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    Anatolia
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Anatolia" et de son tournage !

    Un film autobiographique

    Ferit Karahan a vécu la peur et le climat général que vivent les enfants de son film, puisqu'il a passé six ans dans un pensionnat très strict. Le metteur en scène se rappelle : "J'avais des souvenirs par bribes, dispersés, plus ou moins précis, mais ils ne formaient pas une histoire. En écrivant, nous avons longuement réfléchi au sentiment qui devait prévaloir. Je pense que le climat de peur et de tension nous a permis de lier toutes les pièces du puzzle en une structure cohérente."

    Ecriture du scéanrio

    Ferit Karahan a écrit la première version d'Anatolia en 2009. Cinq ans plus tard, le scénariste Gülistan Acet et le cinéaste ont poursuivi l'écriture du film. Mais, lorsqu'ils sont parvenus à une première version achevée, ils n'en étaient pas satisfait :

    "La haine que je n’arrivais pas à arracher de mon intérieur alimentait chaque version et cela empêchait le script de prendre corps. Et j'ai commencé à penser au fait que les enseignants étaient aussi des victimes de ce système. En fait, j’étais rongé par une question : Pourquoi je voulais faire ce film ?"

    "Fin 2015, le Moyen Orient est aux prises avec la guerre. Les Kurdes sont gravement touchés. Naturellement, j'étais aussi très affecté. Le climat a changé en Turquie après la tentative de coup d'État en 2016", se remémore le réalisateur, en poursuivant :

    "Je suis soudainement retourné en enfance car je me suis souvenu des violents conflits du début des années 1990. La Turquie est redevenue cette société violente qui avait marquée mon enfance. Je n’ai pas eu d’efforts à faire. On s’est assis, et la version définitive du scénario a été écrite en sept jours."

    Lieu de tournage hostile

    La neige étant l'un des personnages centraux, elle devait être omniprésente pendant tout le tournage de AnatoliaFerit Karahan a alors demandé aux acteurs d’être disponibles sur le plateau, tout le temps, et d'éviter les déplacements. Le metteur en scène raconte :

    "Ils ont compris cette exigence. L'endroit où nous avons tourné est particulièrement hostile. L'année qui a suivi le tournage, une avalanche s'est abattue sur le chemin que nous parcourions chaque jour et quarante-deux personnes sont mortes. Nous étions conscients du danger."

    "Nous nous rendions le moins possible à la ville. Pendant longtemps je n'ai pas pu revenir sur le lieu de tournage. Mon équipe non plus. En rentrant à Istanbul, à la fin du tournage, nous étions tous très bouleversés. La tension du lieu et les conditions météorologiques m'ont longtemps hanté."

    Petit soucis d'organisation

    Ferit Karahan a commencé le casting après avoir trouvé le décor principal. Le cinéaste a alors vu plus d'un millier d'enfants. Il explique : "Même si nous avions les autorisations de tournage en amont, le directeur provincial de l'éducation nationale ne nous a pas donné la sienne. Nous lui avons montré les lettres du Ministère de la Culture et du Tourisme, d'Eurimages, etc... Toujours pas d'autorisation. Nous avions prévu plusieurs plans B. Le temps passait et la question du casting inquiétait toute l’équipe."

    Côté casting

    Pour créer le personnage de Yusuf, Ferit Karahan s'est inspiré de la notion d’apprentissage chez les personnages de Marcel Proust : un personnage non dominant, principalement passif, qui a généralement un jugement sur tout mais qui a le plus souvent tort. Le metteur en scène précise :

    "Son personnage est important car il devait porter le film. J'ai toujours pensé qu'il était inutile de rechercher Yusuf, car c’est lui qui nous trouverait lors de nos différentes visites d’écoles. Les enfants de mes films précédents se sont présentés comme ça."

    "Un jour sur un décor que nous visitions, Samet (Yusuf) est venu de lui-même et nous avons parlé pendant près d'une heure. Nous n'avons malheureusement pas pu obtenir l’autorisation de tourner à cet endroit. Mais, je voulais à tout prix que Samet joue le rôle principal."

    "Mon producteur Kanat Doğramacı, l'aimait aussi beaucoup. Il a envoyé deux de nos amis parler à la famille de Samet pour les convaincre. Entre temps, nous avions trouvé tous les autres enfants.Nous avons envoyé le scénario à Ekin Koç pour le rôle du professeur."

    "On s’est donné rendez-vous dans un centre commercial bondé le soir du nouvel an. Nous avons davantage parlé des coups reçus à l'école que du scénario. Je suppose qu'il a accepté parce qu’il s’est rendu compte que j'avais été battu plus que lui. Tous les autres comédiens ont aimé le scénario..."

    Une triste réalité

    En Turquie, le nombre de pensionnats dépasse le millier, en particulier dans les régions où les Kurdes sont nombreux. Ferit Karahan a étudié dans un pensionnat au début des années 1990. Lorsqu'il acommencé à chercher celui de son film, le réalisateur a réalisé qu’hormis quelques petits détails, rien n’avait changé...

    Note d'intention du cinéaste

    "J’ai passé six ans dans un pensionnat lorsque j’étais enfant. J’en ai gardé des angoisses et des peurs qui m’ont poussé à vouloir raconter cette histoire. La peur est vieille comme le monde. L’école, et en particulier les pensionnats, est un des lieux qui perpétue le plus efficacement l’usage de la peur comme outil disciplinaire."

    "La plupart des professeurs que j'ai croisés n'étaient pas des mauvaises personnes ; ils ne faisaient que perpétuer une tradition qu’ils ont eux-mêmes subie : inspirer la peur ! Insuffler la peur dans le cœur des enfants pour les faire grandir. Leur interdire de s’opposer, de s’exprimer... Le contrôle exercé sur nos jeunes corps s'est ensuite appliqué à nos esprits. Je me rends compte aujourd'hui que contrôler les enfants, c'est essentiellement contrôler l'avenir."

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