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    L'Intendant Sansho
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    Plume231
    Plume231

    3 928 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2010
    Mon premier Mizoguchi, et je sais pas pourquoi je m'attendais à m'ennuyer. Et bien je suis heureux de m'être totalement planté sur ce point. Car "L'Intendant Sansho" est une oeuvre intense, profonde, humaniste mais toujours réaliste pour ne pas dire cruelle, qui s'avère être un film extrêmement dense. Ce qui étonne au premier abord, c'est la maîtrise totale de Kenji Mizoguchi pour sa mise en scène. Chaque cadrage est très judicieusement choisi, chaque mouvement de caméra composé avec un très grand soin et l'interprétation très juste qu'il arrive à tirer de ses comédiens ne peut que forcer l'admiration. L'esthétisme du film est très beau et certaines scènes sont de très grands moments de cinéma. Une oeuvre très émouvante qui fait parfaitement comprendre la haute estime qu'on porte à ce grand cinéaste.
    Acidus
    Acidus

    735 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 novembre 2013
    Kenji Mizoguchi livre, avec "L'Intendant Sansho", une oeuvre intense et poignante dont le propos se veut principalement humaniste. Riche en émotion, ce mélodrame est subjugué par une musique poignante et une photographie somptueuse. Il n'y pas grand chose à repprocher à ce grand film.
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2016
    Fable politique et humaniste, "L'Intendant Sansho" est un film déchirant, l'un des plus beaux du monde. Et pourtant, un grand nombre de cinéastes seraient tombés dans le misérabilisme et la cruauté complaisante devant une telle histoire, dont le tragique est annoncé d'emblée, comme pour signaler au spectateur que l'humour n'aura pas sa place lors des deux heures qui vont suivre et que l'issue risque d'être terrible. Mais si "L'Intendant Sansho" est aussi immense, c'est parce que le regard que porte Mizoguchi sur ses personnages est noble et respectueux et parce que le cinéaste leur accorde toujours cette liberté d'espérer et de croire en leurs valeurs, celles d'un père exilé qui aura inculqué à son fils la morale suivante : "Sois dur avec toi même, généreux envers autrui". Ces mots, Zushio et sa sœur Anju ne les oublieront jamais, même si une fois esclaves, l'impitoyable Sansho tentera de les déshumaniser. Le film adopte essentiellement le point de vue des enfants afin de nourrir le hors-champ, qui dit l'incertitude qu'ils ont d'échapper à leur condition et de rejoindre une mère peut-être déjà morte. C'est ce combat-là que le film raconte, de même qu'il affirme sans cesse la nécessité de rester digne et de sauvegarder la morale devant les ignominies politiques (entre le ministre et Sansho); il dit tout cela à travers une mise en scène aérienne qui fait valoir sa pleine maîtrise du montage parallèle et une affolante légèreté des mouvements de caméra. Rageur, insoumis et toujours luttant contre la fatalité, "L'Intendant Sansho" est un moment de cinéma époustouflant, qui échappe au simplisme pour se mettre à la hauteur de la complexité des enjeux politiques et moraux; il nous met enfin dans deux états contradictoires : en effet, on reste inconsolable devant cette histoire d'une tristesse infinie, au bord des larmes et la gorge serrée, et en même temps heureux d'avoir vu un film d'une telle ampleur.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2016
    C'est au coeur du Japon du XIème siècle que Kenji Mizoguchi nous immerge avec L'Intendant Sansho, pour y suivre le destin d'une femme mais surtout de ses deux enfants qui vont se retrouver esclave du terrible intendant Sansho.

    C'est en 1954, peu de temps après Contes de la lune vague après la pluie, que L'Intendant Sansho est réalisé, où Mizoguchi met en scène une époque aussi fascinante qu'ambiguë, ainsi que le destin de deux enfants séparés de leur mère qui vont se retrouver sous l'emprise d'un maitre tyrannique. À travers ces deux personnages, et les relations qu'ils auront, notamment avec Sansho, il met en avant la cruauté humaine, l'exploitation de l'homme par l'homme, les humiliations ou encore le contexte d'une époque et notamment la condition des paysans, souvent exploités, avec des classes hautes n'hésitant pas à fermer les yeux, voire à encourager cela.

