu'elle soumet à un règime de vie sadique. "What Ever Happened to Baby Jane ?", au-delà de son thème, joue magistralement de la dècadence rèelle des actrices qui l'interprètent! A bien des titres, c'est un chef d'oeuvre du cinèma amèricain qui vous glacera le sang (le final sur la plage est particulièrement macabre), avec deux performances d'actrice inoubliable! A noter la superbe photographie en noir & blanc de Haller...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 avril 2012
    A l'écran, c'est la Crawford et la Davis qui s'affrontent. Quelques décennies de carrière, deux monuments du mythe hollywoodien qui se croisent pour la première fois sur le plateau de tournage du même film. Baby Jane raconte aussi leur histoire, celle de deux femmes qui se sont imposées dans le royaume machiste des studios hollywoodiens avant d'en être rejetées, mais qui savent se servir de gants de boxe. Baby Jane parle évidemment de leur rivalité, une haine cordiale née des années auparavant. Première dans les starting-blocks, Joan Crawford est une des seules stars rescapées de l'âge du muet. Elle cotoie quelques une des grandes vedettes de la MGM lorsque Davis commence à se faire remarquer à l'écran. Ni l'une, ni l'autre ne sont conventionnelles. Crawford impose un personnage, se façonne un look (sourcils dessinés, épaulettes de l'espace), rayonne en bitch ou en victime. Davis, dont le physique est aux antipodes des doux visages adorés par les boss des studios, jouera la transformation, la composition, actrice acharnée dont l'envie déborde à l'écran. Lorsque la MGM, des années plus tard, remercie Miss Crawford, celle-ci tourne Le Roman de Mildred Pierce pour la Warner. Un scénario d'abord refusé par la reine de la maison, Bette Davis. Cette dernière n'est d'ailleurs pas dupe des entourloupes de Crawford qui tente de se la mettre dans la poche à coups de chocolats et de jolies roses. Mais Crawford gagne l'Oscar et la bisbille est née, renforcée par leur voisinage forcé dans le même studio: il ne peut y avoir qu'une souveraine.

    Qu'est-il arrivé à Baby Jane? et son grand ring de catch est donc le terrain rêvé de toutes les anecdotes vachardes. Les coups que Bette Davis donne à Joan Crawford sont distribués avec tant de zèle que cette dernière doit être rafistolée sur le plateau. Au jeu de la plus maline, Crawford n'a pas dit son dernier mot, glissant des briques dans ses poches pour les scènes où Davis doit, courbée, la porter et la trainer. Résultat: une hernie et la balle au centre. La discorde s'étend loin des feux des projecteurs, jusque la moindre des broutilles. Mariée à un ponte de Pepsi, Joan Crawford tente de placer son produit gazeux dès qu'elle le peut, si possible à l'image. Davis, elle, fait livrer des distributeurs Coca Cola sur le plateau. Pendant ce temps, Bette ne sait pas qu'elle porte une vieille perruque utilisée sur un ancien tournage pour la tête... de Joan. Le 8 avril 1963, lors de la cérémonie des Oscars, Bette Davis attend fébrilement qu'on ouvre l'enveloppe désignant la meilleure actrice. Excitation renforcée par l'absence, parmi les actrices retenues, de Joan Crawford. Cette dernière s'est néanmoins proposée pour récupérer en son nom l'Oscar d'Anne Bancroft, absente, si celle-ci gagne. Lorsque Bancroft est annoncée, Crawford, triomphante, passe à côté de Davis, dépitée - "excuse-moi, j'ai un Oscar à recevoir". Mais le chef d'oeuvre de Robert Aldrich n'est pas qu'un joujou à ragots, et constitue également un sommet cinématographique dans les carrières respectives des deux comédiennes.

