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    Don Juan
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Don Juan" et de son tournage !

    Un Don Juan démuni...

    Serge Bozon a voulu sortir du registre des films de genre : La France (2007) avait un rapport au film de guerre, Madame Hyde (2018) au film fantastique et Tip Top (2013) au film policier : "Et dans les trois, ce rapport à l’action n’était pourtant jamais central dans le résultat final. Alors autant l’abandonner d’office ! Cette fois, je voulais faire quelque chose qui soit davantage dans l’émotion en racontant juste une histoire d’amour, ce que je n’avais jamais fait."

    "Pour cette histoire d’amour, je trouvais plus simple de prendre un point de départ que tout le monde connaît, et j’ai donc proposé à Axelle Ropert, ma co-scénariste, de travailler sur Don Juan. À ce moment-là, Axelle était très investie dans ce qui se passait autour de #Metoo et nous sommes tombés d’accord sur l’idée d’un Don Juan inversé."

    "Au lieu de conquérir tout le monde, il est abandonné dès le début et il sera encore abandonné à la fin, définitivement. Plutôt qu’un Don Juan qui séduit toutes les femmes, lui est obsédé par une seule femme, qu’il voit se multiplier partout. Et il n’arrête pas de se faire jeter par les femmes qu’il aborde en croyant ainsi la reconnaître. Normalement, un Don Juan est victorieux, cynique et manipulateur ; là il est perdant, sincère et démuni", explique le metteur en scène.

    Film féministe

    Le long métrage offre une version féministe au mythe de Don Juan. Serge Bozon a ainsi cherché à prendre le parti des femmes, en partant de trois parti-pris. Il précise : "Le film montre à chaque fois une révolte des femmes qui rejettent Laurent/Tahar quand il les « harcèle » (rejet culminant dans la danse nocturne pendant la fête finale) ; Laurent/Tahar n'est jamais présenté comme une victime des femmes mais comme une victime de lui-même ; à la fin, il n'a plus rien (ni métier, ni femme) alors que Julie/Virginie resplendit au théâtre."

    Chansons ET danses

    La musique et les chansons ont toujours eu une grande place dans le cinéma de Serge Bozon : dans La France, il n’y avait que des chansons, pas de danse, tandis que dans Mods, il n’y avait que des danses, pas de chant. Avec Don Juan, le réalisateur voulait les deux, comme il l'explique :

    "Dans mes films antérieurs, les choix musicaux semblaient étonnants sinon « décalés ». Là, c’est le contraire : je ne cherchais pas le décalage mais l’évidence. J’ai donc cherché quel type de musique serait le plus en accord avec ce qui se joue dans le film. Un film d’amour, donc des chansons d’amour. Mais un amour blessé et douloureux, donc des chansons blessées et douloureuses. Et le terme même de « chanson » est trompeur."

    Cannes 2022

    Le film est présenté dans la sélection Cannes Première au Festival de Cannes 2022.

    Sortir de la pop

    Jusqu’alors, Serge Bozon était resté dans le spectre de la musique pop, un genre léger (selon le cinéaste), qui repose sur un non-investissement émotif des chanteurs et duquel il voulait sortir pour Don Juan. Il se rappelle : "Sortir de la pop, ça veut dire quoi ? Déjà éliminer tous les instruments pop : pas de basse, de guitare, de batterie, de synthé, etc."

    "Donc ne garder que des instruments de la musique classique. Mais pour atteindre quel style musical ? Celui du film n’est pas réellement identifiable : ce n’est évidemment ni du rap, ni du reggae, ni du rock, ni du zouk... ni de l’opéra. Est-ce un genre nouveau ou un simple intermédiaire entre des genres anciens (disons le classique et la pop) ? Je ne sais pas."

    "L’orchestration est classique (et même symphonique), pas le chant. Benjamin Esdraffo a composé toute la bande originale mais les chansons sont le fruit d’un travail collectif où Mehdi Zannad a eu une importance cruciale. Et c’est Jacques Duvall qui a écrit toutes les paroles."

    Préparation

    Tahar Rahim a pris une cinquantaine de cours de chant et Virginie Efira a appris à jouer du piano pour les besoins de Don Juan.

    Une forme plus vibrante

    Dans sa forme, Don Juan se caractérise par une amplitude plus solennelle que dans les précédents films de Serge Bozon : "Je cherchais quelque chose de moins grinçant que mes deux précédents films, de plus harmonieux, qui pratique moins la rupture de ton, ne joue plus sur la cassure permanente, disons une forme plus ample et vibrante."

    "J’étais en quête d’une émotion qui monte peu à peu, tout simplement. Pas tout de suite mais peu à peu : après une ouverture un peu abstraite, un récit plus concret s’ouvre avec le départ à Granville, puis une émotion s’installe progressivement, j’espère, avec le retour de Julie, puis...", raconte le metteur en scène.

    Alain Chamfort en 3ème rôle !

    Dans Don JuanAlain Chamfort trouve son deuxième rôle important au cinéma après Les Jeux des nuages et de la pluie (le célèbre chanteur était par ailleurs apparu furtivement, en 2015, dans Les Châteaux de sable en père bienveillant d'Emma de Caunes, le temps de quelques flashbacks). Le réalisateur Serge Bozon explique : "Il s’est glissé sans effort dans la peau de ce Commandeur spectral et ironique, avec un côté émacié entre Henry Fonda et Bryan Ferry."

    "Et par son allure, son âge, ses manières mi-mondaines, mi-souveraines, légèrement tremblant et jamais pompeux, il était capable de faire passer ces inquiétudes souterraines qui habitent le film."

    "C’est peut-être plus grave de perdre sa fille que de perdre sa confiance dans l’homme qu’on aime (pour un regard) ! Alors peut-être que c’est lui qui porte le chagrin le plus profond du film... Malgré son stress initial, les choses ont été très faciles avec lui et il garde quand il joue cette élégance physique très particulière, cette politesse à la fois exquise et maladroite qui donne le sentiment qu’il improvise, ne sachant jamais ce qu’il va dire, comme s’il inventait son texte."

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