Thriller psychologique, écrit et réalisé par Rose Glass, dont c'est le premier long-métrage, Saint Maud est un bon film. L'histoire nous fait suivre Maud, une infirmière pieuse s'occupant d'Amanda, une patiente mourante, qui devient obsédée par le fait de sauver l'âme de cette malade. Ce synopsis, limpide et concis, nous immerge pendant un peu moins d'une heure et demie dans un scénario prenant. Celui-ci se veut particulièrement intrigant, imprévisible et inquiétant tout du long de sa durée. Il fait parfaitement monter la tension, même si elle n'aboutit presque jamais. Cela est le plus grand regret et problème du métrage qui n'explose jamais vraiment malgré son côté sans concessions. L'atmosphère sombre et menaçante fonctionne bien, nous gratifiant de quelques scènes marquants les esprits. L'ensemble est porté par une jeune aide soignante dérangée et instable, au passé trouble, ayant embrassée la foi religieuse. Ce rôle est superbement interprété par Morfydd Clark qui semble comme possédée par son Dieu. Jennifer Ehle incarne elle la patiente. Cette distribution resserrée comporte d'autres rôles secondaires joués par Lily Knight, Lily Frazer et Turlough Convery. Mais c'est bien la relation entre la soignante et sa patiente qui est au cœur du récit. Et ce rapport procure quelques petites émotions. Des échanges soutenus par de bons dialogues. Sur la forme, la réalisation de la cinéaste britannique s'avère qualitative. Sa mise en scène donne lieu à quelques séquences mémorables. Surtout, ce visuel sombre est accompagné par une b.o appréciable, aux compositions éclectiques en accord avec les images. L'ambiance sonore est pour sa part très travaillée et se veut vraiment percutante afin de renforcer le côté anxiogène. Reste une fin très particulière, en accord avec son propos atypique, venant mettre un terme à Saint Maud, qui, en conclusion, est un premier film honorable méritant d'être visionné.