    Un rouleau compresseur. Plus habitué ces derniers temps à l'atmosphère virile des westerns et des films de guerre, Robert Aldrich shoote ses comédiennes dans un affrontement psychologique aussi tendu qu'un thriller, tirant son mélodrame sur les terres du film d'horreur (les scènes finales dans la maison gothique où Jane, au chevet de sa soeur, est éclairée comme un fantôme). Baby Jane joue la Norman Bates en jupon, toquée en robe d'enfant, coeur sur la pommette et Mytosil étalé sur la figure, tandis que Blanche est une sorte de Madame Bates, maman très chère comme momifiée dans son fauteuil roulant, tandis qu'une image de sa splendeur passée trône au-dessus de son lit. Une dizaine d'années plus tôt, Gloria Swanson, possédée, réclamait chez Billy Wilder son gros plan à Mr De Mille. Qu'est-il arrivé à Baby Jane? marche un peu comme un Sunset Boulevard dément et grand-guignol sur les mythes hollywoodiens évanouis, dans ce long métrage où défilent des images d'anciens films de Bette Davis ou de Joan Crawford, puis vient le déclin tragique - qu'est-il arrivé à la poupée blonde pour qu'elle se transforme en monstre travelo? Quand l'une s'éteint, abandonnée sur la plage, l'autre entame une danse macabre, enfermée dans son cercle, tandis que la foule ébaubie observe une créature d'un autre temps. Le film, bien que hué à Cannes, est un triomphe public. Aldrich prépare la suite, davantage ancrée dans la série B, Chut, chut... chère Charlotte, et compte bien réunir à nouveau ses deux stars. Las, Crawford, malade, déclarera forfait, laissant sa place à Olivia de Havilland. Qu'est-il arrivé à Baby Jane? restera la seule confrontation entre les deux légendes, temple enflammé au culte immortel.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 octobre 2013
    Bette Davis et Joan Crawford. 2 grandes actrices d'Hollywood rivales (paraît-il) se trouvent réunies pour incarner deux soeurs ennemies dans ce thriller psychologique bluffant. Disons-le d'emblée: ce qui fait de ce film un classique est principalement la prestation offerte par ces deux actrices. Bette Davis incarne à la perfection la Baby Jane Hudson, ancienne enfant star qui souffre d'un profond blocage émotionnel et se comporte comme l'enfant qu'elle n'est plus depuis longtemps. Joan Crawford est Blanche Hudson, star montante du cinéma qui voit sa carrière s'arrêter le jour où, à la suite d'un accident, elle perd l'usage de ses jambes et se retrouve totalement dépendante de sa soeur à la santé mentale plus que fragile. La photographie de ce film contribue grandement au climat angoissant de ce film, mais aussi à façonner la perception que le spectateur se fait des deux protagonistes principales (on peut penser notamment au visage de Jane Hudson dans les dernières séquences par opposition au reste du film). Bette Davis est l'une des rares actrices pouvant demeurer parfaitement convaincante en se comportant comme une enfant de six ans et sa prestation est absolument époustouflante, en parfait contraste avec le jeu sobre mais tout aussi remarquable de Joan Crawford. A voir impérativement.
     Kurosawa
    Kurosawa

