A George Stevens, maestro du septième art couronné de récompenses, on doit notamment Une Place au soleil (1951), ou les images d'archives de la libération des camps de Dachau à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Réalisateur de génie, il a collaboré, dès le début de sa carrière, avec des géants comme Laurel et Hardy ou Frank Capra, mais c'est son fils qui a accompagné la grande majorité de sa carrière. Le bien-nommé George Stevens Jr. avait pour rôle d'assister son père dans la préparation de ses films, et c'est lui qui lui a le premier parlé d'un roman peu connu de Jack Schaefer qu'il venait lui-même de lire. Il est entré dans la chambre de son père et lui a conseillé d'en commencer la lecture aussi tôt que possible, ce à quoi George Stevens a répondu : "Raconte-moi l'histoire." C'est ainsi qu'est né L'Homme des vallées perdues.
La comédienne Jean Arthur avait plus de cinquante ans lorsqu'elle a joué Marian Starrett, alors qu'Emile Meyer, dont le personnage était un vieil éleveur de bétail véreux, en avait dix de moins. En 1953, l'actrice s'était déjà retirée du métier, mais a accepté de reprendre une dernière fois du service à la demande de son ami George Stevens. ce fut effectivement son dernier rôle.
Le budget alloué au tournage de L'Homme des vallées perdues, prévu pour une durée de 48 jours seulement, était à l'origine de deux millions de dollars. Une somme colossale pour l'époque, qui n'a cessé de croître à mesure que la durée du tournage s'allongeait : au final, le film aura coûté un million de dollars supplémentaire à faire, et aura nécessité près de 75 jours de tournage. Le budget était si onéreux que la Paramount a un temps pensé le vendre à un autre distributeur, avant de finalement espérer que le succès soit suffisant. Et il l'a été : le film a engrangé au total près de vingt millions de dollars de recettes aux Etats-Unis uniquement.