La comédie se divise en 2 catégories de films : ceux qui tentent des trucs et ceux qui les ratent. Le problème en France, c'est que les mauvaises expériences occultent très souvent les bonnes séances. Question de ratio, et c'est malheureux.
Alors qu'est ce qui cloche avec les mauvais élèves ? Généralement la même chose. Ils sont bardés de bonnes intentions mais les font passer de la plus mauvaise façon : histoire écrite par un automate, clichés à tous les étages, direction artistique en deçà du seuil de pauvreté.
Bref, toutes les tares qu'on peut dénicher dans les téléfilms miséreux disponibles sur...certaines chaines (soyons gentils).
10 jours sans maman obéit à cette triste définition. Quand bien même le postulat de départ n'a rien de fascinant (une mère au foyer part en vacances, laissant son DRH de mari s'occuper de la marmaille), il y avait bien un moyen d'en tirer quelque chose de comestible.
La série Malcolm parvenait à dynamiter ce genre de thématiques avec un humour ravageur et une vision libertaire rafraichissante. Elle fait toujours infiniment mieux en 20 minutes que le film de Ludovic Bernard en 90.
Au lieu de jouer avec les attentes en les retournant, le long-métrage se refuse à la moindre tentative de subversion. Vous aurez donc droit à du sous-calibré, avec tout ce que ça implique de souffrance. En premier lieu, une écriture abominable qui se déleste de toute forme de crédibilité et répète sans honte certains gags ad nauseam ! (cf. les séquences impliquant l'Assistant Google, d'une atrocité insoutenable). Même le thème principal est complètement sabordé à coups de rebondissements abêtissants/illogiques/répétitifs, rendant toute l'entreprise inopérante.
Sur le plan technique, il y a quelques jolis plans. Je les compte sur les doigts d'une seule main. Le reste est saturé d'ignominies : scène réalisée en 15 plans quand 3 suffisent, faux-raccord de tous les côtés, photographie plate.
Du côté des comédien.ne.s, c'est également problématique. Les plus jeunes ne sont pas aidés par le script qui ne sait pas quoi en faire (adolescents en pleine crise, garnements à gifler), donc on va dire qu'ils ne peuvent pas faire grand chose.
Pour les adultes, on va dire que Franck Dubosc est en cabotinage automatique et c'est gênant. Surtout après son premier et beau film Tout le monde debout. Les seuls moments de répit dans cette symphonie du désastre ont été offerts par Alice David, qui apporte un peu de justesse. Malheureusement ça ne représente que 10 minutes où la consternation a été mise en pause. Le pire avec 10 jours sans maman, c'est que même en jouant la carte de la sécurité, il aurait pu être regardable. Et même ça, il ne le fait pas, préférant s'enfoncer dans une abime du néant scénaristique.
Une fois arrivés à la fin, on ne sait même pas comment nos personnages ont fait pour évoluer puisque rien (mais vraiment RIEN) n'a eu d'importance.
Après tout peu importe, tant que les lumières se rallument et que la séance s'achève.