    576 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2017
    De cette relation sadique et étrange entre deux sœurs tour à tour stars (Jane enfant; Blanche vingt ans plus tard), il suffit d'une image pour contrebalancer et complexifier la noirceur terrifiante qui irradie le film d'Aldrich : celle d'une petite fille impatiente qui réclame sa glace. Car si "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" est bien en un sens un huis-clos haletant sur une femme dominée qui accepte sa souffrance puis tente d'échapper à une sœur jalouse et égocentrique qui sombre peu à peu dans la folie, il est aussi une formidable réflexion sur la monstruosité et la culpabilité, réflexion qui ne peut être menée qu'en prenant en compte la révélation finale et la vérité sur l'accident de Blanche. Face au regain de cette dernière, il reste une vielle femme perdue qui, malgré les ans, est restée "Baby" Jane, la même qui accourt pour chercher sa glace et jouer sur le sable. L'intelligence d'Aldrich est finalement, par un coup de théâtre, d'annuler le rapport dominant-dominé et de poser la question : qui est la plus monstrueuse ? La perversité et la méchanceté sont injectées dans chaque image et demeurent essentielles pour parler d'une rivalité terrible, bâtie sur un passé douloureux et inoubliable, mise en scène avec une férocité et une malice de tous les instants. Cette réalisation est particulièrement voyante mais reste néanmoins toujours passionnante; en effet, les lourdeurs qui résident dans une stratégie d'insistance permettent aussi une immersion et un suspense d'une efficacité singulière, notamment à travers l'utilisation remarquable du montage alterné où Jane est à l'extérieur et Blanche reste dans la maison. En somme, Aldrich réalise un film originalement construit et in fine surprenant.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    132 abonnés 1 618 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 juillet 2013
    Contons la vie des sœurs Hudson. La jolie Baby Jane remporte en 1917 un vif succès dans les cabarets avec son numéro de claquettes et de chansons niaises qui conviennent parfaitement à un public apeuré par l’entrée en guerre des États-Unis. Favorisée par un père qui lui passe tout, Baby Jane « gagne l’argent », comme elle le dit elle-même, et ne prête guère attention à sa sœur Blanche, jalouse et mal aimée. Vingt ans plus tard, la tendance s’est inversée : Blanche est devenue une star des studios sur la côte est, tandis que Jane, envieuse et hystérique, peine à démontrer aux producteurs un talent qu’elle n’a pas. Alors que les deux femmes rentrent d’une soirée, Blanche est paralysée dans un accident de voiture. Il est alors clair que Jane était au volant : acquittée pour manque de preuves, tout le monde se doute qu’elle a voulu assassiner sa sœur pour la punir d’un succès qui ne l’a pas touchée. Le film commence réellement lors du dernier saut temporel : Jane (Bette Davis) et Blanche (Joan Crawford) sont vieilles. La première s’occupe avec cruauté de la deuxième, enfermée dans son fauteuil roulant depuis l’accident. Tous les déclics du film, toutes les chevilles du drame étant liées au divertissement, c’est la rediffusion des grands succès de Blanche à la télévision qui provoque définitivement la folie de Jane qui, par culpabilité et par jalousie, entre dans un cercle infernal de violence et de torture.
    Hué lors de sa présentation devant le public Cannois en 1962 ; ce film choqua par la violence extrême, peu habituelle à l’époque, qu’il donne à voir. Aldrich usa du casting pour renforcer cette tension à l’écran. En effet, les deux rôles titres sont tenus par la dernière star rescapée de l’âge d’or du muet (Joan Crawford) et la jeune égérie des 40’s (Bette Davis) et surtout deux rivales. Robert Aldrich va exploiter leur haine mutuelle à outrance pour organiser ce huis clos effrayant. Là, la fiction et la réalité se sont retrouvées. Les producteurs ne misaient pas un sou sur ce casting d’actrices vieillissantes et plus du tout à la mode. Et pourtant. Aldrich ne voulait pas filmer deux stars, mais deux haines, deux corps vieillissants dans la vie, torturés, humiliés à l’écran. Et grâce à leurs performances, il parvint à réaliser un film terrifiant, sur une vieillesse dont la cruauté n’est pas seulement naturelle, mais également construite par une société du spectacle désœuvrée. De fait, le film est porté par l’interprétation dantesque de Bette Davis - qui en fait des tonnes en vieille harpie ayant gardée son âme de petite fille à papa et de Joan Crawford, d’une classe extraordinaire. Seule Bette Davis fût nommé aux Oscars avec ses rires machiavéliques, son visage d’enfant lorsqu’elle se rappelle de sa gloire passée,… Maquillée grossièrement, outrageusement, Bette Davis est terrifiante dans ce mélange de naïveté et de fureur qu’ont les fous. A l’instar de Jack Nicholson dans Shining, Bette Davis sombre un peu plus dans la démence dans chaque scène et devient de plus en plus irrésistible avec ce jeu d’une grande cruauté et d’un cynisme sans égal.
    Aldrich montre là un affrontement psychologique aussi tendu qu’un thriller. La tension monte crescendo en se demandant à quelle ignominie peut encore se livrer Jane. Les cloches recouvrant le repas de Blanche tout autant anxiogènes pour nous que pour elle. Aldrich décide aussi de nous livrer une parabole sur le monde du spectacle en tirant à vue sur l’industrie du spectacle et sur son caractère destructeur, il montre les dégâts occasionnés par la célébrité, forcément éphémère.
    Mais ce film souffre aussi de quelques faiblesses qui le rende trop simpliste voir irréaliste. Concernant le caractère prévisible : les dialogues trop appuyés sur l’histoire des rats, la mise en scène trop suggestive autour de la femme de chambre laissant derrière elle le marteau,… Concernant le caractère simpliste : on comprend difficilement comment ce couple en est arrivé là ; surtout lorsque l’on voie à quelle vitesse se détériore leur relation.
    Avoir tout de même pour la puissance de feu de ces deux comédiennes dans un film fascinant, angoissant et émouvant toujours aujourd’hui à cause de son jusqu’au-boutisme qui choqua beaucoup de gens à l’époque. Redécouvrez d’urgence ce jeu malsain entre deux poupées brisées par la vie et la jalousie. Le choc est garanti
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 23 avril 2018
    Cent trente quatre minutes ! Cent trente quatre minutes qui deviennent rapidement insupportables d'outrance caricaturale et de ficelles voyantes jusqu'au ridicule pour faire passer un scénario ultra mélodramatique. La dernière étant le tour de passe-passe par lequel au bout de l'enfer la victime se révèle coupable. Jusque là, ses efforts pour en sortir (de l'enfer) sont systématiquement voués à une malchance incroyable - c'est le mot ! - Les personnages secondaires sont aveugles, la seule qui l'était un peu moins y laisse sa peau. Il faut dire que la victime ne tente jamais de se manifester quand cela pourrait être utile. La lettre, par exemple, qu'elle perd trop de temps à écrire, elle ne la jette dans la cour sans avoir poussé un cri pour alerter la voisine bienveillante, qu'au moment où sa tortionnaire revient , et c'est bien sûr celle-ci qui la ramasse. Elle se meurt de faim : là encore pas de chance : elle découvre les assiettes n°1 et n°3 qui contiennent respectivement un oiseau et un rat morts, mais elle ne prend pas le risque de découvrir la n°2 qui contenait une côtelette. J'en passe. On a loué le jeu des deux actrices "admirablement dirigées". Pour ceux qui aiment les effets appuyés (une litote), sans doute..Joan Crawford s'enfonce inexorablement dans la douleur physique et morale, Bette Davis oscille entre le machiavélisme diabolique et la naïveté puérile, (mais puisqu'on vous dit qu'elle est folle !) le tout avec ce masque horriblement maquillé qui la fait encore plus laide que nature. Aurais-je aimé ce film si je l'avais vu en son temps ? Autant qu'il me souvienne de mes goûts d'alors, j'ai du mal à le croire. Aujourd'hui il m'apparaît comme la caricature du cinéma américain de cette époque.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 mai 2013
    Rien n'est plus difficile que de s'attaquer à l'un de ses films favoris, ce qui est mon cas. Mais cependant, comment rester objectif devant un tel film ?

