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    La Fièvre de Petrov
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    3,5
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    44 critiques spectateurs

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    Guimzy
    Guimzy

    172 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 décembre 2021
    Il est compliqué d'appliquer un avis tranché après un seul visionnage de La Fièvre de Petrov tant ce qui y est raconté est dense et plein de messages politiques. Le réalisateur offre une expérience cinématographique assez exceptionnelle mais difficilement accessible pour ceux s'y aventurant par curiosité.

    Le film offre un panel de discours sur la situation de la Russie, ce pays délabré représenté par tous les corps immondes en une seule première séquence qui met en scène la pédophilie, l'homophobie, le racisme.. S'en découle ensuite tout un discours sur la politique corrompue, où il n'y a plus de démocratie. Discours interprété par des personnages vivant dans des taudis, buvant de la vodka jusqu'à plus soif, se racontant leurs problèmes quotidiens, sous fond de musique d'accordéon, d'aboiement de chiens, et de froid glacial. Dans cette farandole de messages, le réalisateur choisit de dresser sa mise en scène en donnant la grippe aux personnages principaux, symbole d'une Russie malade qui est spectatrice de sa destruction et de sa descente aux enfers. Atteints par cette grippe, les personnages principaux entrent dans des transes qui mélangent le rêve à la réalité, les fantasmes drôles et légers (la scène de bagarre, ou la scène de sexe dans la bibliothèque) aux fantasmes les plus noirs, que je ne préfère pas préciser pour ne pas tout gâcher.

    Le film va donc aussi créer des liens entre ces personnages dans l'histoire, sous fond d'un flashback en noir et blanc qui nous met en scène la chute d'une jeune femme jouant la Fée des Neiges pour la fête de Noël. Fête qui sera la toile de fond du film, qui désacralise la poésie pour laisser place au mal intérieur de ses personnages. Bref, tout est très dense dans La Fièvre de Petrov, car les messages et les sous-entendus sont permanents, et la mise en scène dans ses plans séquences impressionnants, ces raccords brutaux dans les décors, ces monologues russes à n'en plus finir, rendent difficile l'accès au film qui peut paraître au pire un mélange pas très digérable. Sa longueur (bien que je ne l'ai pas vu passer) peut aussi en rebuter plus d'un, et le malaise permanent saupoudré parfois de sarcasme morbide, voire même très drôle, ne facilite pas la tâche.

    La photographie raconte aussi quelque chose, dans ces plans en courte focale où tout est flou autour du sujet net pour accentuer la sensation d'isolation de chacun d'entre eux. Ce flou disparaît dès qu'il y a une petite légèreté, qui sert presque de pause avant de repartir dans les limbes russes, marqués par un ton jaune orangé, et parfois très froid, toujours contrasté dans les visages. C'est très bon film, qui n'est pas clair au premier abord et peut perdre le spectateur dans sa longueur et ses quelques dialogues interminables, mais dispose d'un discours poignant sur la Russie, pays représenté ici comme un enfer englouti par la pauvreté et la haine de l'autre.
    Blablacinema1234
    Blablacinema1234

    6 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Je ne connaissais pas Kirill Serebrennikov avant d'entendre parler de La Fièvre de Petrov au moment du Festival de Cannes cette année. J'ai découvert un artiste complet et cela se ressent dans le film.
    Je suis fascinée par ses plans séquences incroyables et la mise en scène en général !
    Comme beaucoup je ne comprend pas qu'il n'ai pas eu de prix au festival de Cannes :-(
    Iletaitunefoismavie
    Iletaitunefoismavie

    31 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Quelle claque !
    Tout va très vite et il est parfois difficile de raccrocher tous les wagons mais c'est tellement beau... Je pense que le film mérite un second visionnage, histoire de bien appréhender les différents sujets et faire le lien entre les personnages.
    Le réalisateur de Leto nous offre une magnifique vraie proposition de cinéma !
    romain p.
    romain p.

