Michael B. Jordan voulait que les personnages de Creed III affrontent leurs différends tout en faisant preuve d’empathie. Celui qui réalise son premier film explique : "Car la manière dont nous gérons nos émotions, et dont nous les exprimons, fait partie intégrante de notre quête d’identité. Creed III explore les trajectoires et les relations de deux hommes qui ont fait des choix différents, qui ont suivi des parcours différents, et qui se sont retrouvés sur le même ring."
"Je voulais que mon film évoque les leçons que j’ai apprises dans la vie. Sur l’importance de se montrer bienveillant à l’égard des autres, mais surtout vis-à-vis de soi-même. La plupart des gens ne savent pas comment s’y prendre. Je souhaitais aussi que mon film aborde la question de la masculinité toxique et les risques auxquels on s’expose lorsqu’on n’affronte pas son passé, qu’on ne parle pas de ses traumatismes et qu’on ne cherche pas à les surmonter."
Creed III est le neuvième film de la franchise Rocky, après Rocky (1976), Rocky II (1979), Rocky III (1982), Rocky IV (1985), Rocky V (1990), Rocky Balboa (2006), Creed : L'Héritage de Rocky Balboa (2015) et Creed II (2019).
Sylvester Stallone n'est pas de retour dans la peau de Rocky (une première pour la célèbre franchise). Au micro d'IGN, Michael B. Jordan a précisé les raisons de cette absence : "Je sais que Sly a révélé qu'il ne reviendrait pas pour Creed III mais vous savez, il y aura toujours l'esprit et l'essence même de Rocky dans cette saga. Il y aura toujours un peu de Rocky dans Adonis Creed."
"Toutefois, c'est une franchise Creed. Nous voulions vraiment construire cette histoire et cet univers autour d'Adonis pour lui permettre d'aller de l'avant, de s'émanciper." Nous avons beaucoup de respect pour tout ce qu'il a construit. Désormais, nous souhaitons mettre en avant Adonis et sa famille. Et je pense que le public va aimer ce que nous préparons. Ça sera un épisode vraiment spécial."
Une décision qui n'a pas plu à l'interprète de Rocky. Selon ce dernier, Jordan emmène la saga dans un "espace sombre", prenant un chemin très différent de la manière dont il perçoit les personnages : "C'est le coup classique. Ils picorent quelques aspects de Rocky par-ci par-là sans même me demander mon avis ou si je veux en être", déplore-t-il, faisant aussi référence à l'annonce du spin-off sur Drago.
Creed III marque les débuts de Michael B. Jordan à la réalisation, succédant ainsi à Ryan Coogler et Steven Caple Jr., qui avaient respectivement mis en scène Creed et Creed II.
Pour être crédible en boxeur affûté, Michael B. Jordan a suivi un programme encore plus radical que pour les films précédents. Avec un rythme de six jours d’entraînement par semaine, il est parvenu à atteindre son but avec 15 kilos de masse musculaire en plus.
Après Tony Bellew (Ricky Conlan) dans le premier film et Florian Munteanu (Viktor Drago) dans le second, c'est Jonathan Majors, la star de Lovecraft Country, qui campe l'antagoniste de Creed III. A noter que ce n'est pas la première fois qu'il est l'adversaire d'un héros de franchise puisqu'il incarne le super-vilain Kang le conquérant dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.
Michael B. Jordan et le directeur de la photographie Kramer Morgenthau ont choisi de tourner avec des caméras numériques certifiées IMAX et d’utiliser le format d’image IMAX – qui permet de gagner jusqu’à 26% d’image en plus. Morgenthau indique : "C’était franchement exaltant de pouvoir utiliser des caméras IMAX sur le tournage, d’autant que notre but était de faire en sorte que l’univers du film soit le plus immersif et viscéral possible pour les séquences acrobatiques."
"C’était notre approche : il y avait là quelque chose de profondément magique, surtout pour la scène au Dodger Stadium où Michael Jordan s’avance sur le ring : le format de l’image s’agrandit, les deux barres noires disparaissent et on obtient une image gigantesque, magnifique, puissante. Ce dispositif donne à l’ensemble une ampleur inédite d’une précision extrême. Le fait d’être le premier film sur le sport à utiliser un tel procédé était un véritable atout artistique."
