Harry Macqueen décrit son film comme « une histoire d’amour romantique, originale et moderne. C’est un conte intime qui tourne autour de l’une des plus grandes questions que l’on puisse se poser : comment peut-on continuer à vivre, à aimer et à rire, alors qu’on se sait condamné. »
C’est inspiré par le parcours de trois personnes que Harry Macqueen a eu l’idée de Supernova. En 2015, une de ses collègues, qui était devenue distante et de plus en plus incompétente, a été licenciée. Six mois plus tard, elle décédait. Quelques jours après, l’un de ses amis proches a été obligé de placer son père en maison de retraite, alors que celui-ci venait tout juste d’avoir soixante ans. Macqueen a ensuite été ému par un documentaire qui suivait un homme de soixante-cinq ans qui se rendait à la clinique Dignitas, en Suisse, en compagnie de sa femme de quarante ans, pour mettre légalement fin à ses jours. « L’homme du documentaire, ma collègue et le père de mon ami étaient tous à des stades précoces de démence, la même maladie ayant évolué de manière très différente chez chacun. Ces expériences m’ont donné envie d’en savoir plus sur ces troubles, ainsi que sur le débat vital autour de la fin de vie - débat qui fait toujours rage dans de nombreux pays aujourd’hui. »
Pendant trois ans, le réalisateur a travaillé étroitement avec les principaux spécialistes britanniques de la démence à l’University College de Londres et avec le Wellcome Trust, une œuvre de charité soutenant la science dans le domaine de la recherche biomédicale. Il précise : « je me suis également impliqué auprès de nombreuses personnes atteintes par cette maladie, ainsi qu’auprès de leur famille. J’ai passé du temps avec des gens qui sont morts depuis, à la fois de démence et de suicide - en secret ou publiquement - et j’en ai vu les retombées, de manière directe. »
Le réalisateur a été particulièrement surpris de découvrir à quel point cette maladie est répandue, et de s’apercevoir que de très nombreuses personnes sont prêtes à partager leur expérience : « Le mot démence est un terme générique qui englobe différentes pathologies. C’est la principale cause de décès dans ce pays. Et pourtant, nous en savons très peu à son sujet. Nous avons peu de données, particulièrement en ce qui concerne la démence précoce. Nous faisons des découvertes sur ces pathologies tous les mois. » La productrice Emily Morgan a elle-même été personnellement touchée par le sujet du film puisque sa mère, médecin, s’est vue diagnostiquée d’un cancer du cerveau : « Elle nous donnait des conseils au début du projet, puis elle a commencé à développer des symptômes elle-même. »
Pour le réalisateur, il était important de saisir l’expérience que traversent les personnages dans le contexte d’un couple de même sexe, tout en évitant de faire de leur orientation sexuelle le centre de l’histoire. Selon Stanley Tucci, Supernova est « l’histoire de deux personnes qui s’aiment - et il s’avère qu’ils sont gays. Il pourrait s’agir d’un couple hétérosexuel et cela n’aurait aucune importance. Le fait qu’il s’agisse d’un couple gay ajoute tout de même une dimension particulière et je crois que c’est important de le montrer. »
Le titre est une référence à la passion de Tusker pour les étoiles mais aussi au contexte de cette histoire intime au sein de l’univers. Le réalisateur développe : « Une supernova est une gigantesque explosion caractéristique de la fin de vie d’une étoile. Pour moi, cela a toujours été une représentation de Tusker lui-même, un homme qui brille dans tout ce qu’il entreprend, qui apporte la joie et la bonne humeur en toutes circonstances et qui, lui aussi, est en train de mourir. C’est vraiment littéral sur ce point ; il sait que la fin de sa vie est proche. »
C’est Stanley Tucci qui a d’abord été approché pour incarner l’un des deux rôles principaux. Il a suggéré le nom de Colin Firth pour lui donner la réplique et a même pris les devants en lui donnant directement le script à lire. Les deux acteurs se connaissent depuis plus de vingt ans et sont devenus amis sur le tournage de Conspiration en 2001. S’il était prévu à l’origine que Stanley Tucci jouerait le rôle de Sam et Colin Firth celui de Tusker, les deux acteurs se sont aperçus en se plongeant dans le scénario que la configuration idéale serait d’échanger leurs rôles.