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    La Fièvre de Petrov
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    44 critiques spectateurs

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    Cadreum
    Cadreum

    4 abonnés 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2024
    La Fièvre de Petrov offre une errance à travers une Russie en mutation, fracturée entre l’ombre de son passé et son présent chaotique. La fièvre, omniprésente, devient le cœur battant du récit : un symptôme et un symbole, à la fois intime et sociétal.

    La narration refuse une linéarité classique, optant pour une structure fragmentée où passé, présent, et hallucinations se superposent. Ce procédé reflète l’esprit troublé de Petrov, mais aussi le vertige d’une nation à la dérive, privée de repères. Les séquences oniriques, oscillant entre le grotesque et l’hyperréalisme, brisent les frontières entre le réel et le rêve, plongeant le spectateur dans un état d’incertitude, nous obligeant à s'interroger sur la nature des images que l'on receptionnne.

    Les scènes de violence, qu’elles surgissent des scènes dans les transports publics ou dans les interactions les plus banales, exposent une brutalité latente devenue norme. Ces lieux, où l’individualité se dilue dans la masse, incarnent une société à l’arrêt, où chacun se laisse porter par un flux sans but ni horizon. L’agressivité et l’absurde s’y mêlent, traduisant une aliénation collective où l’humanité semble condamnée à la méfiance et à la dureté.

    Mais une échappatoire scintille en mirage : la soucoupe volante. Ce motif, récurrent et énigmatique, incarne un rêve d’un ailleurs, la promesse d’un espoir pour une génération post-soviétique. Cette figure, à la fois utopique et mélancolique, reflète les aspirations déçues d’un peuple.

    Dans cette impossibilité de narration, l’art émerge comme un sanctuaire. Il devient, pour Petrov et pour son créateur, un espace de liberté où les émotions et les idées trouvent un souffle salvateur.

    En somme, chaque motif participe à une symphonie maladive qui explore la condition humaine dans une Russie en crise. Serebrennikov ne livre pas toutes les clés de son énigme, mais il dévoile avec brio la puissance de l’art à transcender les maux d’un homme et d’une nation.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    108 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 septembre 2024
    Réalisé par le cinéaste russe dissident Kirill Serebrennikov, La fièvre de Petrov est l’adaptation d’un roman contemporain signé de son compatriote Alexeï Salnikov, succès d’édition dans un pays connu pour ses grandes œuvres littéraires hallucinées. Complexe, dense et sombre, ce long-métrage qui enchaîne les longs plans-séquences nous plonge dans la psyché d’un certain Petrov, atteint d’une fièvre persistante qui va brouiller ses repères et les frontières entre réalité et fiction, entre passé et présent. À la fois brillant du point de vue de la mise en scène et franchement épuisant dans la multiplication peu compréhensible des situations, des histoires, des temporalités (le tout sur pas moins de 2h20 !), La fièvre de Petrov mérite d’être défendu de par son statut d’objet libre provenant de la Russie du début des années 2020.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 386 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2024
    Après "Leto" et avant "La Femme de Tchaïkovski", Kirill Serebrennikov signe une œuvre de 2h32 sur un pays sombrant dans la folie à travers le personnage de Petrov, un dessinateur de bandes dessinées atteint d'une grippe. L'œuvre est déstabilisante tant elle bouillonne de genres dans un rythme effréné. Il se passe tellement de choses qu'on ne saurait comment raconter cette intrigue qui plane entre fantasmes, fictions et réalités. Toutefois, à trop vouloir nous désorienter dans un labyrinthe, le film russe gagne à nous perdre.
    Marc L.
    Marc L.