Creed avait coûté 35 millions de dollars, Creed II 50 millions et Creed III 75 millions (le premier film a rapporté pas loin de 174 millions de dollars dans le monde et le second 214 millions).
A titre de comparaison, Rocky (1977) a généré 225 millions de dollars pour un budget de 960 000, Rocky II (1980) 200 millions pour 7 millions, Rocky III (1983) 125 millions pour 17 millions, Rocky IV (1986) 300 millions pour 30 millions, Rocky V (1990) 120 millions pour 42 millions et Rocky Balboa (2006) 156 pour 24 millions.
Le plus grand changement dans la vie de Bianca et d’Adonis est la naissance de leur fille, Amara, qui a eu lieu dans le deuxième opus. Après avoir mené des recherches dans tout le pays, la production a engagé Mila Davis-Kent, neuf ans, pour camper Amara. Les producteurs et le réalisateur tenaient à faire appel à une actrice sourde pour explorer les complexités du personnage avec réalisme.
Il s’agit du premier long métrage de la jeune fille. "Michael me donnait ses consignes, il m’aidait à canaliser mes émotions pour que je me glisse dans la peau d’Amara. Il me conseillait aussi d’expérimenter des choses, simplement pour que je voie ce que je pouvais ressentir. Et quand je suivais ses conseils, le résultat était épatant. C’était d’une grande justesse", se rappelle-t-elle.
On trouve au casting José Benavidez, ex-champion poids mi-moyen, vainqueur des Golden Gloves et 11 fois détenteur du titre de champion national. Pour son premier rôle au cinéma, il interprète Felix Chavez – dont Adonis et Duke se portent garants – qui dispute un match décisif avec Damian. Benavidez est devenu le plus jeune champion des Golden Gloves de tous les temps en remportant le titre à seulement 16 ans.
Jonathan Majors a révélé consommer près de 6 000 calories par jour pour prendre du muscle, en parallèle de son entraînement en boxe et en musculation. Au total, il a gagné 12 kilos pour les besoins du film.
La construction des décors à Atlanta a bénéficié de la volonté d’authenticité de Michael B. Jordan et du chef-décorateur Jahmin Assa, qu’il s’agisse de la reconstitution du Dodger Stadium pour la séquence-clé de la "Bataille pour Los Angeles", des quartiers mal famés de Los Angeles ou du très chic Bel Air, de la propriété très élégante des Creed (qui témoignent de leur réussite), de la salle de sport d’Adonis (synonyme de son avenir) ou de la chambre du jeune Adonis, datant de 2002 dans les premières scènes du film. Le cinéaste confie :
"Notre défi consistait à représenter l’univers d’un ado qui a vécu dans un centre éducatif fermé et connu une enfance très difficile, puis qui, du jour au lendemain, se retrouve dans une superbe propriété de Bel Air grâce à Mary-Anne, épouse d’Apollo. Du coup, on a installé dans sa chambre pas mal de CD, d’objets collector des L.A.. Lakers, d’affiches, et un vieil iMac. Sans oublier quelques photos sexy de Halle Berry, Ashanti ou TLC qu’un ado aurait dans sa chambre. Ou encore des objets témoignant de son goût pour les voitures anciennes."
Dans une interview avec IGN, Michael B. Jordan a expliqué avoir voulu donner forme à des combats différents de ce que l'on a pu voir dans les précédents Rocky. Pour ce, il s'est, entre autres, inspiré d'animés l'ayant marqué dans son enfance, comme Hajime no Ippo, Megalo Box, Naruto et My Hero Academia. Il a également confié avoir glissé un petit hommage à Dragon Ball Z !
"On a vu tellement de combats dans les franchises Rocky et Creed et je voulais vraiment y apporter ma touche. Comment rendre ces combats différents ? Et vous savez, avec Hajime no Ippo, Megalo Box, Naruto, My Hero Academia, tous ces différents animes que j'ai regardés en grandissant, il y a quelque chose de fondamental dans leur façon de combattre", a explique le réalisateur à IGN.
"Et leurs liens et leurs relations et toutes ces bonnes choses. Mais c’est très similaire à la fraternité et au lien que nous avons, ainsi qu’à leur relation avec la famille. J’ai donc essayé de me concentrer sur certains de ces moments clés. Et oui, ils sont là, ils sont dans beaucoup de combats. Je dirais que de l’univers Dragon Ball Z il y a un coup de poing dans le combat entre Damian et moi."