Je m'étais promis de ne surtout pas essayer de comprendre, juste accepter, juste suivre et me laisser vivre le film. J'avoue, j'ai craqué et souhaité naïvement mettre un certain ordre ou logique dans ce conte maléfique. Alors, qu'il faut être déjanté , plutôt que naïve. Impossible de ranger ce film dans une quelconque boîte, aucun mode d'emploi n'existe : il est déstructuré, décousu.
Fatale erreur que de me penser capable de comprendre, de suivre, d'expliquer : j'étais déjà perdue. Je me suis enlisée dans les contradictions, les sauts d'un moment à un autre, les scènes de violence, de sang, d'amour ou de sexe, de fêtes enfantines, d'alcool .... et que sais-je encore !
En définitif, j'ai préféré me répéter : "y a rien à comprendre", mais quelle frustration.
Un suite de rêves, de cauchemars, de désirs, de fantasmes, d'imaginaire, de souvenirs, d'espérances ... de créations artistiques ?
Alors au fond ça dénonce pêle-mêle, ça égratigne les incohérences d'une société bien sombre. Critique de la société russe à différents niveaux : la justice (si elle existe ?), la politique (être élu ou tiré au sort le président tiendra t'il ses promesses ?), l'individualisme ( le chacun pour soi ), l'économie de la précarité...
Tout ça sur un mélange de musique rock garage, rock indus. , du rap aussi.
Des textes parfois poétiques mais surtout très noirs , glauque et torturés. Des plans surprenants, intéressants ; la caméra se met à la place d'un regard , à hauteur d'enfant ou selon le point de vue d'un objet ...
J'aime être surprise alors ça aurait du me séduire mais au bout d'un moment, j'avais envie de me retenir à une idée simple, un message clair, une piste facile, un repère connu... le fil conducteur est trop ténu. Je l'ai lâché à plusieurs reprises. Dommage c'est un monde délirant et riche de folies qui aurait pu me plaire sans restriction . En même temps ça m'a pas totalement déplu : naïve oui mais avec perversité.
PS . L'affiche du film est sublime et totalement représentative de cette histoire aux multiples interprétations.