L’idée de parler d’un SDF s’est rapidement imposée, car il s’agissait pour l'auteur d’aborder les questions de la privation de parole, de l’anonymat, de l’isolement. Le film est exclusivement tourné en extérieurs, en lumière naturelle, pour l'essentiel dans les 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris. Il fallait se mettre au niveau du personnage du SDF : tourner dans la rue, dans le froid, tourner avec peu de moyens, avec une petite caméra de reportage ; pas de lumière artificielle, ni de maquillage, juste de l’humain ; les comédiens au centre de tout… Un choix centré sur le minimalisme afin de se concentrer sur l'essentiel, sur l'authenticité : les corps, les visages des comédiens. Une forme d'austérité est affirmée : le cadre de la rue, pour souligner l'enfermement " dehors " - dans tous les sens du terme - que vit Pédro.