Romy Schneider, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton et Max Von Sydow, le tout, devant la caméra de Bertrand Tavernier ! Comment (re)passer à côté de ça ? Alors, cette "Mort en direct" est-elle réellement une anticipation de ce que l'on appelle la télé-réalité ? Quand on voit ce film de nos jours, on est de suite tenté de répondre oui, c'est automatique, étant donné que le phénomène pollue les écrans de télé un peu partout. Mais, à l'époque, en 1979, je pense que personne n'a pu prédire pareille chose. Je crois que rien ne poussait à penser qu'un jour ça existerait. Moi, je pense qu'il s'agit d'un film simplement futuriste comme il s'en faisait à l'époque mais qui, encore une fois, trouve davantage d'écho de nos jours. En revanche, ce qui est certain, c'est que l'on a un questionnement à propos de la Mort et de son inéluctabilité. Bon, Tavernier, on le connaît. On sait quel regard il porte sur ses sujets. On sait que ce regard est très clinique et surtout froid. Et là, on ne déroge pas à la règle. Et, comme pour intensifier cela, on a mis les décors au diapason. Il n'y a qu'à voir la ville de Glasgow : sale, délabrée, grise, tout pour plaire quoi. Et, quand nos deux personnages principaux s'éloignent pour aller respirer l'air de la campagne, on tombe dans un environnement humide et brumeux. C'est vrai qu'il propose la matière suffisante pour faire travailler nos neurones ce film. Mais, il est tout de même assez compliqué de s'y intéresser pleinement. Tavernier a opté pour un rythme lent. Là n'est pas le souci. Le souci est que, à plusieurs reprises, le film comporte des longueurs qui le plombent nettement. Et ça, ajouté au rythme volontairement voulu, c'est un cocktail qui passe mal. Et, à ce titre, les vingt dernières minutes sont vraiment chiantes et n'apportent pas grand chose. Reste ensuite le trio, au sein duquel Dean Stanton est incontestablement le meilleur. Dans tous les cas, il faudra y venir à cette "Mort en direct", mais elle n'est assurément pas le film tout indiqué pour celles et ceux qui souhaiteraient découvrir le travail de Tavernier.