    Tout cela, Mizoguchi le met en scène avec sobriété, faisant ressortir l'émotion et la dramaturgie des personnages et enjeux, et c'est bien là le plus important. Tout long, il arrive à faire ressentir toute la pertinence et tristesse liée au sort des protagonistes, avec de nombreuses scènes mémorables à l'image du final. Une vraie puissance se dégage de l'atmosphère, à la fois mélodramatique, intense et humaniste mais aussi difficile, où Mizoguchi ne fait aucune concession, pour mieux faire ressortir les sensations et sentiments de la pellicule.

    Il orchestre son oeuvre avec grand brio, avec une forte influence théâtrale qui se ressent à la fois dans la mise en scène mais aussi dans le jeu des acteurs (tous excellents et d'une grande justesse d'ailleurs). Il alterne bien entre les divers personnages, l'histoire et les émotions tandis qu'il dévoile une grande justesse technique, où chaque mouvement de caméra et cadre s'approche de la perfection, provoquant les effets voulus et participant à l'immersion dans cette époque et au plus près des personnages.

    Une oeuvre d'une rare force et puissance, où l'émotion découle des personnages et enjeux dans un cadre aussi passionnant qu'ambigu et bien exploité. Ma deuxième expérience dans le cinéma de Mizoguchi et force est de constater que je ne suis pas près de m'arrêter là !
    Kiwi98
    Kiwi98

    266 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juin 2015
    Les vertus humaines, probablement le segment phare de la filmographie de Kenji Mizoguchi, grand réalisateur japonais et grand poète du cinéma dont le raffinement des films pourrait donner des vertiges à ses collègues de l’époque. Un univers où le réalisme prend place dans la douceur et la force du contexte, un univers vivant ou la claque visuelle se marie souvent à une réflexion sur la condition humaine.

    Dans « L’intendant Sansho », incontestablement l’une des œuvres majeures du réalisateur, tous ces thèmes de prédilection sont amenés avec une justesse folle et un sens de l’art peu commun qui fait du classique pour le réinventer. Immersif et intense dès son départ, le film se révèle incroyablement construit, alliant la force de son caractère à la pure émotion. « L’intendant Sansho », c’est surtout l’histoire d'une famille, une famille divisée, crucifiée par l’esclavage qui l’emmène dans les tréfonds de l’horreur et du désespoir qui s’incarne à lui seul sur le visage du cruel intendant, mieux vu comme une bête que comme un homme.

    On retrouve également toutes les thématiques chères à Kenji Mizoguchi, la tolérance, le courage, la dignité… « L’intendant Sansho » résonne comme un cri humain dont la subtilité demeure bouleversante et dont la spiritualité reste imparable, donnant à ces choses une réalité, une réalité tragique, forte, terrifiante, barbare, mais dont se dégage une délicatesse des plus belles et des plus triomphantes. Mettant en parallèle la brutalité, la douceur, la dureté et la poésie mais surtout un raffinement des images absolu, majestueux, qui offre une composition saisissante, plan par plan, comme lors de ce suicide au fond des arbres où le reflet de l’eau semble représenter l’autre monde qui attend une jeune femme.

