Quand j’étais môme, ‘Edgar détective cambrioleur’ était un de mes Anime favoris, à la fois parce qu’il ne passait pas très souvent à la TV, ce qui lui conférait un petit côté “secret bien gardé” mais aussi parce que, à l’instar de ‘Cobra’ ou de ‘Nicky Larson’ un peu plus tard, il permettait de toucher du doigt, sans encore vraiment le comprendre, le mystérieux pouvoir que les femmes semblaient avoir sur les hommes (du moins, sur les hommes japonais). Cette fois encore, on repère quelques sous-entendus un peu polissons et d’ailleurs, on n’aurait jamais cru que cette partie de l’ADN de la série ait pu être maintenue en 2019, même si on est tout de même très loin des postures de sagouin lubrique qui caractérisaient la série des années 70. Il y avait aussi que le personnage, qui a récupéré son véritable patronyme après que les droits de l’oeuvre de Maurice Leblanc soient tombés dans le domaine public, avait trop la classe, tout comme ses acolytes Giggen et Goemon. Ce long-métrage, pas le premier à être distribué en France (je me souviens encore du 'Château de Cagliostro’ réalisé par Miyazaki) mais le premier à être réalisé en images de synthèse, rend plutôt justice au personnage : très convaincant visuellement, remarquablement animé - reconnaissons que ce n’est pas toujours le cas dans les productions japonaises en CGI - et doté d’un scénario pas particulièrement extraordinaire mais qui reste conforme à ce qu’on pouvait en attendre, ‘Lupin III’ sauve les meubles, même si le côté bouffon de ses précédentes incarnations s’est un peu perdu en cours de route. S’il n’égale pas la réussite mémorable du reboot numérique d’Albator, il fait largement oublier la honteuse trahison qu’avait été celle de Saint-Seiya. A tout prendre, une honnête adaptation CGI vaudra toujours mieux qu’une production-live nippone et fauchée ou un remake américain qui n’a rien compris...