« L’Evènement » est porté par une incroyable actrice, Anamaria Vartolomei dans la peau d’Anne, 20 ans, étudiante en Lettres, à Angoulême.
Anne, motivée et apparemment douée pour les études se retrouve enceinte et tout s’effondre.
Elle est déterminée à avorter.
En ce début des années 60, un mot tabou, interdit à prononcer pour qui que ce soit , femmes enceintes ou non, sous peine de se retrouver emprisonnée.
La caméra d’Audrey Diwan est à fleur de peau d’Anne ; soit la caméra se positionne derrière Anne pour suivre les réactions de ses interlocuteurs (trices), soit la caméra est derrière les interlocuteurs (trices) pour lire les expressions d’Anne. Ainsi Audrey Diwan ne s’embarrasse pas trop de champs contre-champs.
Le spectateur que je suis peut suivre en continu les expressions d’Anne ou des autres personnages.
Un peu comme à la manière de Rohmer, on peut suivre des personnages aux répliques hors champs.
Au-delà de cet aspect technique, Audrey Diwan ne m’épargne pas les scènes de douleurs très éprouvantes.
Plus que jamais, je pense à ces femmes qui, depuis la nuit des temps, accouchent et avortent seules dans la douleur.
Plus que jamais la femme, à travers la détermination d’Anne, doit, dans sa rébellion, se réapproprier son corps. C’est un combat de tous les instants.
Même si la loi Veil permet aux femmes de disposer de leur corps en toute liberté, sans menace, sans peur, il reste que c’est un combat de tous les instants car, encore de nos jours, elles se heurtent à des antagonistes donneurs de morale douteuse à l’empreinte carbone d’un autre temps.
Pourtant, au U.S.A, il y a des Etats qui ont décidé de s’emparer du corps des femmes en les plongeant dans l'âge de la peur.
A découvrir.