    8 abonnés 52 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 décembre 2021
    Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, beaucoup de gesticulations pour peu de sens. N'est pas Tarkovski qui veut. On ne peut lui dénier un talent de réalisateur, mais il serait bon de travailler le scénario et la cohérence d'un film ou alors se cantonner à des court-métrages ou vidéo clips.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 décembre 2021
    Petrov est fiévreux. Il aimerait bien rentrer chez lui. Mais Igor, un camarade de beuverie, l’entraîne dans le corbillard qu’il conduit. Débute une nuit de beuverie dont Petrov se réveillera pour rejoindre sa femme Petrova, qui travaille dans une bibliothèque, et son fils qu’il doit accompagner à un spectacle scolaire.

    Après "Leto" en 2018, le film suivant de Kirill Serebrennikov était de retour à Cannes en 2021 où il a raté d’un cheveu la palme. Le réalisateur, déjà empêché de venir en 2018, était encore absent en 2021, sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire que Vladimir Poutine a refusé de lever malgré l’intervention du ministre français des affaires étrangères. Touche à tout de génie, le dramaturge est en effet en froid avec les autorités de son pays pour les positions courageuses qu’il a prises.

    Les critiques évoquent souvent au sujet de "La Fièvre de Petrov" Dostoïevski, sa fièvre hallucinée, son lyrisme typiquement slave, sa brutalité, son humanisme noyé dans les vapeurs de l’alcool…. D’autres références me sont venues à l’esprit. Les premières furent les monstres sacrés du cinéma russe, Tarkovski, Guerman, et leurs délires oniriques. Devant les plans séquence ébouriffants de virtuosité de "La Fièvre de Petrov" m’est revenu le souvenir de "Il est difficile d’être un dieu", cette oeuvre monstre de plus de trois heures où Guerman nous perdait dans un scénario délirant, entre science-fiction et Moyen Âge.

    Mais la référence la plus évidente, dont je ne suis surpris de n’en avoir pas lu la référence dans d’autres critiques est l’"Ulysse" de James Joyce. "La Fièvre de Petrov" partage avec lui plusieurs caractéristiques.
    La première est la – fausse – unité de temps. Tout s’y passe en une journée ou presque, non sans flashbacks dans le passé plus ou moins récent de Petrov et de quelques autres protagonistes.
    La seconde est le thème : celui de la déambulation urbaine à travers Dublin dans un cas, à travers Iekaterinenbourg, en Sibérie occidentale, dans l’autre. Si le Dublin de Joyce était printanier (l’action de "Ulysse" s’y déroule le 16 juin 1904), l’Iekaterinenbourg de Serebrennikov est lui plus sombre, filmée dans un décembre sans jour sous une neige épaisse.
    La troisième, la plus importante est celle, très en vogue au début du vingtième siècle, chez Joyce, mais aussi chez Faulkner, Virginia Wolff, les surréalistes ou Durrell, du « flux de conscience » (stream of consciousness) qui autorise les coq-à-l’âne les plus déstabilisants, les allers-retours entre le rêve et la réalité. Sans transition par exemple, Petrov doit participer à un peloton d’exécution avant de se réveiller dans un trolley de ce cauchemar.

    Sans doute, ce spectacle peut-il laisser hagard, comme le roman de Joyce ou les films de Tarkovski ou de Guerman. On peut se trouver dépassé, débordé par sa monstrueuse énergie, son absence de temps mort. On peut demander grâce avant la fin de ses exténuantes deux heures vingt-six. Mais on s’en retiendra grâce au jeu très malin qu’instaure le réalisateur-scénariste et dont on voit les règles se préciser lentement dans la seconde moitié du film. On réalise progressivement que s’ébauche sous nos yeux une carte mentale de la vie de Petrov, des personnages qui la composent, des liens qui se sont tissés entre eux à travers les décennies. Prêtez attention à la contrôleuse du trolley de la toute première scène ou aux aspirines périmées que le héros avale quelques instants plus tard : vous les retrouverez (peut-être) un peu plus tard au terme d’une « ronde » (Cf. Ophüls) endiablée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Attention Public averti. Délirium au cœur de la Russie actuelle, étrange grippe, forte fièvre, alcool à profusion, tabac, tabac, tabac. Des personnages torturés évoluant dans un décor mouvant permettant des transitions incroyables. Attention certaines scènes sont sanglantes. Ce film est un ovni, du rire aux larmes, à l'horreur, film sociétal par excellence. A voir absolument.
    Seb Rillette
    Seb Rillette

