« (…) c'est contre un certain nombre d'idées reçues que j'ai voulu ce film » souligne Emmanuel Mouret. « Par exemple, tout le monde aujourd'hui se dégage du « politiquement correct », mais on aboutit avec cette démarche à un ensemble de films « correctement incorrects ». Moi, j'avais plutôt envie d'être « incorrectement correct », en tout cas d'inverser les choses. Ce que je cherche au cinéma, c'est la simplicité, la clarté, la liberté. Délibérément, tous les personnages du film sont animés de bonnes intentions, il n'y a pas de drogue, de sexe, de violence, quand les gens ne sont pas d'accord, ils ne partent pas dans une crise d'hystérie et ne se traitent pas de tous les noms. »
«Je dirais qu'Emmanuel a une humour à la fois : cérébral car il aime le langage, burlesque puisqu'il aime le comique des situations et les quiproquos, et totalement absurde car tous les personnages sont pris dans le tourbillon de leurs obsessions et restent isolés dans leur monde même s'ils ont l'air d'entrer en relation avec les autres.»
Elle a joué dans Jusqu'au bout du monde (Wim Wenders – 1990), Lettres d'Alphonse Daudet (Sami Pavel – 1991), La folie douce (Frédéric Jardin – 1993), La patinoire (Jean-Philippe Toussaint).
« C'est vraiment une grande comédienne de composition, qui sait habiter les rôles, avec à sa disposition une palette incroyable. Pour moi, c'est l'une des rares, sinon l'unique comédienne de sa génération qui sache jouer la fraîcheur, la spontanéité, débarrassée de relents psychologiques où tout doit être explicité, alourdi par un passé. A travers elle, les idées transparaissent comme des bulles de champagne. J'ai vraiment vu beaucoup de filles pour le casting, mais c'est la première à laquelle j'avais songé, même si je pensais qu'elle n'accepterait jamais. »