La Baule-Les-Pins est de ces longs métrages que j'ai vu plus jeune, qui m'a de par la même occasion, laissé une trace ! J'avais de mémoire conserver quelques brides, de certaines scènes, de ses plus difficiles à dire vrai ... Une fois de plus les revoir m'a remémoré le pourquoi.
Avant ça, Diane Kurys, on le sent puise dans un fragment de souvenir, y incorpore une fragilité d'enfant que l'on capte, ou qu'il nous capte, mais dont on suit la trajectoire avec une particularité si propre de ce passage d'une vie. Dès la première scène, cette petite colère de jeune fille qui ouvre dans sa course une porte qui transite d'un bruit de circonstance pour un silence d'adulte, ou la larme qui roule sur la joue du père, comme de la posture, en retrait de la mère, attestent d'une autre teinte qu'il faut reconnaitre, est assez incroyable. Première séquence de Diane Kurys, qui en un ce simple moment, raconte déjà un décor, un cadre, des protagonistes à la dérive ...
De ces vacances à La Baule ( sublime station du même coup ), en cette date précise de 58, on redécouvre une fuite, une poursuite du temps. Qu'un départ sur un quai de gare et de ses non dits offusque à pareil époque nettement plus qu'à ce jour. Encore que ... Il y'a dans le regard sur cette situation de famille un petit manège qui va se goupiller tel un orchestre mélancolique mais aussi joyeux, en atteste ses farces, de suite visible à l'arrivée sous les directives locatives, que l'on verra toutes explosées au cours du séjour. Le coup des suppos aux poissons reste quand même un summum !
La brèves présentation des visages qui composent le paysage, se veut sous à la taille des petites, dans un temps du moins. Le récit se narre avec quelques sorties de rang, néanmoins c'est par le biais des yeux - et du journal - de la fille ainée que l'on s'assure de ne rien raté. Très vite, enfin à l'arrivée de Léna ( la mère ), le changement de cap se confond avec celui de cette dernière. L'histoire d'amour passionnelle de cette femme avec cet homme plus jeune, hors de sa classe, virevolte là encore sous les analyses de l'époque, mais brille surtout dans le sentiment qui traverse le film de cette flamme qui vibre entre eux. Le rêve d'Amérique, promesse de tout, deviens solennellement adieu pourtant ...
La ballade nocturne des petits, et moins petits, est d'ailleurs lourde de répercussion sur le sort de cette relation qui s'achemine de pars leurs conduites. La mission qui les égarent est une aventure que l'on approuve tant il y'a une indifférence au danger, au répercussion, que l'on évoque mais que l'on balaie avec une chanson, dans une communion de groupe qui fait un bien fou. Le passage qui suit, entre filles, ou cette mère confie à ses deux petites ses intentions et bouleversements futurs, ou les larmes communient les unes aux autres n'ont quand à elles, plus rien de gaieté ! La scène de Diane Kurys est toutefois, je me répète décidément, mais oui, il y'a de l'incroyable dans ce geste de tendresse pure et à la fois rude.
Les rires reviennent, dans cet autre virée tardive, punitives, à l'encontre de ces adultes qui brisent les joies et entraves au lien de cette famille pas touts à faits ordinaire. Il faut voir la découverte du bassin par le proprio et la nurse, de la vérité qui éclate en bas et des éclats du haut pour bien cerné l'idée de base, qui est d'utilisé les contrastes. Car une fois de plus; les sous textes redeviennent primordiale à l'arrivé du père ...
Les bras chargés d'attentions, de cadeaux, il démontre au fil de ses présents une autre offrande cette fois plus représentative du fond dévasté de sa situation. Chantage, manipulation, sur sa fille, sa belle-famille, sur la nurse qu'il embobine par question anodine et fausse bienveillance avant de maintenir sa prise avec véhémence, par menace donc. La confrontation lors du retour de sa femme, de la mère de ses enfants, de celle qui le quitte, ne perd pas de temps pour faire volé en éclats l'apparence qu'il dissimule. La violence, une colère matérielle d'abord, lorsqu'il pulvérise la voiture de sa femme. Puis physique, dans cette scène qui m'avais extrêmement choqué il y'a plus de 20 ans maintenant ...
La dispute signe un pic en terme d'atmosphère destructrice !
La fin des vacances qui se boutique ensuite se dessine par échelons. Par une décroissance quotidienne qui raconte un autre départ. Ce dernier s'acte dans une ultime discussion, avec une larme, encore. Une séparation sur une lettre qui promet des retrouvailles.
J'insiste, au moment de finir cette critique sur le classique de sa compo qui donne une splendeur d'ensemble au déroulé de ce film. Ces interprètes, adultes comme enfants, ont la collégiale remarquable de par la même occas'. Un film dur qui trouve une place pour de la comédie, qui s'inscrit dans un souvenir ancien et dorénavant bien plus récent. 1958 est loin pour moi, pourtant il me parle au-delà de son époque dans ce qu'il a dans le ventre, dans le rapport qui en fait par une réalisatrice qui restitue ses instants tel une parenthèse qui pèse toujours sur la joie de l'instant ...