    46 abonnés 1 604 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2023
    Le cinéaste Kirill Serebrennikov est en délicatesse avec le pouvoir russe depuis de nombreuses années mais malgré les condamnations successives, ‘La fièvre de Petrov’ largue ses munitions dès les premières minutes, dans une scène où des oligarques (dont un blond un peu dégarni au regard de fouine) sont arrêtés, collés au mur et sommairement fusillés par des miliciens…mais toute ressemblance avec un président autoritaire encore en exercice serait évidemment purement fortuite, et peut-être ne s’agit-il après tout que d’une hallucination de Petrov, le protagoniste qui, bien qu’il soit accablé par une grippe virulente, se paye une virée alcoolisée avec son pote Yuri. Ce point de départ constitue toute la force et toute la faiblesse d’un film, fiévreux lui-même, qui semble obéir à une sorte de flux de conscience visuel où la réalité devient de plus en plus indifférenciée du fantasme et du souvenir. Le film étant majoritairement constitué de saynètes décousues encadrées de transitions d’un flou onirique, cette absence de structure narrative ferme permet d’ailleurs au spectateur de s’attarder sur n’importe quelle section et d’y déceler ce qu’il a envie d’y déceler, et même d’en faire le message dominant de cette ‘Fièvre de Petrov’. Est-ce que ce sera la critique d’une société égoïste et agressive, qui a perdu tous ses repères…ou la nostalgie d’une enfance idéalisée, même si elle se déroulait sous la botte soviétique ? Après tout, on pourrait tout aussi bien savourer sans arrières-pensées d’autres séquences à l’humour féroce, comme celle où la bibliothécaire irritée massacre littéralement un usager indélicat, ou s’amuser de certaines trouvailles visuelles du réalisateur, parfois proches de celles d’un Michel Gondry. Il est pratiquement impossible de résumer le bouillonnement thématique et visuel d’un film dont l’exubérance n’est pas sans rappeler celle du jeune Kusturica et il est même difficile d’émettre une opinion valable en tous lieux et en tout temps tant l’appréciation de cette ‘Fièvre de Pétrov’ me donne l’impression de dépendre elle-même énormément de l’état d’esprit, de fatigue ou d’ouverture dans lequel l’abordera le spectateur : certaines sections pourront lasser, traîner la patte ou donner l’impression de ne rien avoir à raconter d’intéressant…et se révéler fascinantes si on les aborde sous un autre angle Aussi chaotique, boiteux et obscur dans ses intentions qu’il puisse être, ‘La fièvre de Petrov’ restera une des grandes expériences de cinéma de 2021.
    bobbill
    bobbill

    1 abonné 29 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2022
    C'était il y a un an, en salle, aujourd'hui sur écran, et la majestueuse mal existence, ivresse au paracetamol, images, montage, nerveuse littérature, violence en passant, bouillante sensualité, la fièvre de Pétrov est un chef d'œuvre, un 8 1/2 sibérien, un trip, un plaisir à déguster encore, au cinéma, enfin, si rare.
    Corradiantony
    Corradiantony

    20 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2022
    Ce film intrigant commence par ressembler à une histoire quotidienne d'un artiste de bande dessinée dont la famille est en difficulté et dont la vie a son lot de défis. Petrov ne se sent pas bien : toute sa famille souffre de grippe pendant une pandémie (un concept auquel tous les membres du public peuvent sûrement s'identifier) ​​et il tombe de plus en plus malade au fil de la journée. La narration réaliste et le style de vérité du film cèdent progressivement la place à une histoire qui se tisse dans la mémoire, le rêve et la fantaisie d'une manière subtile et convaincante. Tout comme son protagoniste titulaire, ce film a un extérieur granuleux qui révèle progressivement un cœur émouvant. Je l'ai trouvé très obsédant.
    didbail
    didbail

    31 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2022
    Un film intéressant mais difficile à suivre car tout se mélange, le passé et le présent, le rêve et le réel. Un film qu'il faudrait voir deux fois. Mais franchement je ne me sens pas le courage de visionner à nouveau les 2 h 26 du film.
    Stéphane R
    Stéphane R

    24 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 juillet 2022
    Forcément une déception après le magnifique Leto.
    Les références sont légions, de Kusturika en Mikhalkov, Gogol ou Dostoïevski... Plein d'autres...
    Mais on frise l'indigestion à la contemplation de cette âme slave malade et par essence pourrie et foutraque.
    Plein d'idées, de plans, de sons, de scénario. Mais tout à son délire fiévreux, le cinéaste en oublie parfois le spectateur et le laisse sur le bord de ce chemin très peu balisé, à contempler un long clip apocalyptique
    Hotinhere
    Hotinhere

