Mon compte
    Nos âmes d'enfants
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nos âmes d'enfants" et de son tournage !

    Note d’intention

    Mike Mills a toujours exploré des sujets personnels dans ses films. Après s’être inspiré de son père pour Beginners et de sa mère pour 20th Century Women, il a puisé dans sa propre paternité pour Nos âmes d’enfants, lui qui est devenu père en 2014. Il a cherché à mêler des problématiques personnelles et intimes au désir de documenter la complexité de la vie des jeunes dans l’Amérique du début du XXIe siècle. Il raconte : « je voulais jouer sur des gammes opposées. D’un côté, le film parle des petits moments de la vie comme donner le bain à un enfant ou parler avec lui au moment du coucher. D’autre part, on voyage dans des grandes villes, on entend des jeunes gens réfléchir à voix haute à leur avenir et à celui du monde, de sorte que le récit intime se déroule dans le contexte d’une histoire beaucoup plus vaste. Je ressens souvent ce même spectre avec mon enfant : le temps que nous passons ensemble est tellement privé, tellement intime, et pourtant les plus grandes préoccupations de la vie sont toutes là. »

    L’influence de Wim Wenders

    Le road movie s’est imposé comme la forme adéquate pour raconter Nos âmes d’enfantsMike Mills s’est inspiré d’Alice dans les villes de Wim Wenders, l’histoire d’un journaliste allemand qui voyage avec une jeune fille que sa mère ne vient pas chercher après qu’elle la lui a confiée. « Au début, j’ai pensé à Nos âmes d’enfants comme à une sorte de riff de blues sur Alice dans les villes, parce que, comme Wenders, je voulais explorer le personnage d’un enfant comme étant une créature dotée d’une volonté et d’une capacité de choix, de préoccupations, de craintes et de désirs tout aussi valables que ceux d’un adulte. »

    Proximité

    Si Johnny n’est pas le double de Mike Mills, le réalisateur s’est cependant inspiré de sa vie concernant le métier du personnage. En 2014, Mills a réalisé un documentaire pour le MoMA, A Mind Forever Voyaging Through Strange Seas of Thought Alone, dans lequel des jeunes de la Silicon Valley imaginaient ce à quoi le futur pourrait ressembler sur le plan technologique, environnemental et personnel. Dans le film, Johnny réalise une série radiophonique similaire, en se rendant dans différentes villes pour parler avec un large éventail d’enfants de leurs joies, de leurs craintes et de leurs espoirs. Joaquin Phoenix a littéralement pris les chaussures du réalisateur pour jouer Johnny et s’est coiffé comme lui : « Honnêtement, je pense que lorsqu’un film est aussi personnel, vous glanez toujours des informations auprès de l’auteur. »

    Le choix de Joaquin Phoenix

    Joaquin Phoenix n’a pas été choisi au cours d’une audition ordinaire. Il a discuté de nombreuses fois avec Mike Mills puis les deux hommes ont joué le scénario ensemble, du début à la fin, Phoenix interprétant Johnny et Mike Mills jouant tous les autres rôles. Pendant un long moment, le réalisateur ignorait si l’acteur accepterait le rôle. Il déclare : « C’est un nouveau territoire pour Joaquin. C’est peut-être ce qu’il y a de plus difficile dans le jeu d’acteur, quand il ne s’agit pas de se transformer en un être fictif mais de refléter, de manière naturelle, des comportements proches de ce que vous êtes. »

    La radio

    Pour se plonger dans l’activité professionnelle que pratique Johnny, Joaquin Phoenix a étudié de près le travail de Studs Terkel, le pionnier de l’histoire orale qui a brisé le moule des émissions radiodiffusées en allant poser aux travailleurs ordinaires les grandes questions sur la vie. Il a également écouté Scott Carrier, connu pour ses chroniques dans les émissions This American Life et All Things Considered sur le réseau radio NPR, qui avait commencé sa carrière en faisant de l’auto-stop à travers l’Amérique avec un magnétophone portable. Mais sa principale influence reste Molly Webster – qui joue dans le film le rôle de Roxanne, la collègue de Johnny, mais qui, dans la vie réelle, est surtout connue comme correspondante principale de l’émission radiophonique Radio Lab sur WNYC. Le comédien a suivi Molly lors de quelques interviews et a appris à à utiliser le matériel de son et d’enregistrement.

    Un jeune comédien prometteur

    Plusieurs jeunes acteurs ont été auditionnés pour le rôle de Jesse. C’est lors d’essais avec Joaquin Phoenix que Woody Norman s’est détaché du lot. Mike Mills raconte : « Ça n’a pas marché immédiatement, mais il y avait quelque chose à creuser, alors nous avons repoussé le vol de Woody pour qu’il puisse revenir le lendemain. C’est là que je lui ai demandé comment il jouait d’habitude avec son frère, et il a répondu qu’ils faisaient du catch. Joaquin s’est mis à jouer un personnage de catcheur grandiloquent dans le style de la WWF… et ça a décollé ! » 

