Connu pour ses romans Belle Famille, Histoire de ma sexualité ou encore Sans Véronique, Arthur Dreyfus signe avec Noël et sa mère son premier long-métrage.
Le film met en scène Noël Herpe, écrivain, cinéaste, critique de cinéma et historien du cinéma français. Il a notamment écrit pour Libération et Positif et a épaulé Gilles Jacob dans la sélection des films étrangers pour la compétition officielle du Festival de Cannes. Il est aussi l’auteur de plusieurs récits autobiographiques. En tant que réalisateur, il interprète et adapte des pièces du répertoire français, de Courteline à André de Lorde (Fantasmes et Fantômes), en passant par Dumas (La Tour de Nesle). Arthur Dreyfus connaît Noël Herpe depuis une quinzaine d’années. Il le décrit comme « un personnage fondateur de mon arrivée à Paris. Par sa culture encyclopédique, par son écriture, par ses performances baroques et sa liberté, il m’a très tôt semblé unique en son genre. »
En faisant la connaissance de Noël Herpe, Arthur Dreyfus a vite rencontré sa mère : « Il n’est pas envisageable d’être ami avec Noël sans fréquenter Michelle. » Il a vu dans ce duo hors-norme la possibilité de faire un film, ou plus précisément une tragi-comédie : « une boîte à parole sans décor, la lumière braquée sur les visages, un jeu à double voix, une mère et son fils parlant à bâtons rompus. »
Arthur Dreyfus a entrepris le tournage du film avec ses propres moyens, épaulé par sa productrice Carole Chassaing qui l’a aidé à trouver deux caméras, un local et des micros : « L’aide du CNC est venue bien plus tard, et nous a permis de monter le film. »
Recueillir les confidences de Noël Herpe et sa mère devant une caméra a été un défi pour Arthur Dreyfus. Pour y parvenir, il a réduit l’équipe technique à lui-même et à un caméraman qui prenait le son. Il fallait de surcroît que ce dernier connaisse Noël et sa mère. Mais c’est surtout grâce à une longue relation de confiance avec eux que le réalisateur a réussi à les mettre à l’aise : « Le fait qu’on n’entende pas ma voix participe du sentiment de « bulle d’intimité ». Je rêvais que le spectateur ait le sentiment de plonger son oeil dans une serrure... »