    569 abonnés 4 993 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 juillet 2022
    Une odyssée hallucinée aussi séduisante pour sa mise en scène brillante, que déroutante pour son scénario foutraque et beaucoup trop confus pour en être captivant.
    FaRem
    FaRem

    8 770 abonnés 9 626 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 juillet 2022
    "Petrovy v grippe" est le premier film de Kirill Serebrennikov que je regarde et je n'en garderai pas un grand souvenir. C'est pourtant un film qui nous met directement dans l'ambiance avec des scènes surprenantes auxquelles je ne m'attendais pas comme spoiler: cette fusillade gratuite ou encore la libraire qui défonce un homme
    , mais l'ensemble est vachement décousu. Petrov semble être au bout de sa vie et j'étais presque dans le même état en essayant de comprendre ce que j'avais sous les yeux. Peut-être faut-il également être dans un état second pour apprécier le film, mais j'ai l'impression d'être passé totalement à côté. Il y a de très bonnes idées de mise en scène et des moments surprenants, mais cette histoire décousue et déconcertante qui bascule entre réalité et fantaisie, et présent et passé ne m'a pas captivé. Bref, une expérience qui n'était pas faite pour moi.
    brunocinoche
    brunocinoche

    96 abonnés 1 106 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mai 2022
    Ca commence fort, une ouverture assez frappadingue que n'aurait pas renié le Kusturica des années 90. Ca continue de manière aussi étonnante, on suit le personnage de Petrov et d'autres dans des mésaventures à la limite du surnaturelle, le cinéaste russe Kyrill Serebrennikov va t'il nous entrainer dans un univers fou et baroque à l'image d'un "Holy motors". Hélas, non; le film s'enlise toujours de plus en plus mais de moins en moins inspiré, l'évocation de l'enfance notamment est très décevante. Bien que brillamment mis en scène, le film est trop long et le scénario trop vague, ce qui fait que le cinéaste perd petit à petit l'empathie du spectateur. Une grosse déception de la part du réalisateur de l'enthousiasmant "Leto".
    Arthur Groult
    Arthur Groult

    9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mai 2022
    Tout simplement l'un des plus beaux films que j'ai vu. 2h30 de voyage dans une dimension parallèle. Un propos très intéressant et abordé de manière toujours très fine et que dire de la réalisation et de la photographie qui sont juste géniales. A voir
    dejihem
    dejihem

    140 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Le film apparaît bordélique, confondant réalité, projections et fantasmes, comme dans un film de Terry Gilliam (cinéaste approchant le plus de près de univers de Kirill Serebrennikov). L'histoire russe se confond en différentes périodes parmi l'histoire personnelle de quelques personnages le tout dans une mise en scène d'une fluidité impressionnante de maîtrise comme un David Fincher.
    Trop de critiques, professionnels ou amateurs, n'insistent pas assez sur l'aspect érotique des visions d'un des personnages féminins. Elles sont, à mon goût, très belles et justifient à elles seules la vision de ce film.
    Lou R.
    Lou R.

    3 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 janvier 2022
    Un rêve éveillé qui ne s'arrête jamais tout à fait. Le visuel est magique, des plans séquences qui nous traînent de la réalité au rêve.
    Le panorama d'une famille en Russie urbaine.
    Pourquoi cette histoire ? C'est légitime de ce demander ce que l'on nous raconte là et pourquoi. Je me suis laissée embarquer par petits bouts, par séquence et non dans le film en entier. Mais c'est impressionnant.
    Si ce n' est pas l'histoire, c'est la bo qui va vous immerger complètement.
    Dave A.
    Dave A.

    14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2022
    Je n'ai pas tout compris, mais je n'ai pas vraiment envie de comprendre non plus. Se laisser porter par cette fièvre hallucinatoire a été une vraie expérience de cinéma. Magnifique
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