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Mathieu Dumont-Roty
37 abonnés
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4,0
Publiée le 28 mars 2013
Une évocation de Sade accessible et magnifié par l'interprétation du toujours trés bon Geoffrey Rush. Kauffman arrive à transmettre aux spectateurs à travers ce film un pamphlet brillant sur la liberté d'expression. 15/20
Geoffrey Rush aura donné de sa personne pour ce rôle ! À tel point que, maintenant, on ne voit aucun autre acteur dans le rôle du Marquis de Sade. S'il tire la couverture à lui à grands renforts de scènes dénudées osées, d'accès de démence jouées à la perfection et d'un attachement irrépressible à un personnage pourtant écœurant, Rush n'en reste pas moins secondé par les excellents Kate Winslet (l'habituée des drames qui maîtrise la pitié comme personne) et Joaquín Phoenix qui offre une version très pieuse d'un prêtre qui contraste avec le Marquis. On adore suivre cette intrigue de condamnation pour atteintes à la pudeur et aux bonnes moeurs au travers d'écrits érotiques, et l'on découvre une facette de Sade qui est peu enseignée à l'école... Quelques scènes tirent leur épingle du jeu : le "téléphone arabe" pour écrire le dernier livre de Sade qui s'assagit à mesure des répétitions et qui devient presque barbant, les subterfuges que trouvent les gens pour lire discrètement les livres érotiques... Dommage que le rythme s'essouffle par moments, et que le prêtre finisse avec un retournement de situation finale qui est mal amené (on ne voit pas trop d'où cela sort si précipitamment). Mais juste pour le meilleur rôle de Geoffrey Rush (au moins le plus osé), le film vaut le détour.
Avec un démarrage plutôt réussit, et un bon casting, le film a cependant du mal à tenir la route sur les deux heures. En effet, plus le compteur défilait, plus je me demandais quel était le réel motif du réalisateur là dedans ? Tenté de faire une œuvre "facile" pour choquer le spectateur ? Quoiqu'il en soit, même si le film se laisse regarder, l'intérêt reste moindre et le film s'enlise un peu dans le n'importe quoi. On a l'impression que le réalisateur s'interesse à des détails et oublie l'essentiel de son sujet initial. Dommage. La fin est d'ailleurs particulièrement raté.
Tout choquant qu'il puisse sensé être, il me choquera en tout cas toujours moins que la vulgarité débile et sans aucun sens qu'on ne croise que trop souvent chez certains réalisateurs. Ici, Philip Kaufman offre une vue des dernières années de la vie du Marquis de Sade des plus pertinentes et il ne lésine pas sur les forces énergétiques et émotionnelles qui sont sensées être libérées par les écrits terribles, novateurs et si révélateurs de son personnage historique. Tous les personnages sont profondément justes et aucune fausse note se ne dégage de cette harmonie d'ensemble, sauf peut-être le besoin d'inclure chez le personnage interprété par Michael Caine - un homme mauvais et hypocrite en tout points semblables aux monstres que le Marquis invente sur son papier- une situation un trop peu crédible, même dans le contexte de l'époque : cela crée à la fin une situation jubilatoire mais on sent un malaise difficile à décrire, et qui est que tout cela est un peu facile. Mais dans l'ensemble, c'est un film que je recommande chaudement, à condition de ne pas avoir trop de préjugés à la base sur le sexe, évidemment ... sans quoi, il peut vraiment faire fuir.
Il y a bien quelques idées intéressantes sur la liberté d'expression, le caractère subversif de l'écriture, l'épanouissement de l'art dans l'adversité... Mais pourquoi avoir autant surdramatisé cette tranche de vie sadienne ? Kaufman présente un marquis outrancier, interprété par un Geoffrey Rush qui surjoue à mort, vociférant et roulant des yeux à n'en plus finir. L'intrigue, qui s'appuie d'abord sur des dialogues de qualité, devient au fil des minutes de plus en plus artificielle, sombrant dans un trip gothique et horrifique très hollywoodien, comme si la vie et la pensée de Sade ne suffisaient pas à nourrir un bon biopic... En cherchant l'effet à tout prix, visuel et verbal, Kaufman a réalisé un film excessif et toc. On peut aussi s'agacer des libertés prises avec l'histoire et rester circonspect face à la thèse de l'impuissance du marquis.
Un film historique qui se montre prenant dès les premières minutes en partie grâce à une écriture et une mise en scène vives. Mais aussi grâce bien sûr à son distribution, Geoffrey Rush se montre très à l'aise dans la peau du «divin marquis» et arrive autant à montrer le côté humain que le côté «fou» de l'artiste. Il trouve un partenaire de taille à travers Michael Caine détestable en médecin sadique et hypocrite. Et il faut reconnaître que Joaquin Phoenix et Kate Winslet ne sont pas mal non plus. Même si le film, au final très jouissif, n'est pas très fidèle à la réalité historique, il donne en tous les cas envie de se plonger dans l'oeuvre de cet écrivain hors-norme.