    8 abonnés 89 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Un film russe difficilement classable. 2h30 avec un scénario déroutant, non dénoue d humour. Le réalisateur joue avec sa caméra de façon magistrale. C est un film musical où toute forme de bruit (musique, chant, aboiement) est omniprésent. Les acteurs sont formidables. On nous présente une Russie où l alcool façonne la vie. Plusieurs histoires s entremelent bref un joyeux capharnaüm maîtrisé. la première heure trente est un vrai coup de poing. Après ça se perd un peu. Mais c est quand même un très,très bon film
    Cinephille
    Cinephille

    159 abonnés 628 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Super film ô combien russe ! Contrairement à ce que je pensais ce n’est pas difficile à suivre. Il y a Sergueï adulte qui a une grippe carabinée (le titre russe c’est Sergueï grippé) qui se retrouve dans des situations… russes et qui se remémore le Sergueï enfant qui lui-même avait été grippé au moment de Noël et qui avait rencontré la Fille des neiges dont on découvre les circonstances de sa vie au moment de cette fête de Noël . Après il y a d’autres personnages comme la femme de Sergueï qui mute quelque peu quand elle porte un manteau vert …Il y a aussi la vie russe…
    Alice
    Alice

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2021
    Totalement Punk !!
    Entre confusion des genres, des temporalités, du souvenir et de la réalité, de la vie et de la mort, Kirill Serebrennikov nous propose une oeuvre inracontable, psychédélique, qui demande à se laisser un peu emporter et à laisser la recherche de sens de côté, pour suivre Petrov dans ses tribulations enfiévrées.
    De la rêverie au cauchemar, les personnages semblent empêtrés dans un passé qui ne passe pas , et certaines scènes se rejouer à l'infini.
    Les styles se conjuguent sans paradoxe, de l'animé au gore en passant par le noir et blanc, dans une logique qui touche à celle de l'inconscient, où peuvent co-exister des registres à priori contraires mais où rien ne s'annule et où l'on file d'une scène à l'autre, sans transition à priori.
    Film- labyrinthique, hybride, à tiroirs, multi grilles de lecture.
    Film également métaphore d'une Russie à bout de souffle, délirante, rongée par l'alcoolisme, la violence et la misère sociale.
    La dernière scène ouvre sur plusieurs interprétations possibles et s'ensuit un générique fiévreux de Nick Cave & The Bad Seeds
    Si l'on peut déplorer quelques longueurs, le film est techniquement totalement maîtrisé, et la bande originale de choix.
    A voir sans hésiter
    Christoblog
    Christoblog

    834 abonnés 1 683 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Brillant et vain.

    Disons-le pour commencer : si vous ne vous renseignez pas à propos de ce film, vous ne comprendrez absolument rien lors de sa projection.

    Serebrennikov entremêle la réalité et le rêve (on s'en rend progressivement compte), la raison et la folie (c'est assez clair), les époques et les histoires (c'est beaucoup moins évident).

    La caméra virevolte avec un brio qui peut-être bluffant, pour peu qu'on se laisse entraîner dans une sorte de toboggan dont le sens nous échappe, ou n'est perceptible qu'avec un temps de retard. Au final, je n'ai pas vraiment compris quel était le propos du film : trop de bruits, trop de dialogues, trop d'histoires, trop ... de tout.

    Le dernier plan du film résume assez bien ce que j'en pense : absolument brillant, ce plan montre un personnage qui quitte son cercueil, sans que je comprenne ce que cela veut dire, ni comment je peux le raccrocher à tout ce que j'ai vu avant.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    535 abonnés 953 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2021
    La Fièvre. Oh, la fièvre on la sent. Dans le film de Kirill Serebrennikov, elle est à la fois un symptôme d'une décrépitude sociale mais également l'impulsion créative. Comme le suggère sa très belle affiche, le fin mot de l'histoire est à chercher dans un esprit agencé comme des poupées russes. Plusieurs niveaux de "réalité", autant de niveaux de lecture. Ce qui semblerait être un simple week-end dans la vie de son héros, Serebrennikov s'amuse à le pirater à coups d'intrusions impromptues : inventions, cauchemars, souvenirs, récits enchâssés, noir et blanc, animations,...La narration surprend autant dans ses virages que dans les genres qu'elle croise, puisqu'on y trouve du burlesque, du drame et de l'horreur.

