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    Vaurien
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Vaurien" et de son tournage !

    Focus sur le réalisateur de "Vaurien"

    Peter Dourountzis est un ancien élève de l’ESRA Paris, diplômé mise en scène et scénario en 2002. Dès l’année suivante, il s’engage au SAMU Social de Paris, où il a cessé d’exercer. Quinze années passées sur le terrain, comme coordinateur départemental, puis formateur des équipes. En 2014, il réalise son premier court (Errance, avec Paul Hamy et Zita Hanrot) qui remporte le Grand Prix UNIFRANCE et se retrouve sacré meilleur film au festival international d’Amiens. Suivront deux autres courts en 2015 : Le Dernier raccourci, avec Mustapha Abourachid, et Grands boulevards avec Denis Eyriey.

    Vaurien est son premier long métrage. Il a mûri le projet pendant une vingtaine d'années pour s'assurer de trouver le bon angle et ne pas glorifier son "héros".

    Tueurs en série réalistes

    Djé n’est pas l’archétype du tueur en série américain très intelligent façon Le Silence des agneaux et Seven. Pour concevoir le personnage, Peter Dourountzis s'est plutôt inspiré de plusieurs serial killer parisiens des années 1990, comme Mamadou Traoré, "le tueur aux mains nues", un SDF psychotique qui avait agressé six femmes. Mais aussi Patrick Trémeau, marié, deux enfants, dit le "violeur des parkings". Et bien sûr Guy Georges, le tueur de l'est parisien au physique séduisant.

    Polar ou thriller ?

    Peter Dourountzis définit Vaurien comme "un film de mauvais genre". Il précise : "Un polar, c’est quand on est du point de vue de la personne dangereuse, généralement des hommes, des gangsters. Un thriller, c’est quand on est du point de vue de la personne vulnérable. Donc c’est un polar, mais à l’intérieur des séquences où Djé rencontre des femmes qu’il attaque, c’est un thriller. Je voulais aussi sortir des clichés du genre, m’éloigner d’un 'cinéma d’homme', donc j’ai enlevé toute l’enquête de police. Ce qui m’a libéré de la place pour ajouter de l’humour, et des séquences de bavardage, d’anecdotes et d’histoires drôles qu’on se raconte."

    Deladonchamps criminel

    Pierre Deladonchamps avait déjà joué un criminel dans Les Chatouilles, plus particulièrement un pédophile qui est longtemps passé entre les mailles du filet du fait de son physique séduisant et de son statut social.

    Angle intéressant

    Peter Dourountzis ne voulait pas piéger le spectateur dans les séquences d'agressions. Le cinéaste a choisi d'être du côté des victimes dans ces scènes, et faire en sorte que le spectateur ressente leur souffrance. Il explique : "Je pense que le spectateur s’attend à découvrir un film de tueur en série, à comment un homme viole et assassine des femmes. Mais je les emmène ailleurs. Je supprime la violence explicite, je lui fais ressentir l’angoisse des victimes, et je lui propose un tueur qui n’entre pas tout à fait dans les codes de virilité. J’avais envie de prendre ce risque-là."

    Serial killers français

    Si les films centrés sur les serial killers constituent un genre plutôt américain, via de célèbres titres comme Seven ou Le Silence des agneaux, il existe tout de même plusieurs films français consacrés à cette très cinématographique thématique. Parmi eux, nous pouvons mentionner Scènes de crimesL'Affaire SK1 ou encore le culte Peur sur la ville.

    A ne pas confondre...

    ... Avec Vaurien, drame centré sur une prise d'otage à Pôle emplois sorti en 2018.

    D'où vient le pitch ?

    Pour écrire VaurienPeter Dourountzis a puisé dans son propre vécu. Lorsqu'il avait 18 ans, il est tombé amoureux d'une jeune fille à une soirée. Elle avait beaucoup bu et s'est allongée à l'écart des autres. Une pensée glaçante est alors apparue dans la tête du jeune homme : abuser d'elle. Le réalisateur se rappelle :

    "Pour moi, c’est l’électrochoc, rien que d’y avoir pensé. Jusqu’à lors, j’imaginais que seuls les criminels avaient ce genre de pensées. Et pourtant je me retrouve, grâce à ma volonté et mon éducation, à devoir faire le choix de ne rien faire. Par la suite, dès 20 ans, chaque fois qu’une femme monte dans le bus, mon réflexe est de détourner le regard pour ne pas qu’il pèse sur elle. Mais en tournant la tête, je découvre les autres hommes qui eux, la dévisagent sans aucune gêne. Je rejoins donc les propos de Adèle Haenel, lors de sa prise de parole à Mediapart, "les monstres n’existent pas". Penser que les hommes qui agressent sont forcément des monstres, c’est une manière de ne pas se poser de question."

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