    Car "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" est une œuvre comme on en voit que trop peu souvent. Huis-clos prenant dès les premières minutes, porté par l'interprétation exceptionnelle de deux légendes du cinéma (Joan Crawford et Bette Davis), il est aussi une réflexion sur la gloire, la célébrité, la descente aux enfers de ceux qui ont toujours vécu dans la lumière.

    Combat permanent de deux sœurs, l'une atteinte physiquement (paralysée des membres inférieurs à la suite d'un accident), l'autre atteinte psychologiquement (alcoolique et dépressive), il s'agit là en effet d'un suspense total, de chaque instant, d'une course contre la montre face à une spirale infernale que chacun des personnages pressent inévitable.

    Difficile également de ne pas se rappeler de "Misery" (postérieur) et de l'excellent "Boulevard du Crépuscule" (antérieur) devant ce film, devant le destin d'un être captif d'un autre, rongé par les remords d'une célébrité finie et qui entraînera finalement son basculement dans l'irréel et la cruauté la plus totale.

    Un chef d'œuvre, à voir sans attendre ! 5/5
    Alexcherbourg
    Alexcherbourg

    19 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 octobre 2022
    Film décevant. Joan Crawford semble tout droit sorti d'un film muet (problème récurrent avec cette actrice), le réalisateur insiste lourdement sur des détails, des fois qu'on ne les aurait pas vus (un bout de papier dans l'allée, un tournevis et un marteau...), et le scénario accumule les invraisemblances.
    cylon86
    cylon86

