La Dénonciation est le troisième long métrage de Jacques Doniol-Valcroze, après les marivaudages L' Eau à la bouche et Le coeur battant (1960). Connu également comme critique, il est l'un des fondateurs, avec André Bazin, Lo Duca et Leonid Keigel, des Cahiers du Cinéma en 1951. Doniol-Valcroze sera pendant plusieurs années rédacteur en chef de la revue, avant de passer le relais à Eric Rohmer à la fin des années 50, lorsqu'il consacrera à la réalisation.
On retrouve au générique de La Dénonciation deux compagnons de route de la Nouvelle vague : le film est produit par Pierre Braunberger (1905-1990), qui finança dans les années 30 plusieurs films de Jean Renoir, avant de devenir, au lendemain de la guerre, un découvreur de talents : il produit le premier court métrage de Jacques Rivette (Le Coup du berger, 1956), puis celui de Maurice Pialat (L'Amour existe, 1960). On lui doit aussi Moi, un Noir de Jean Rouch en 1958 et plusieurs courts du jeune Alain Resnais (Van Gogh en 1948, Le Chant du Styrène en 1960). D'autre part, la musique du film est signée Georges Delerue (1925-1992), auteur de centaines de partitions, notamment celles d'Hiroshima mon amour de Resnais, Tirez sur le pianiste de Truffaut et Le Mépris de Godard.
Le rôle féminin principal est tenu par Françoise Brion, qui est alors l'épouse de Jacques Doniol-Valcroze : l'actrice était déjà l'heroïne de ses deux premiers longs métrages, L' Eau a la bouche, avec Bernadette Lafont et Alexandra Stewart et Le coeur battant avec Jean-Louis Trintignant.