Le processus de préparation de Los Sonámbulos a été très long. Paula Hernández a commencé à écrire le scénario en 2015 et le film s’est ensuite petit à petit recentré sur les deux personnages principaux. Il est devenu de moins en moins narratif et de plus en plus émotionnel. La réalisatrice se rappelle :
"Malgré sa forme, et après ces nombreuses réécritures, tout était spécifié dans le scénario et rien n’est improvisé. Nous avons accompagné cela d’un travail colossal de répétitions avec les comédiens. Le film est choral et trouve sa force dans l’ensemble des personnages et des intrigues."
Los Sonambulos n’est pas le cauchemar duquel on ne peut se réveiller mais plutôt celui qui commence au réveil. Paula Hernández précise : "Pendant ces jours de vie en plein air, Luisa est submergée par une reconquête existentielle, particulièrement à travers l’adolescence de sa fille."
"Anna comme Luisa se trouvent entravées dans leur parcours par la famille composée de somnambules au sens premier du terme. Les relations intrafamiliales sont sujettes aux malentendus et à de profonds malaises que je suis allée explorer."
Dans Los Sonámbulos, les comédiens sont soit très expérimentés soit totalement débutants. Le casting a duré plusieurs mois et, pour le personnage d’Ana, Ornella D'Elia avait très peu d’expérience. Paula Hernández se souvient :
"Nous avons beaucoup travaillé. Elle s’est imposée devant 300 autres candidates. Ces entretiens avec tous ces très jeunes candidats m’ont été particulièrement utiles pour approcher le monde de l’adolescence actuelle. Pour les autres rôles, je n’ai pas fait de casting. J’ai simplement présenté le projet à ceux qui m’intéressaient. Ils ont tous accepté. J’en suis ravie."
En Argentine, les femmes ont pris une place politique dans les questions liées à la violence de genre ou la lutte pour la légalisation de l’avortement. Paula Hernández explique : "Bien que l’histoire du féminisme ne date pas d’hier, je pense qu’il connaît une nouvelle dynamique en ce moment, sous l’impulsion des nouvelles générations qui savent ce qu’elles veulent."
"C’est très émouvant de les écouter parler de ce qui se passe dans le monde, des rapports de genre, de la façon de vivre notre corps, de ce qui se passe dans nos différents espaces. D’une certaine manière, ces dynamiques imprègnent tous les domaines, pas uniquement le cinéma. Le cinéma les reflète."