    2 493 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2012
    Voilà ce qui ressort de la machine à rêves hollywoodienne par Robert Aldrich : où comment la haine de deux sœurs se jalousant finit par prendre le pas sur la raison. Entre Bette Davis, la névrosée sadique et Joan Crawford la paralytique, "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?" est le "Boulevard du crépuscule" de Wilder en version violente et non-censurée. Nous plongeant rapidement dans une ambiance glauque et malsaine, Aldrich met en scène un duo d'actrices inoubliables (qui pour la petite histoire se détestaient vraiment), maquillées outrageusement et cabotinant avec talent pour nous offrir de remarquables prestations, chacune étant très bonne dans son registre même si la palme revient à Bette Davis, incroyable de méchanceté mais se révélant également infantile sur la fin, nous offrant un personnage troublé et complexe. Sans jamais tomber dans le ridicule malgré son sujet et certaines scènes qu'il comporte, le film se révèle être une peinture au vitriol d'Hollywood et de ses vedettes déchues, Crawford et Davis étant bien placées pour jouer ces rôles, quasiment le leur poussé à l'extrême.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 avril 2014
    Le cauchemar d'une ancienne actrice estropiée prisonnière de sa sœur névrosée : le résultat se révèle assez impressionnant par sa capacité à aller crescendo et à générer un suspense appréciable. On retiendra l'interprétation brillante de Bette Davis dans le rôle de Baby Jane, terrifiante et principale attraction du film. Bon point également pour la réalisation inspirée de Robert Aldrich. Un classique qui a assez bien vieilli et mérite le détour !
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    582 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2014
    En général j'adore Aldrich comme beaucoup de cinéphiles, j'aime sa mise en scène extrêmement forte par instants qui va fort bien avec le titre de son film ''plein la gueule''. Je sais aussi qu'il est inégal et sans doute pas toujours aussi libre qu'il le souhaiterait. ''Qu'est -il arrivé à baby Jane'' est un de ses films les plus célèbres mais son scénario et la façon dont les séquences sont soit dramatisées soit trompeuses ne me conviennent pas, pour commencer la façon dont est filmé l'accident. Certes, la mise en scène est belle et les acteurs magnifiquement dirigés, rien ne peut leur être reproché. En plus ce qui passe mal en 2014 ce sont les invraisemblances dans un film qui se veut le plus proche du réel que possible, je ne parle pas du comportement de Blanche qui s'expliquera au final et qui compose un seul être pervers avec sa soeur, je parle des personnages secondaires qui n'ont aucun poids même Victor Buono malgré ses 180 kilos que l'on pourrait gommer de cette histoires sans que cela en change un iota, Anna Lee cette charmante actrice chère à John Ford est affublée d'un rôle ridicule, sa fille encore pire et ne parlons pas de la police ou du médecin. Dommage, vraiment dommage car il faut adhérer à 100% à ce genre de film pour en sortir bouleversé toute faute heurtant notre intelligence ne pardonne pas. Pourtant tout l'essentiel du cinéma y était, technique de l'horreur bien a point, méchanceté permanente, humour macabre, deux soeurs attachantes autant à plaindre qu'à blâmer et suspense permanent.
    kibruk
    kibruk

    143 abonnés 2 533 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 janvier 2014
    Je suis heureux d'être tombé par hasard sur ce film pas tout jeune. L'histoire est très bonne et les actrices principales sont excellentes, surtout Bette Davis. Effrayante de démesure, elle incarne une femme vieillissante qui sombre dans la folie, chute provoquée par le désespoir de la perte de sa gloire passée. La force du scénario est de ne pas en faire un personnage fondamentalement détestable, mais de permettre aussi au spectateur de ressentir de la pitié pour elle. Le film pose aussi ce sujet intéressant : que ressentent les anciennes gloires qui tombent dans l'oubli ?
    Caine78
    Caine78

