Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020.
Les réalisateurs Michael Dweck et Gregory Kershaw expliquent être obnubilés par « la recherche de lieux et de personnes qui ont échappé à l’aseptisation de la culture mondiale. Nous cherchons des mondes cachés qui possèdent une beauté sous-estimée, ou qui a peut-être choisi de rester dissimulée. » C’est ainsi qu’ils en sont venus à s’intéresser à la truffe blanche d’Alba, qui pousse aux racines des grands chênes. « Personne ne sait comment ni pourquoi elle pousse là. Certains affirment qu’une truffe blanche ne peut se développer qu’à la base d’un arbre qui a été frappé par la foudre. D’autres pensent qu’elle est sensible aux phases de la lune, ou aux champs magnétiques. Certains croient même qu’elle est l’œuvre de sorcières et autres envoûteurs. »
« Notre film est le portrait d’un lieu fragile et d’un groupe d’êtres passionnés qui nous rappellent que ce monde merveilleux nous réserve encore bien des raisons de nous réjouir », expliquent les réalisateurs.
C’est lors de vacances en 2017 dans un village perché sur une colline dans le Piémont, au nord de l’Italie, que Michael Dweck et Gregory Kershaw ont découvert une rumeur sur un groupe d’hommes âgés qui ne sortaient que la nuit pour « chasser » la truffe blanche dans les forêts environnantes. S’il ne s’agissait alors que d’un ensemble de rumeurs inspirées par le folklore local, les deux réalisateurs ont décidé d’y retourner pour en avoir le cœur net.
L’univers dans lequel évolue les chasseurs de truffe échappe aux technologies de notre monde moderne. « À bien des égards, les chasseurs de truffes que nous avons filmés vivent encore dans le monde de leur jeunesse. Ils écoutent la même musique qu’ils ont écoutée toute leur vie, ils travaillent la terre sur laquelle ils ont grandi, ils chassent les truffes dans les mêmes forêts qu’ils ont toujours connues. C’était comme si nous avions plongé dans l’Italie des années 1960, et nous voulions que le public partage ce sentiment », développe Gregory Kershaw.
Après des mois d’expérimentation infructueuse avec divers appareils de stabilisation à la pointe de la technologie, les réalisateurs ont rencontré un cordonnier piémontais qui leur a fabriqué un harnais pour caméra miniature qu’ils pouvaient attacher sur la tête des chiens sans les gêner. « Les images que nous avons obtenues grâce à ces harnais offrent un contrepoint cinétique aux cadres statiques de la perspective humaine et plongent le public dans l’excitation de la chasse. » Des micro-cravates directement placés sur les harnais permettaient de capturer la respiration, le reniflement, le creusage et la communication des chiens avec les chasseurs.
L’un des producteurs exécutifs du film, Christos Konstantakopoulos, est un ami de Luca Guadagnino. Il a informé les réalisateurs que Guadagnino avait acheté une parcelle de terre dans le Piémont contenant une forêt truffière. « Il y a des chasseurs de truffes sur cette terre, pour lesquels Luca a une grande affection, et nous pensons que notre film reflétait beaucoup de ce qu’il aime dans cet univers. Il nous a rejoints et nous a proposé de faire tout ce qu’il pouvait pour soutenir le film », confie Michael Dweck.