João Nuno Pinto s'est inspiré du voyage de son grand-père en Afrique en 1917, alors qu'il débarquait au Mozambique avec la 4e Compagnie expéditionnaire portugaise, afin de défendre l’ex-colonie portugaise contre la menace allemande. « Comme beaucoup de soldats européens en Afrique pendant la Première Guerre mondiale, il a dû parcourir des centaines de kilomètres chaque jour, confrontés à de graves privations, à des maladies, à la faim et à la soif. La seule particularité est qu’il l’a fait tout seul, complètement seul, à la recherche de la guerre et de la gloire », raconte le réalisateur. Cependant, le film ne relate pas des faits réels mais imagine ce que le grand-père a traversé durant son périple.
João Nuno Pinto inscrit son film dans le genre épique, par ses références claires au récits classiques grecs. Il précise : « Mais il n’utilise pas seulement les codes classiques du genre, et créé son propre langage d’auteur, dans une narration éloignée des conventions. C’est par son approche unique que le film se dissocie de sa forme classique pour embrasser un récit plus brut et contemporain, à travers le regard de moins en moins innocent de son personnage de soldat. »
Le film brouille les frontières entre la réalité et le fantasme, le passé et le présent, l’atypique et le quotidien. « L’idée de la réalité contre l’imaginaire est importante dans un contexte historique de guerre, Mosquito entend ainsi explorer l’espace imaginaire laissé flou par l’amnésie historique » explique le réalisateur.