    Dans « L’intendant Sansho », on retrouve les trois facteurs qui font du cinéma de Kenji Mizoguchi une merveille, sa passion pour les images, sa maitrise du récit et sa sensibilité, harmonieuse, féminine. Un film qui a le sang froid !
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 199 abonnés 4 182 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mars 2017
    En 1954, Mizoguchi est dans sa décennie dorée qui sera malheureusement la dernière de sa riche carrière, le réalisateur mourant en 1956. "L'intendant Sansho" inspiré d'un roman d'Ogai Mori, adapté par le fidèle Yoshikata Yoda associé à Fuji Yahiro est certainement un de ses films les plus sombres au sein d'une œuvre qui l'est déjà majoritairement. Visuellement somptueux, "L'intendant Sansho" nous plonge dans le Japon du XIème siècle quand l'esclavage était encore la règle. Mizoguchi est le cinéaste de la condition féminine et "L'intendant Sansho" qui raconte le parcours d'une famille dévastée après que le père, intendant de la province de Putsu, est contraint à l'exil pour avoir pris le parti des esclaves, laisse de prime abord penser qu'il s'agit de son film le plus masculin du fait que le fils de l'intendant, le jeune Zushio (Yoshiaki Hatanayaga), y joue un rôle central. Or le sort de chacun des quatre membres de la famille (le père, la mère, le fils et la fille) montre que Mizoguchi n'a rien sacrifié des préoccupations qui constituent le cœur de son travail. Le père est certes condamné à l'exil mais celui-ci résulte d'un choix moral de sa part alors que Tamaki, sa femme, jouée par Kinuyo Tanaka finira courtisane sur l'île de Sado, conséquence indirecte de ce choix. Anju, la jeune sœur (Kyoko Kagawa) choisira de se suicider par noyade pour permettre à son frère Zushio de s'enfuir du camp d'esclaves où ils ont atterri suite à la capture de leur mère par des trafiquants. Rien n'y fait, Mizoguchi fait toujours le même constat terrible quelque soit l'époque où il situe ses films. Le sort de la femme japonaise dépend toujours des décisions de l'homme et les actions qu'elle peut entreprendre sont toujours intuitivement guidées par ce dernier. Le libre arbitre lui est donc inconnu. Le style visuel de "L'intendant Sansho" marque une évolution le rapprochant de Kurosawa, sans doute en concordance avec l'époque dont le réalisateur souhaite dépeindre l'aspect chaotique et les mœurs barbares. Autre fait nouveau, le geste sacrificiel qui scande habituellement les films de Mizoguchi n'est pour une fois pas l'apanage de la femme mais aussi celui de l'homme qui par l'intermédiaire de Zushio et de son père montre que les choses ne sont pas univoques. Sans doute Zushio libérant les esclaves après avoir été nommé intendant de la province de Putsu par le premier ministre figure le jeune Mizoguchi qui en 1915 à Köbe prenait part aux "émeutes du riz" et était roué de coups par la police locale. Enfin, comme toujours chez Mizoguchi, le finale somptueux est bouleversant. Après ce film important, le temps étant compté par la maladie, il ne restera plus que cinq films à réaliser pour Mizoguchi.
    Hotinhere
    Hotinhere

    569 abonnés 4 993 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2021
    "Un homme sans pitié n'est pas humain. Sois dur pour toi-même et généreux pour les autres. Tous sont égaux et ont droit au bonheur".
    Une fable tragique d’une tristesse infinie qui dénonce la cruauté humaine, à travers le destin poignant de deux jeunes enfants séparés de leur mère et devenus esclaves dans le Japon du XIe siècle.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 920 abonnés 12 474 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2021
    L'un des plus beaux films de Kenji Mizoguchi, oeuvre très aboutie d'un point de vue plastique et poètique qui nous arrive par la fin, à savoir la dernière pèriode du cinèaste! Pas besoin d'être japonais pour comprendre toutes les subtilitès de son cinèma! Point de grand mèlodrame au fèminin ou d'èvocation de la prostitution, juste une douleur au-delà de tout, mettant plus particulièrement en avant une communautè des faibles! Une histoire extrêmement rude et difficile à vivre, un dèchirant mèlodrame qui prend aux tripes et qui vous ravage de l'intèrieur, un dèluge de misère, de colère et de pitiè dont il est difficile de sortir indemne! Le plan sèquence s'accorde ici admirablement avec le jeu remarquable des acteurs! Bref, immense film de Mizoguchi qui reçut à juste titre le prestigieux Lion d'argent à la Mostra de Venise! Une fois encore le rèalisateur a pris un sujet qui concordait avec l'opinion de la vie, de la libertè, des combats et des luttes, et de la pensèe humaine! A l'arrivèe, c'est juste bouleversant...
    Spiriel
    Spiriel