    Inspirée de Miranda July

    Pour le rôle de Viv, Mike Mills a puisé en partie dans la personnalité de Miranda July, sa compagne : « Il y a un peu de Miranda en Viv dans le sens où elle est très intelligente et mène sa propre vie indépendante, mais elle a aussi une relation profonde, presque spirituelle, à la maternité, une relation dont Johnny va beaucoup apprendre. » Il a vu en elle l’incarnation d’une citation utilisée dans le film, tirée du livre de Jacqueline Rose, Mothers : An Essay on Cruelty and Love : « Les mères sont le bouc émissaire ultime de nos échecs personnels et politiques, de tout ce qui ne va pas dans le monde et qu’il leur revient – de façon irréalisable, bien sûr – de réparer. »

    Une rencontre en direct

    L’équipe a décidé que Gaby Hoffmann et Joaquin Phoenix ne se rencontreraient pas avant de tourner la scène dans laquelle Johnny sonne à la porte de Viv. Il a donc fallu veiller à ce qu’ils s’évitent pendant la préparation du film. Le tournage de leur première scène s’est déroulé comme une évidence. L’actrice raconte : « nous avons éprouvé une familiarité presque magique. Nous avons eu cette énergie de frère et sœur dès le départ. Nous avons une approche similaire du jeu d’acteur, qui ne peut pas vraiment être décrite parce qu’il ne s’agit pas exactement d’un processus, mais nous le sentons tous les deux. »

    Les interviews

    Les entretiens que mène Johnny dans le film ne sont pas scénarisés et impliquent des enfants qui ne sont pas des comédiens. Mike Mills tenait à « ne pas utiliser le documentaire simplement pour aider à raconter l’histoire de Johnny et de Jesse. Il fallait qu’il existe par lui-même et qu’il donne la parole aux personnes étonnantes que nous avons rencontrées. »

    Pour trouver les sujets interviewés, la productrice (et journaliste radio) Kaari Pitkin a fait appel à trois directeurs d’écoles publiques de différentes villes : la MS 131 (alias Dr Sun Yat Sen Middle School), sur Hester Street à New York ; la Boggs School à Détroit ; et la Homer Plessy Community School, une école progressiste de la maternelle à la 4e dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans.

    Si certains enfants n’avaient pas conscience d’être en face d’une star de cinéma, d’autres ont immédiatement reconnu en Joaquin Phoenix l'interprète du Joker.

    Hommage

    Nos âmes d’enfants est dédié à Devante Bryant, 9 ans, qui est l’un des enfants interrogés dans le film. Il a été, après le tournage, à l’été 2020, tragiquement tué par une balle perdue alors qu’il était assis au coin d’une rue. Mike Mills confie : « Devante était un enfant très intelligent, fort, drôle et courageux ; sa perte a été une épouvantable tragédie pour la communauté de La Nouvelle-Orléans qui a été si généreuse avec nous. C’est terriblement triste, et nous devions lui rendre hommage. »

    En noir et blanc

    Très tôt, Mike Mills a eu l’idée de tourner en noir et blanc afin de créer une atmosphère où le réalisme et le mythe s’entrechoquent. Il déclare : « J’ai toujours vu le film comme une fable entremêlée de touches documentaires. Le noir et blanc convient aux deux. C’est intime, mais cela vous donne aussi plus de liberté de mouvement, en sortant les personnages du cadre temporel, en nous éloignant du quotidien et en transformant l’image en une manière de dessin. » Il s’est inspiré d’Alice dans les villesTirez sur le pianiste de François TruffautLes Amours d’une blonde de Milos FormanLa Barbe à papa de Peter Bogdanovich et Les Fiancés d’Ermanno Olmi. Il avait également en tête les esquisses intimistes en clair-obscur du peintre Pierre Bonnard.

    Au plus près du réel

    Mike Mills tenait à « laisser le monde réel entrer le plus possible dans le film ». La plupart des lieux de tournage étaient des lieux existants, non fermés au public, et même les maisons utilisées étaient celles d’anciens et de nouveaux amis. Il n’y a pas eu d’équipe de coiffeurs et de maquilleurs, et le travail de décoration a été réduit au minimum.

    The National

    La bande-originale du film est signée des jumeaux Aaron et Bryce Dessner, connus pour avoir fondé le groupe de rock The National. Mike Mills confie : « Aaron et Bryce travaillent généralement dans un style très subtil, minimaliste et aérien. Nous avons suivi un long processus au cours duquel nous avons exploré des choses qui n’ont finalement pas fonctionné, mais ces étapes étaient nécessaires pour trouver ce son doux, cette mélodie particulière et cet ensemble d’accords qui reflètent vraiment le monde émotionnel spécifique de Johnny et Jesse. »

    Les secrets de tournage des films les plus populaires lors des 30 derniers jours
    • L'Amour ouf (2024)
    • Gladiator II (2024)
    • Juré n°2 (2024)
    • Monsieur Aznavour (2024)
    • The Substance (2024)
    • Anora (2024)
    • Venom: The Last Dance (2024)
    • Le Robot Sauvage (2024)
    • Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (2024)
    • Le Comte de Monte-Cristo (2024)
    • Louise Violet (2024)
    • Here – Les plus belles années de notre vie (2024)
    • Trois amies (2024)
    • 4 zéros (2024)
    • L’Histoire de Souleymane (2024)
    • Lee Miller (2023)
    • Finalement (2024)
    • Sur un fil (2024)
    • Challenger (2024)
    • C'est le monde à l'envers ! (2024)
    Back to Top