La mort en direct nous parle d'un sujet assez délicat; regardez ce film à notre époque, époque ou la télé réalité est omniprésente dans notre quotidien, c'est assez bizarre, mais certe très interessant. Le film est au début extremement long, il faut du temps pour se mettre dedans, mais une fois qu'on est au vif du sujet, on est pris dans le tourbillon infernal et vicieux du film. La performande de Romy Schneider et Harvey Keitel est remarquable, on s'attache aux personnages. C'est une belle lecon, c'est assez dur de savoir quoi tirer de ce film. Tout en étant dérangeant, ce film pousse à la reflexion sur un sujet assez délicat.
Adapté d'un roman (The Continuous Katherine Mortenhoe, or The Unsleeping Eye) de David Compton ce film d'anticipation est un film visionnaire sur les dérives des médias et de ce qui deviendra plus tard la télé-réalité. Réalisé par un français et scénarisé par David Rayfield connu notamment pour "Les trois jours du Condor" (1975) de Sydney Pollack. Ce film visionnaire et avant-gardiste arrive donc bien avant les "The Truman Show" (1998), "Live" (2008), "Running Man" (1988) et surtout "Le Prix du danger" (1983) de Yves Boisset. Dans un futur extrêment proche, peut-être contemporain même, une femme condamnée va être le sujet d'une émission de téléréalité filmée à son insu par l'homme qu'elle pense être un ami, ce dernier ayant une caméra implantée dans son cerveau... Tavernier a su imposé ses choix et notamment la présence de Harvey Keitel alors peu connu. Le réalisateur impose également son style très réaliste, ajouté aux paysages désolés de l'Ecosse, qui contraste avec cette évolution médiatique, déviante et prophétique. Une tragédie dont le voyeurisme écoeurant est d'une absolue clairvoyance. Les enjeux moraux sont transcendés, aujourd'hui peut-être encore plus, par ce constat que cette dérive est et sera sans doute bientôt un fait avéré. Bémol pour la musique pas toujours des plus appropriée. Il est dommage par contre qu'il y ait un manque de rythme qui donne l'impression que le film dure 30 mn de plus.
Film émouvant, halletant, palpitant, d'une douceur infinie, avec des prises de vues magnifique. Il n'a pas pris une ride et s'inscrit parfaitement dans notre monde très contemporain. Un grand moment de cinéma.
Un film fort et troublant, tant il dénonce le voyeurisme tout en jouant avec celui du spectateur le spectateur. Sans doute totalement visionnaire à sa sortie, il n'en reste pas moins d'actualité aujourd'hui. Une des belles idées du film qui le rend intemporel est d'avoir choisi de tourner dans un décors éloigné de tout gadget technologique qui paraîtrait maintenant daté. Magnifiquement filmé en Ecosse, interprété avec une incroyable sensibilité par Romy Schneider, et avec une inédite sobriété et une grande délicatesse par Harvey Keitel.
Seule incursion de Bertrand Tavernier dans le genre de la science-fiction, "La Mort en direct" s'attaque directement au voyeurisme malsain de l'être humain et du besoin qu'il a d'observer les drames des autres (plus c'est dramatique, mieux c'est) ce qui fait du film une critique de la télé-réalité alors qu'elle en était seulement à ses débuts. Moderne d'une certaine façon mais renvoyant à nos sentiments et instincts les plus primaux et profonds, le film bénéficie d'un propos fort jamais desservi par l'histoire à la fois touchante et effrayante de cette femme qui se meurt et d'un homme avec une caméra implantée directement dans les yeux suit tout au long de ses derniers jours. Et dans le rôle de cette femme seule, fragile mais courageuse, Romy Schneider est bouleversante face à un Harvey Keitel tout aussi excellent dont les émotions se dévoilent peu à peu. Le décor terne de l’Écosse choisi par Tavernier correspond parfaitement à l'ambiance du film qui tombe même dans une certaine mélancolie lorsqu'apparaît le personnage de Max Von Sydow. Sublime.
Un film visionnaire tendant à critiquer les médias et plus précisément la télé-réalité. Si l'histoire est travaillé et les acteurs au top, je trouve que pour un sujet aussi sérieux et aussi grave, l'absence d'émotion se fait trop ressentir. Dommage puisque cela aurait énormément apporté à "La mort en direct". Un bon film néanmoins.
Probablement l'un des films attaquant aussi directement et avec le plus de justesse le monde de la télé-réalité. Harvey Keitel y interprète un employé de la télévision, se faisant greffer une caméra dans l’œil qui suit nuit et jour une grave malade (Romy Schneider) pour pouvoir filmer sa mort en direct, a la TV. Une histoire incroyable, qui part vraiment très loin, mais n'est que trop réaliste par rapport au monde des médias ! Le scenario et absolument brillant, tout comme la mise en scène, "La Mort En Direct" est un excellent film, absolument marquant.
Tavernier soigne une nouvelle fois son film. Œuvre visionnaire, acteurs charismatiques, musique prenante, tout semble nous plonger dans son film mais un manque de rythme et de travail de fond perturbe le spectateur.
