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    La Beauté du geste - Danse et éternité
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Beauté du geste - Danse et éternité" et de son tournage !

    Un deuxième film sur le Cambodge

    Après « Les Pépites » qui avait eu un succès retentissant à sa sortie en 2016, Xavier de Lauzanne n’avait pas imaginé faire une deuxième long métrage documentaire sur le Cambodge. Mais le Prince Tesso Sisowath, membre de la famille royale du Cambodge et bras droit de la Princesse Buppha Devi (Fille aînée du roi Sihanouk et demi-soeur du roi Sihamoni, l’actuel roi du Cambodge), qu’il rencontre à un dîner d’amis communs, lui propose de lui ouvrir les portes du Ballet Royal. N’y connaissant rien à la danse classique khmère, l’idée ne le séduit pas tout de suite. Mais c’est en lisant le parcours rocambolesque du ballet, en découvrant la rencontre inattendue à Paris en 1906 entre Rodin et les danseuses Cambodgienne, et en constatant la dimension universelle de cette histoire à propos de l’art et de l’identité, qu’il décide, avec Pierre Kogan son co-scénariste, de s’investir sur le projet.

    Il précise à propos de son engagement : « Les arts, et plus particulièrement la danse, sont un des éléments majeurs qui constituent l’identité nationale. Et l’histoire récente des Khmers montre combien la culture est essentielle au processus de reconstruction d’un pays après la guerre. Mais au-delà de ce contexte spécifique, ce film est aussi un vecteur de beauté universelle dont les gens ont besoin pour se réconcilier avec la nature humaine. »

    Un film testimonial au long court

    Xavier de Lauzanne commence à tourner au Cambodge début 2018. Mais le film, traversant la crise du COVID et de multiples rebondissements, mettra cinq ans à se terminer. Le film se veut testimonial puisqu’il capte les derniers moments de création de la princesse Buppha Devi, grande figure des arts au Cambodge, qui décèdera en 2019 avant la fin du montage. Elle n’aura donc jamais vu le film qui rend hommage à son travail mais aussi aux artistes survivants (90% ont disparus lors du génocide khmer rouge) qui ont remis sur pied le ballet royal menacé de disparition totale.

    Trois titres pour un film

    Le film possède trois titres qui chacun raconte une dimension différente. Le titre français « La beauté du geste » exprime la grandeur et le désintéressement, notamment dans la ,façon de maintenir vivant un art ancestral. Le titre cambodgien « Tep Hatta » veut dire « les mains célestes » et insiste sur la dimension spirituelle de la danse du ballet royal, les danseuses étant le point de rencontre entre le ciel et la terre, entre les Hommes les Dieux. Le titre international « The Perfect Motion » met en avant la recherche de perfection dans les postures de cette danse, au millimètre près, pour atteindre le geste idéal.

    Une sortie remarquée au Cambodge

    Après une avant-première prestigieuse à Phnom Penh en présence du Roi du Cambodge et des autorités publiques, le film sort au Cambodge le 1er avril 2023. Il s’agit du tout premier long-métrage documentaire à bénéficier d’une sortie nationale dans le Royaume. Le film est un très grand succès, essentiellement auprès des jeunes générations en quête d’identité qui se disent « fiers d’être cambodgiens après avoir vu le film ». Le film créé également un buzz très conséquent sur les réseaux sociaux et entre dans le patrimoine cambodgien.

    Rodin, une découverte

    « Faire découvrir l’histoire de la rencontre entre Rodin et les danseuses cambodgiennes est l’une des raisons qui m’a incité à faire ce film » précise Xavier de Lauzanne. Il ajoute « On connait l’œuvre de Rodin comme sculpteur mais peu comme peintre. Et il ne faudrait pas croire que ces 150 aquarelles des danseuses cambodgiennes constituaient à ses yeux une œuvre mineure, bien au contraire. Son admiration pour la gestuelle du ballet classique khmer était telle qu’il avait même comme projet de faire une porte du paradis, autour de la porte de ,l’enfer, en incluant des danseuses cambodgiennes. »

    Des archives remarquables

    On retrouve le ballet royal cambodgien dans les toutes premières images de cinéma tournées par Gabriel Veyre, un opérateur des frères lumières, en 1899. De nombreuses archives inédites sur le Cambodge ont été exhumées par le réalisateur. « Il existe un centre d’archives à Phnom Penh, le centre Bophana, créé par Rithy Panh, qui rassemble toute la mémoire visuelle, photos et vidéos du Cambodge. J’y ai passé des journées entières à visionner tout ce qui pouvait exister sur le Cambodge à partir des premières images des frères lumières jusqu’à aujourd’hui. Au-delà des images que j’ai utilisées, être témoin de toute cette mémoire, en passant par l’une des pires tragédies de l’histoire, a été très émouvant pour moi. » Il ajoute : « Il est intéressant de constater que c’est la France qui, en tant que puissance coloniale, a constitué la première mémoire visuelle dans ce pays où la transmission était essentiellement orale ».

    Une musique trait d’union

    La musique joue un rôle très important dans ce film. « Je ne pouvais pas utiliser pleinement la musique du ballet royal qui touche profondément les Cambodgiens mais qui n’est pas très accessible pour un public occidental. Il fallait donc trouver une musique qui puisse véhiculer des émotions chez nous, sans pour autant dénaturer complètement la musique traditionnelle de la danse. » Xavier de Lauzanne a décidé de confier la bande originale à Camille Rocailleux qui avait composé la musique de plusieurs de ses films précédents dont les Pépites. Composant beaucoup pour le spectacle vivant et lui-même danseur « il a tout de suite eu la bonne approche par rapport à la particularité de ce film » nous dit le réalisateur. « J’ai fait venir Camille Rocailleux au Cambodge une dizaine de jours pour lui faire rencontrer des artistes cambodgiens. Il a enregistré des sons d’instruments, des voix, des mélodies, des chansons… Revenu en France avec toute cette matière, je lui ai demandé de composer une musique « entre deux », qui soit comme un « trait d’union » entre les peuples, entre les cultures. » Il ajoute à propos de l’universalité de cette musique : « A la sortie du film au Cambodge, j’ai été heureux et soulagé d’avoir des retours très positifs des Cambodgiens, comme des étrangers, qui se disaient profondément touchés par la musique ».

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