Don't Worry Darling : les secrets du tournage

"Ce thriller psychologique est ma déclaration d’amour aux films qui repoussent les frontières de notre imagination. Imaginez une vie où vous pourriez obtenir tout ce dont vous avez toujours rêvé. Et pas seulement les choses matérielles, comme une belle maison, une voiture de luxe, des mets succulents, des fêtes à n’en plus finir… Mais les éléments qui comptent le plus."

"À l’image du grand amour avec un homme parfait, de vraies amies, et un but dans la vie qui semble avoir du sens. Que faudrait-il pour renoncer à tout cela ? Que seriez-vous prêts à sacrifier pour faire triompher la justice ? Seriez-vous prêts à renverser le système censé vous servir ? Et si vous étiez acculés au point de ne plus avoir de choix ? C’est l’univers – et les questionnements – de Don't Worry Darling."

Olivia Wilde n'en est pas à son coup d'essai avec la mise en scène puisqu'elle a réalisé des courts métrages et des clips, mais aussi le long métrage Netflix Booksmart. Dans ce dernier, deux jeunes filles de terminale prennent conscience qu'elles auraient dû profiter davantage des années lycée et décident de se trouver un petit ami avant la fin de l'année scolaire.

À l’origine, Olivia Wilde voulait jouer le personnage principal de Don't Worry Darling. Mais après avoir vu la performance de Florence Pugh dans le terrifiant Midsommar (2019), elle a décidé de confier le rôle à cette dernière :

"Florence dégage une vraie finesse d’esprit dans sa manière de se poser des questions et de réfléchir. Je me suis dit que c’était la qualité dont on avait besoin pour Alice. Lorsque je lui ai proposé le rôle, j’ai compris que c’était le point de départ du projet."

"Tout s’est éclairci… Et en m’appuyant sur le personnage qu’elle allait incarner, j’ai vu qui pouvait lui donner la réplique. Au cours de nos discussions, on se disait qu’Alice ne pouvait en aucun cas correspondre aux femmes au foyer des années 50."

Dakota Johnson devait jouer le personnage de Margaret, mais elle a été contrainte d'abandonner le projet en raison de son engagement sur The Lost Daughter, dont le tournage commençait en même temps que celui de Don't Worry Darling. Elle a été remplacée KiKi Layne.

Shia LaBeouf devait jouer le personnage tenu par Harry Styles. Mais il a quitté le projet parce que, selon lui, les acteurs n'avaient pas suffisamment de temps pour répéter. Olivia Wilde a toutefois expliqué qu'elle a dû le renvoyer en raison de son mauvais comportement (ce qu'il a par la suite fermement démenti) :

"Je dis cela en tant que quelqu’un qui est un admirateur de son travail. Son processus n’était pas propice à l’ethos que j’exige dans mes productions. Il a un processus qui, à certains égards, semble nécessiter une énergie combative, et je ne pense pas personnellement que cela soit propice aux meilleures performances."

Shia LaBeouf a aussi dit avoir contactée la réalisatrice quelques mois auparavant pour faire amende honorable et lui demander pardon pour cette collaboration ratée mais il demande désormais la "vérité" après les déclarations de la réalisatrice. Il a notamment expliqué :

"Me virer n’a jamais eu lieu, Olivia. (...) Je demande donc humblement, en tant que personne soucieuse de bien faire les choses, que tu corriges le récit du mieux que tu peux. J’espère que rien de tout cela ne t’affectera négativement et que ton film réussira de toutes les manières que tu souhaites qu’il réussisse."

L'acteur révélé par Transformers a également fourni des captures d’écran des messages envoyés à Olivia Wilde en août 2020, où il lui annonçait qu’il devrait se retirer de Don’t Worry Darling à cause de la raison citée. La réalisatrice lui aurait répondu de la manière suivante :

"Merci de m’avoir fait part de ton processus de réflexion. Je sais que ce n’est pas amusant. Ça ne fait pas du bien de dire non à quelqu’un et je respecte ton honnêteté. Je suis honorée que tu étais prêt à y aller avec moi, pour que je raconte une histoire avec toi."

"Je suis dégoûtée parce que cela aurait pu être quelque chose de spécial. Je tiens à préciser à quel point cela compte pour moi que tu me fasses confiance. C’est un cadeau que je vais emporter avec moi."

C’est en voyant le jeu d’Harry Styles dans Dunkerque (son premier rôle au cinéma) de Christopher Nolan qu’Olivia Wilde l'a choisi pour Don't Worry Darling. "Je me suis dit que cet acteur était animé par une présence, une intelligence, une sincérité et une intrépidité extraordinaires", se souvient la cinéaste.

La société utopique dépeinte dans le film rend hommage à la beauté des années 1950. Avec la chef-décoratrice Katie Byron et le directeur de la photographie Matthew Libatique, Olivia Wilde a voulu créer un univers séduisant visuellement.

Pour ce, ils se sont appuyés sur le travail de Slim Aarons (1916 - 2006), reporter de guerre reconverti en photographe de la jet set dans les années 1950, 1960 et 1970 (de "gens séduisants se livrant à des activités séduisantes dans des lieux séduisants", selon ses propres termes).

Si l’équipe de tournage a trouvé son œuvre particulièrement utile pour sa dimension glamour et sa capacité à restituer une époque, c’est sans doute son cliché le plus célèbre, Poolside Gossip, qui a servi de modèle central à l'esthétique de Don't Worry Darling.

La réalisatrice et le directeur de la photographie Matthew Libatique se sont intéressés à des films du genre qui les ont marqués, comme Rosemary's Baby, Sueurs froides et Black Swan, dans le but de créer un monde viscéral et subjectif capable de transporter le spectateur dans le quotidien d’Alice.

L'équipe de tournage a obtenu l’autorisation de tourner dans plusieurs sites d’époque susceptibles de composer le monde fantasmatique imaginé par Katie Silberman :

- Les Canyon View Estates (un ensemble de maisons conçues par Dan Palmer et William Krisel et construites par la Alexander Construction Company) ont campé l’impasse où vivent Alice et Jack et d’autres de leurs voisins.

- La Volcano House (imaginée par l’architecte Harold James Bissner et qui rappelle un vaisseau extraterrestre perché au sommet d’une colline) a servi au QG du mystérieux Projet Victory.

- Le Cicada Restaurant and Lounge (situé dans le bâtiment Oviatt de style Art Deco de 1928, à Los Angeles) et le restaurant Doll House de Palm Springs ont campé le nightclub (et les toilettes) où le tout-Victory s’amuse.

Pour le style californien d’Alice, Arianne Phillips s’est appuyée sur deux grandes actrices de l’époque : "Hebda et Jaime Leigh se sont vraiment nourries du style de Brigitte Bardot, surtout pour la coiffure et le maquillage, et s’il s’agit d’une constante source d’inspiration, je me suis aussi intéressée à Ann-Margret que j’adore", confie-t-elle. Pour habiller Jack, la chef-costumière s’est largement inspirée du jeune Warren Beatty de La Fièvre dans le sang.

Chris Pine et Florence Pugh ont joué dans le film de guerre moyenâgeux Outlaw King : Le Roi hors-la-loi. De même, Gemma Chan et Harry Styles se retrouvent après avoir partagé l'affiche du Marvel Les Éternels.