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L'Info Tout Court
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3,5
Publiée le 5 octobre 2020
A l’heure où le président des Etats-Unis participe à la Marche pour la Vie pour la première fois, la réalisatrice Eliza Hittman s’est dit qu’il était temps de mettre en images l’épreuve administrative et psychologique que l’avortement représente pour celles qui choisissent cette voie. Si l’on pouvait redouter un énième nanar cousu de fil blanc porté par une adolescente râleuse et une morale libérale, Never Rarely Sometimes Always se révèle tout en pudeur et en intensité. Une très bonne surprise.
Un pur film issu du nouveau cinéma indépendant américain. Imparfait mais vraiment poignant. Le parcours d'Autumn accompagnée de sa cousine Skylar en dit beaucoup sur les difficultés rencontrées dès le plus jeune âge par des femmes à qui on épargne pas grand chose.
En résumé, c'est un très bon film. C'est vrai qu'il n'y a pas de musique, mais ça n'en fait pas un mauvais film. Au contraire, ça vous donne l'impression d'être dans la peau de l'actrice. Le film décrit bien la réalité et vous emporte dans cette réalité grâce à sa mis en scène inhabituelle. En tant qu'homme, on peut ressentir à quel point il est difficile d'être une femme dans le monde où l'on vit. Je n'ai pas pu m'empêcher de verser des larmes pendant le film. Ceux qui recherchent de la distraction diront probablement que c'est un mauvais film, mais ceux qui recherchent une histoire ou ceux qui veulent avoir un aperçu de la réalité de ce que c'est être une femme trouveront que c'est un chef d'oeuvre.
Il n'est pas franchement étonnant qu'une jeune fille de 17 ans qui se retrouve enceinte sans l'avoir désiré ne se sente pas prête à devenir maman. Seulement voilà, lorsqu'on est dans l'Amérique de Trump et des intégristes religieux, lorsque, de surcroit, on habite dans une petite ville de Pennsylvanie, procéder à un avortement ressemble de plus en plus au parcours de la combattante. La Pennsylvanie exigeant l'accord des parents lorsqu'une mineure veut procéder à un avortement, ce parcours va obliger Autumn à aller à New-York, plus souple en la matière, accompagnée de sa cousine Skylar. Un périple raconté avec beaucoup de justesse et de sensibilité par la réalisatrice Eliza Hittman. Un film qui a obtenu l'ours d'argent (équivalent du Grand Prix du jury) lors de la récente Berlinade de l'hiver dernier. Alors qu'on est très vite séduit par le jeu très expressif de Talia Ryder, la jeune comédienne qui joue Skylar, il faut attendre la grande scène de l'interrogatoire "Never, Rarely, Sometimes, Always" qui intervient très exactement au bout d'une heure pour pouvoir se montrer pleinement convaincu des qualités de Sidney Flanigan, l'interprète de Autumn. A noter qu'on retrouve dans le petit rôle de la mère de Autumn la chanteuse Sharon Van Etten dont la chanson "Staring at a Mountain" accompagne le générique de fin.
Un jeu d'actrices époustouflant, celui d'Autumn et de sa cousine, Skylar. Leur prénom respectif les fait déjà sortir du rang. Ce titre qui correspond aux quatre réponses d'un QCM remis par une employée humaine et compréhensive, nous emmène dans le parcours d'une jeune femme mineure qui ne désire pas donner suite à une grossesse non désirée.
Au fond, Autumn ne rencontrera que de la bienveillance sur son chemin. Pourquoi ressent-on alors une telle tension dans le non-dit de l'héroïne ? Ce film m'évoque celui de Ken Loach, Family life, par un je ne sais quoi de meurtrissure sociale et personnelle.
Ce film d'Eliza Hittman mérite, Ô combien, le grand prix du jury de la Berlinale 2020.
Autumn a dix-sept ans. Elle mène une vie ordinaire dans une petite ville de Pennsylvanie, entre sa famille, son lycée et son job de caissière au supermarché du coin. Quand elle apprend qu’elle est enceinte, elle prend rapidement sa décision. Mais la législation de l’État lui impose de recueillir un accord parental qu’elle refuse de solliciter. Aussi, en compagnie de sa cousine, elle prend la route de New York pour s’y faire avorter. Mais le voyage, qui ne devait durer qu’une journée, se prolonge quand Autumn découvre que sa grossesse est beaucoup plus avancée qu’annoncée.
Avortement mode d’emploi. Le film de Eliza Hittman décrit, avec un souci quasi-documentaire un sujet grave : l’avortement des mineures. Son titre, assez obscur à un public non anglophone, fait référence aux choix multiples figurant dans le questionnaire que les jeunes femmes doivent renseigner avant l’opération. Malgré l’arrêt "Roe vs Wade" de 1973 – qu’une nouvelle majorité moins libérale à la Cour suprême pourrait renverser – qui autorise l’avortement pendant le premier trimestre partout aux Etats-Unis, la législation de certains États en restreint l’usage, en exigeant un accord parental si la mère est mineure, en interdisant la prise en charge par l’assurance-maladie ou en se faisant les complices des manifestants pro-Life qui provoquent la fermeture de nombreuses cliniques.
Fuyant tout pathos, "Never Rarely Sometimes Always" se veut minimaliste. Aucune musique, quasiment pas de dialogue, pas de rebondissement rocambolesque dans un scénario qui se borne à suivre pas à pas les deux personnages principaux de la Pennsylvanie à New York, un jeu d’acteurs réduit au minimum – comme en témoigne le visage impassible de l’héroïne sur l’affiche. Pourtant quelle intensité dans ce regard ! quelle profondeur dans ces silences !