Une oeuvre étonnante de la part de Bertrand Tavernier.Avant-gardiste,car la télé-réalité n'est apparue que 20 ans après le tournage.Mais Tavernier avait déja saisi toute la richesse d'une réflexion sur le pouvoir cathodique,de la recherche de la plus pure vérité par le biais d'une caméra."La mort en direct" n'élude aucune bassesse commise par les grands networks,avides d'audiences,d'expériences uniques qui clouent le spectateur devant son écran.Le scénario joue à fond sur la duperie,avec une femme mourante choisie comme cobaye,pour filmer sa maladie et sa fin de vie,qui bien trop tard,apprendra qu'elle était en fait en parfaite santé.Manipulation des émotions par la manipulation des images.Romy Schneider,peut-être en-dessous de son niveau habituel,réserve quelques grands moments d'interprétations.Harvey Keitel est parfait en employé de NTV,à qui on a implanté une caméra dans l'oeil,qui finit par éprouver de la compassion pour cette femme,et de la colère contre cette intrusion dans une vie privée.Avec Max Von Sydow et Harry Dean Stanton en plus,la direction d'acteurs est irréprochable.Comme toujours avec Tavernier,le bât blesse au niveau de l'émotivité,difficilement captable et d'une mise en place laborieuse de l'histoire.Ce film de proche anticipation reste étonnamment d'actualité,et d'une rigueur louable.
Un thème très intéressant sur la télé réalité et ses dérives mais mal exploité. Il y a un manque de rythme critique qui empêche au spectateur d’entrer dans l’histoire et de ressentir des émotions face à la fuite des deux personnages. Cependant, Tavernier se révèle être un visionnaire hors pair et nous présente un monde qui n’est plus si loin du notre. La fin cependant est vraiment très bonne et démontre bien la manipulation dont les personnages sont victimes pour les besoins du « jeu » télévisé. C’est vraiment dommage que l’on ait l’impression d’être devant un film de 5 heures ! Grosse déception.
Vrai chef d'oeuvre dans lequel on a le plaisir de retrouver Harry Dean Stanton en méchant bien vicieux; "Death watch" nous réjouira toujours pour sa satire piqante de la TV réalité, son jeu d'acteurs sans fautes & pour finir ses étranges paysages d'Ecosse.
«Death Watch» (Grande Bretagne, 1979) –La Mort en direct en français- de Bertrand Tavernier s’ouvre sur un cimetière dans lequel trônent d’immenses stèles. Entré par un lieu mortuaire, le film se terminera sur la présence imposante de la mort. Dans un futur proche, une chaîne de télévision met en place une émission révolutionnaire où une femme agonisante, en l’occurrence Katherine Mortenhoe est filmée en continu. La véritable inventivité n’est pas tant le sordide de l’expérience que le moyen de filmage. Pour capturer chacun de ces instants, un homme, Roddy, se fait placer dans les yeux une caméra. Le personnage devient, dès lors, le pôle du regard par lequel le film donne à percevoir. Le film s’apprécie à différents degrés, témoignant de ce fait de la complexité du scénario de Rayfiel et Tavernier. En tant qu’œuvre de genre, film de science-fiction, «Death Watch» renvoie au modernisme naturaliste qui entend défaire les artifices du Beau pour retrouver une vérité. En représentant le futur de manière si peu changé, Tavernier s’accorde à entendre que les révolutions du monde s’opère sur une grande durée. «Death Watch» est également un film sur l’acteur. Renommé pour être un des plus grands directeurs d’acteur avec Claude Sautet, Tavernier base son film sur deux comédiens au principe de jeu opposé. Issue du classicisme autrichien de «Sissi», Romy Schneider joue en partenariat avec Harvey Keitel, membre de la génération d’acteurs américains des années 70 praticiens de la Méthode. Parmi eux se trouve même Max von Sydow, acteur suédois de l’école de Begman. En mêlant ces différents registres d’acteurs, Tavernier provoque les conflits (Schneider et Keitel se sont par ailleurs très peu entendus sur le tournage) et pratique la méthode de Kazan qui permet de diriger le jeu des comédiens à partir de l’expérience réelle entre les acteurs. La lutte des classiques (Sissi) avec les modernes (Keitel) agit le film comme bons nombres des œuvres souvent passéistes de Tavernier.
Tavernier l'éclectique abordait avec ce film la SF avec réussite. Fort inspiré, ce drame humain vraiment prenant traite aussi de la télé réalité, c'était il y a 30 ans de la SF, et Tavernier avait déjà compris les dérives de ce style de programmation. Romy Schneider comme d'habitude y est poignante. Un très grand film à redécouvrir.
Scénario fort intéressant, qui interroge sur la toute puissance, pour ne pas dire le totalitarisme des médias dans nos sociétés modernes, et ce jusque dans notre intimité, puisque c'est ici la mort qui est filmée en direct. Le film a toutefois vieilli, et le rythme lent peut être rebutant, surtout au début, car les différents éléments dramatiques sont lentement (laborieusement ?) mis en place. The Truman Show est en partie inspiré par ce film. Les acteurs sont bons, mais ils n'habitent pas totalement leurs personnages. En tout cas, je ne les ai pas sentis aussi à l'aise qu'ils auraient pu l'être.