    Que peux-on en déduire ? Si tant est qu'il y ait une réponse à chaque questions soulevées, elle succèdera l'expérience Le Fièvre de Petrov, car c'en est une. Pas de celles dont vous restez à distance. Rien n'est caché, tout est accessible ou presque (quelques connaissances du passé politique mais rien d'obscurs). Qui est Petrov ? Un simple artiste en pleine bouffée délirante ou la personnification d'une nation groggy, engourdie dans un passé qu'elle ressasse et malade à en crever devant l'avenir morne qui se déroule jour après jour ? Il y a de ça, quoique le personnage - et par extension Serebrennikov - est l'incarnation d'une percée à travers la brume. À coups de plan-séquences dingos, le metteur en scène alterne les atmosphères, toute pleine à craquer d'un amour pour la culture dans toutes ses formes (BD, Cinéma, maquettes,...).

    S'il n'a pas l'envie d'un happy-end en bonne et due forme, on peut voir dans ce geste l'espoir d'un artiste qui en vécu assez pour s'employer à dresser un pont entre l'enfance et l'adulte. Il n'est pas impossible qu'en le franchissant, on soit un temps dans le brouillard. À priori, c'est un peu l'idée qui a motivé le cinéaste, quoique la durée joue parfois contre lui. Par contre, une fois que le lâcher-prise est dépassé, on a de bonnes chances de s'y retrouver à l'arrivée.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 30 novembre 2021
    Cherchez surtout pas a comprendre ce film.
    Mise en scene ultra solide et cool, jeu d'acteur exemplaire, mais alors quesqu'on regarde j'en ai aucune idée... Très long, une bonne partie de la salle est partie en cour de film... je me suis dit , vas-y t'y es, t'y restes... va jusqu'au bout c'est de l'Art.... ouai... j'aurai du partir.
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 novembre 2021
    Toujours empêché de voyager hors des frontières russes mais "autorisé' à tourner, Kirill Serebrenikov, avec La fièvre de Petrov, risque de désorienter les amoureux du sublime Leto qui ignoreraient ses opus précédents. Cette journée d'un auteur de BD, atteint par une grippe carabinée, s'éloigne en effet assez vite du réalisme pour plonger dans des visions délirantes et extrêmes où alcool, sang, sexe et humour noir s'assemblent dans un cocktail détonant qui fait exploser tous les repères, près de 2h30 durant. A l'exception des scènes liées à l'enfance, avec sa charmante fille des neiges, le film se consomme trash et punk, dans un style qui rappelle, par ses pulsions radicales et peut-être son esprit de provocation, le Ken Russell de la grande époque, en plus sauvage encore. Il serait trop facile de dire qu'il s'agit d'un film que l'on adore ou que l'on déteste car il est aussi possible d'y prendre un plaisir inégal, parfois enchanté et parfois agacé par les mille et une pirouettes narratives de l'auteur. Lequel, c'est pourtant une évidence, et c'est au moins vrai depuis Jour sans fin à Youriev et surtout Le disciple (quel film !), est bourré de talent, tant pour l'écriture (ses pièces de théâtre sont remarquables) que pour l'aspect visuel. La première projection de La fièvre de Petrov peut déboussoler, voire traumatiser, surtout si le spectateur n'est pas au zénith de sa forme physique (en festival, par exemple). Il est donc probable qu'une deuxième vision ne peut qu'être profitable à celui qui en aura le courage. Tout en restant persuadé que jamais le film n'atteindra les sommets d'émotion du merveilleux Leto qui peut lui être vu et revu ad libitum.
    Clémence N
    Clémence N

    37 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2021
    En sortant des 2h30 passées avec Petrov et ses rêveries, nous en sommes complètement tourneboulés et il est difficile d'en dégager un sentiment ou d'en faire sens. Une photographie, bo et plans magnifiques mais un scénario extrêmement difficile à suivre. Peut être faut il tout simplement lâcher prise et ne pas chercher à comprendre ou tout cela veut bien en venir.
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