Ce film met définitivement la jolie Kate Winslet dans ma petite, toute petite boîte à bonnes comédiennes. Le film est dur mais pationnant, le sujet est incongru et innatendu, et tout le reste est génial.
Ce film est assez mauvais, ce n'est surement pas à cause des acteurs/trices (Kate Winslet, Joaquin Phoenix et Geoffrey Rush) qui sont bons, mais plutôt à cause de la mise en scène, des dialogues et des situations assez peu crédibles. On dirait un téléfilm.
Réalisateur iconoclaste, abonné aux adaptations périlleuses (le magnifique "Insoutenable légèreté de l'être"), Phillip Kaufman ne convainc qu'à moitié avec cette adaptation théâtrale autour du divin Marquis. La thématique est riche (liberté d'expression contre totalitarisme d'état, affirmation des pulsions sexuelles comme forces libératrices, hypocrisie des morales, etc), le choix du huis-clos dans l'asile de Charenton fonctionne plutôt bien, permettant de resserrer les enjeux et la problématique de la création (Sade est d'avantage prisonnier de son écriture que de son cachot). La puissance libératrice et révolutionnaire de l'art est ainsi mise en écho à la nature obsessionnelle de l'artiste, littéralement aliéné à son désir de création. On l'a compris : "Quills" est un film intelligent et parfois audacieux (son final très crépusculaire). Pourtant, plusieurs choses ne fonctionnent pas dans l'adaptation cinématographique qu'en fait Kaufman. Tout d'abord le choix d'un traitement proche de la comédie bouffonne. Comme si le cinéaste avait peur d'affronter l'origine théâtrale de son matériau et cherchait à faire "cinéma" en créant une valse de mouvement (des personnages, de l'intrigue, de la caméra), un bouillonnement permanent qui finit par tourner à vide. De même, les personnages sont tous à la limite de la caricature : Rush en fait des tonnes dans la pitrerie, Winslet est adorable mais minaude un peu trop, Caine est hiératique - seul Phoenix apporte une vraie complexité à son personnage. Du coup, aucun des personnages ne sort vraiment de son programme et le film devient une mécanique un peu vaine, pas inintéressante, mais comme excentrée, vidée de sa moelle. Dommage.
Si le marquis de Sade est le personnage principal le film déborde largement du cadre historique comme les mamelons généreux du corset de Kate Winslet ...oups je m'égare là . Je disais donc que La réalisation s'échappe habilement de ce carcan et rejoint l'esprit des comédies italiennes à la manière d'un Pasolini par exemple, avec comme message entêtant la force de la création, littéraire en particulier. Enfin il y a la grande performance de l'acteur Geoffrey Rush, splendide.
Oh la la ! Un chef d'oeuvre ! Phillip Kaufman commence diablement à m'intéresser (depuis son excellent remake des profanateurs de sépultures). Si le film ne respecte pas la vie de Sade, c'est pour mieux adapter sa pensée, pour mieux la fondre dans le monde qu'il décrit. Oui, ce film contient là un certain esprit sadique, dans sa manière de corrompre toutes les formes de pouvoir. Le sade à l'écran est le personnage tel qu'il aurait (probablement) aimé se voir (derrière une enveloppe libertine et aspirant à la corruption, une âme profondément humaine). Il est d'ailleurs très intéressant de voir les multiples messages qui sont glissés dans le récit (de nombreux clichés, qui une fois pervertis prennent une saveur des plus délicieuses...). Alors, succombez, cher spectateur. Laissez vous envahir par le plaisir d'entrer dans quelque chose de neuf, de chaud et de stimulant. Regardez par un trou de serrure combien la philosophie de Sade, si elle est décalée, peut se révéler instructive.
17/20: Oeuvre cruelle mais néanmoins magnifique nous dévoilant l'histoire véridique du provoquant Marquis de Sade campé incroyable par Geoffrey Rush! La mise en scène est impresionnante, le casting prestigieux, entre autre Kate Winslet et Joaquin Phoenix ultra convaincants! Ce film est une réussite totale et reconstitue admirablement bien l'époque et donne une image très ambigue de celle-ci!
Quelle magnifique découverte j'ai fait en m'intéressant à la filmographie de Kate Winslet, actrice dont le talent ne cesse de m'impressionner. Un beau film sur la liberté d'expression, porté par un casting qui fonctionne à merveille (Geoffrey Rush, wow !).