    38 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 novembre 2008
    Ce chef d'oeuvre de Mizoguchi est à part dans sa filmographie pour au moins deux raisons. Tout d'abord, la petite soeur est le seul personnage des films de Mizoguchi qu'on peut qualifier sans peine de personnage "positif". Dans le même temps, le destin qui lui est réservé est le plus cruel du cinéma. De plus, le final du film, d'une puissance humaniste rarissime (surtout pour le réalisateur!), voit un personnage lutter non pour s'en sortir mais pour une cause commune, son intérêt personnel étant lié mais passant en second. A part cela, on n'est pas perdu. La construction scénaristique est ce qui se fait de mieux dans l'Histoire du cinéma, une absence de facilités qui choque par rapport à ce qu'on est habitué à voir, l'évolution impitoyable des personnages permettant une plongée vertigineuse dans une humanité qu'on ne souhaite pas forcément voir. La mise en scène de Mizoguchi est royale, toujours cette distance qui laisse les personnages se débattre seuls, pathétiques et impuissants (ce qui est surmonté, donc, à la fin du film). La vision proposée de l'esclavage a un air documentaire. Cependant, il est important de noter que plus encore que ses autres films, celui-ci est d'une dureté difficilement supportable pour peu qu'on s'investisse dans le visionnage. La petite soeur est incroyablement attachante, et en conséquence une succession de scènes vers les 2/3 du film broient les tripes, simultanément bouleversantes ("réveil" de l'humanité du frère) et révoltantes, devant l'Inévitable, que la petite soeur avait prévu et auquel elle s'était résolue. A la fin du film, dont la dernière séquence est également terriblement éprouvante (on est amené à faire un bilan de tout le film), j'ai été saisi d'une envie de pleurer ainsi que de vomir... Pourtant jamais Mizoguchi n'en rajoute, il se contente de ne jamais détourner les yeux et de ne jamais se soucier de préserver le spectateur. Grandiose, essentiel, magnifique.
    Criticman17
    Criticman17

    6 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 avril 2020
    Chef d'oeuvre du cinéma japonais. Kenji Mizoguchi réalise un film bouleversant humaniste qui combat les minorités et tout un système mettant en danger l'humanité. On est face à une perfection dans la réalisation au niveau de la mise en scène d'une grande pureté esthétique. Cette fable populaire poétique a le courage de défier l'injustice, la domination de certains individus qui abusent de leurs pouvoirs. Cette œuvre humaniste nous permet de faire grandir nos idées et nous conforte dans notre Humanité gardons espoir d'un jour meilleur et avançons ensemble dans ce monde pour le rendre plus solidaire. Merci pour ce chef d'oeuvre. A voir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 octobre 2011
    La beauté des plans, la musique filmée comme le cri du coeur, une dialectique interessante sur le monde et un scénario très bien écris, que demander de plus ?
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 185 abonnés 5 188 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2019
    Un beau conte tragique tourné dans un dépouillement émouvant.
    Le destin misérable de ces deux enfants dont on a réduit la vie à sa plus ville bassesse.
    C’est triste et profond en même temps.
    real-disciple
    real-disciple

    85 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 décembre 2012
    Ce film est un vrai chef d'oeuvre du cinéma japonais et mondial. Le film touche au sublime dans sa mise en scène et cette histoire déchirante digne des plus beaux romans est un vrai bijou dramatique. On sent que Mizogushi ne laisse aucun plan au hasard, dans ce film tous les plans sont travaillés, de même que la direction d'acteurs et la reconstitution d'époque. On ne peut que se taire et admirer.
    aaber
    aaber

    31 abonnés 376 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 septembre 2007
    Magistral ! Douloureux et poétique, une volonté d'imposer à tout prix la liberté dans ce japon moyen-âgeux où l'esclavage et les sévices physiques et moraux qui en découlent sont rois ! Une photo extraordinaire, que dire de cette scène où la mère, la servante et les deux enfants en exil, se frayent un chemin, à la tombée de la nuit, à travers de hautes herbes folles qui semblent déjà les dévorer ? Rien ! Juste sublime. A regarder et à dévorer ! Laissons-nous dévorer par ce film, Joyce ! Et soyons durs envers nous-mêmes et généreux avec les autres !
    Trelkovsky
    Trelkovsky

    73 abonnés 264 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2011
    Si « Les amants crucifiés » paraissaient comme assez lourds, ce Mizoguchi subjugue par son incroyable justesse : autant dans ce qu'il a de tragique et romanesque que dans ce qu'il a de plus métaphysique et mystique. Mais c'est surtout une œuvre de pure poésie, construite essentiellement sur les sentiments de ses protagonistes et offrant des moments absolument sidérants de beauté (ah, le chant cette voix intérieure semblant surgir du lointain, ou encore le suicide de Anju …). Grandiose tableau épique et intimiste, magnifique médiation sur la conservation de ses valeurs éthiques et humanistes, « L'intendant Sansho » est un chef-d'œuvre.
    Kenji Mizoguchi, par une esthétique d'un éclat hallucinant, transcende l'aventure intérieure de ses personnages en une quête universelle profondément spirituelle, évoquant l'œuvre de Tarkovski (lequel était un grand admirateur du cinéaste japonais). Tout simplement l'un des plus beaux films de tous les temps.
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