Je viens de terminer « Edward aux mains d’argent », ce véritable chef-d’œuvre de Tim Burton. Il s’ajoute très vite à la liste de mes films préférés, aussi touchant qu’intense, beau que dramatique, sensible qu’émouvant. Il nous emporte dans la douce histoire d’Edward, un humain créé par un scientifique, décédé avant d’avoir pu le terminer et lui donner des mains. Il erre ainsi dans son vaste château avec d’immenses ciseaux au bout des bras jusqu’au jour où une mère de famille, vendeuse de cosmétiques, l’emmène dans le village et le laisse habiter chez elle. Il découvre le monde et l’amour avec son innocence, sa créativité, sa fragilité et sa timidité, alors que sa différence est souvent mal comprise.
Débute un conte de toute beauté, d’une exquise saveur de rêve parsemée de flocons et de tant d’autres choses qui émanent d’une œuvre bouleversante. Il y a d’abord le scénario, particulièrement bien pensé, message de tolérance judicieusement amenée. Puis le personnage d’Edward, si sensible et naïf dans un monde lunatique et hostile qui bénéficie du jeu d’un Johnny Depp au sommet de sa forme, brillant avec peu de mots, convaincant avec un simple visage, une seule attitude. Ensuite, la musique de Danny Elfman, une escapade à part entière qui nous plonge dans une atmosphère magique de nostalgie dès le générique d’ouverture et qui ne nous quitte qu’au dénouement. Et enfin, j’ai adoré les dernières scènes. J’ai chialé pendant 20 minutes sans discontinuer : 10 minutes de fin du film puis 10 minutes pour m’en remettre… On achève une aventure poétique et hors du temps à laquelle on a pris goût, avec des personnages auxquels on s’est follement attachés. Je peine à expliquer clairement mes impressions tant elle sont fortes et confuses. Je vais encore longtemps entendre le tintement des ciseaux d’Edward, voir ces rues colorées et pastels et m’imaginer les buissons que je croiserai en sculptures gigantesques. C’était juste phénoménal.