    6 650 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juillet 2012
    Impressionnant de maitrise, ce film violent et apre de Robert Aldrich reste longtemps dans les mémoires. Autour de deux actrices en transe et tout à fait stupéfiantes, un huit-clos étouffant et d'une noirceur indescriptible, un mélange entre haine et folie, à l'image du personnage incarné par Bette Davis. Mais Aldrich, qui signe ici une de ses oeuvres les plus marquantes et les plus implacables, arrive systématiquement à ne pas sombrer dans le ridicule, et ne s'en approche même jamais. Bref, une oeuvre crépusculaire, un diamant brut soutenu par un noir et blanc superbe, qui nous laisse pantois et sans mot. Du grand art.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 avril 2016
    Pour décrire simplement ce film d'Aldricht, je dirais qu'il s'agit d'un mélange entre Misery (pour la séquestration et les violences psychologiques), Boulevard du crépuscule (pour la star has been qui a pété les plombs) et Eve (pour la relation de jalousie entre les personnages). Donc forcément ça marche, et plusieurs scènes sont vraiment assez surprenantes de tension, surtout venant d'un film de 1962. Si en plus de cela on ajoute deux grandes actrices, Bette Davis et Joan Crawford, livrant chacune une excellente performance, ainsi qu'une belle photographie, on obtiendra un très bon thriller, dont l'un des rares défauts sera peut-être de tourner un peu en rond par moments. On se souviendra également particulièrement du personnage de Baby Jane Huddson, star has been totalement folle et effrayante, probablement l'une des meilleures méchantes de l'histoire du cinéma.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    58 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 avril 2014
    Quelle bonne surprise fût ce Baby Jane ! Classé parmi les films "à voir avant de mourir", je lance le dvd sans lire une ligne du résumé. Commençons par le scénario, parfaitement ficelé, nous sommes tenu en haleine jusqu'à la fin, avec un générique surprenant nous laissant imaginer la fin du film. Robert Aldrich nous mène légèrement en bateau la première heure pour finalement mieux nous faire jouir la deuxième. Question acteur la réputation du casting n'est plus à faire, Bette Davis éclabousse le film de tout son talent, Joan Crawford lui donne parfaitement la réplique. Je n'ai vu Bette Davis que dans EVE, j'avoue être de plus en plus impressionné par son jeu (sérieuse, malade mental ou froide) et son faciès expressif d'actrice parfaite (notamment quand elle fait ses gros yeux, déjà un avant goût dans EVE), considéré comme l'une des meilleurs actrices toute générations confondu. Bref Aldrich lui offre ici à un rôle à sa mesure, son meilleur (à mes yeux après 2 films). Si tout cela marche à merveille c'est surtout grâce à la présence en face de Joan Crawford, grande rivale de Bette Davis dans la vie. En voyant des bonus ou en lisant certaines anecdotes sur leur relation avant de visionner le film, vous permettront sûrement de l'appréhender différement et de trouver, pour le coup, certaines scènes mythiques. C'est le premier film que je vois avec Joan Crawford, une présence iconique avec la classe et la sobriété caractérisant ces "femmes fatales" des deux décennies précédentes, campant ici une handicapé en fauteuil roulant vivant de ses succés passé. Quelle belle femme (57 ans ici !) ne les faisant pas du tout, même sous le maquillage final là montrant fatigué et mourante, elle rayonne. Impressionnant. Les seconds rôles sont magnifiquement utilisé pour chaque rebondissements, servant au fil conducteur sans être impressionnant dans le jeu pour autant (la voisine aurait mérité un rôle prépondérant). La réalisation ne contient aucune fausse notes, le noir et blanc est brillamment utilisé (jeux d'ombres, apparence physique, atmosphère générale) avec quelques plans intéressants, faisant pratiquement figure de film d'horreur par moments. Je trouve réducteur de qualifier Baby Jane de caricature ou de copie ratée de Sunset Boulevard. Oui il lui ressemble beaucoup (la démesure de Bette Davis + quelques scènes), le scénario et surtout la mise en scène de Billy Wilder étant certes supérieurs. Mais que sont Gloria Swanson et William Holden face aux tornades dévastatrices Crawford et Davis ? Des fourmis ou presque (second degré). Sunset Blvd à fait rêvé les cinéphiles pour de nombreuses raisons, mais Baby Jane, plus accessible, permettra aux cinéphiles comme au non initiés de prendre un pied terrible, d'être accroché au canapé devant un drame d'une noirceur qui mériterait un plus grand respect. Pour moi la folie au féminin c'était Gena Rowland dans "Une femme sous influence", mais ça c'était avant Bette Davis dans Baby Jane. A voir pour la culture et pour l'histoire du septième art. Très bon film à vous =).
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