On est profondément ému par la solitude d’Autumn, par les questions silencieuses qu’elle se pose lorsqu’elle découvre sa grossesse, par la solidarité bienveillante que lui manifeste sa cousine grâce à laquelle le voyage à New York est entrepris et qui saura trouver le moyen, lorsque l’argent viendra à manquer, pour les sauver de cette mauvaise passe.
L’émotion culmine dans la clinique où Autumn va se faire avorter. Dans un long plan fixe qui cadre son seul visage, elle répond aux questions que lui pose l’assistante sociale. Ses silences, ses larmes lèvent un voile sur son histoire. La confession aurait pu verser dans l’excès, par exemple en racontant un inceste que quelques indices laissaient redouter. Il n’en est rien. Autumn en dit juste assez pour que le spectateur comprenne les événements pas toujours gais d’une adolescence chaotique qu’elle a dû traverser. Cette pudeur, cette économie donne tout son prix à ce film poignant dont on ne ressort pas indemne.
Évitant tout pathos ou discours (féministe) idéologique Eliza Hittman livre un beau film sans fioritures inutiles sur un drame auquel sont confronté de nombreuses jeunes filles. L'avortement. Un acte qui n'est pas seulement une intervention chirurgical mais aussi le fruit d'un parcours douloureux dans une société encore trop patriarcale ou brutale avec les femmes. Ce film joliment "indie" par sa photographie et sa musique est servi par deux actrices absolument formidables. Le personnage joué par là magnétique Talia Ryder est sublime par sa sollicitude et sa bienveillance, on aimerait tous avoir une amie comme elle.
J’ai trouvé ce drame pas terrible. Le sujet est pourtant très riche et mérite qu’on se penche dessus. Que l’on soit pour ou contre l’avortement, ce que subissent les jeunes femmes qui ne veulent pas garder leur enfant, est une réalité. Je trouve que ce film se penche très bien sur cela. C’est pris avec beaucoup de justesse. Eliza Hittman a fait un gros travail de recherche pour que ce soit le plus réaliste possible. Elle a consulté des établissements pratiquant l’IVG, et une assistante sociale a servi de conseillère sur le tournage. Cette dernière a même joué son « propre rôle ». De ce point de vue, c’est une réussite. L’ambiance visuelle aussi est bien travaillée avec un grain d’image que j’ai apprécié. On passe de la Pennsylvanie à New York, et on voit bien le décalage entre les deux. Ça m’a d’ailleurs donné un coup de nostalgie. Malheureusement, à part ces deux aspects intéressants, le reste ne m’a pas accroché du tout. Je me suis beaucoup ennuyé. Le film s’étendant sur la longueur pour finalement un contenu restreint. Il ne se passe pas grand-chose, même si cela s’active sur la fin. Le réalisme, s’il est pris au pied de la lettre, n’est pas toujours passionnant. Normalement, l’élément décisif devrait être l’actrice principale. En effet, si son jeu est bon, elle fait passer des sentiments faisant la différence. Ici, à aucun moment je n’ai senti quelque chose chez Sidney Flanigan. Elle est trop neutre pour réveiller une émotion. Même sa compatriote Talia Ryder ne m’a pas emballé. Par contre, la prestation du Canadien Théodore Pellerin se démarque du lot. Je l’avais découvert dans CHIEN DE GARDE.
Long..pas de dialogues..pas de scenario..j’ai failli partir avant la fin mais je ne le fais jamais, espérant toujours qu’il va se passer quelque chose... Parcours classique d’une très jeune fille américaine qui souhaite se faire avorter sans en informer sa famille.on aurait aimé en connaître plus sur les relations entre les cousines mais elles sont muettes de tout partage de émotion pendant leur périple. Bref ce n’est pas un bon film ni même un bon documentaire !
Never rarely sometimes always contient une scène absolument déchirante, lors d'un questionnaire médical, qui donne son titre au film et délivre des clés sur ce qui n'était jusqu'alors que de l'ordre du non-dit. Tout n'est pas aussi poignant dans le troisième long-métrage d'Eliza Hittman mais le chemin que doit emprunter son héroïne est incroyablement douloureux et parfaitement rendu par une mise en scène qui ne lâche jamais celle qui, A son corps défendant, ne peut compter que sur elle-même contre la pression sociale et l'indifférence familiale. Pas de doute, le film appartient totalement au nouveau cinéma indépendant américain et ne se libère sans doute pas suffisamment de ses partis-pris de naturalisme, notamment dans son scénario un peu trop linéaire et attaché à son personnage principal, sans permettre à des points de vue autres de s'immiscer dans le récit. Cependant, et sans volonté de juger ou de stigmatiser, Never rarely sometimes always témoigne de la violence des hommes vis-à-vis des femmes, que cela soit montré subtilement (à la maison, au travail) ou plus crûment (dans le métro). Le film est encore plus convaincant quand il souligne l'ambigüité de certains comportements masculins (le garçon de rencontre) qui font planer une menace dont on ne sait si elle est réelle ou non. Dans un premier rôle exigeant, la débutante Sidney Flannigan livre une prestation aboutie, dans un savant mélange entre fragilité et volonté farouche et ombrageuse. Une comédienne toute aussi prometteuse que sa réalisatrice laquelle semble déterminée à ne pas faire de concessions.
" Never Rarely Sometimes Always" récompensés et nommés à de nombreux prix cette année et l'an dernier est un drame social percutant. En effet le film doit beaucoup à Sidney Flanigan très juste dans son rôle bien accompagné par Talia Ryder, la réalisatrice du film nous montre une Amérique divisé, profondément machiste qui décrit l'âpre parcours d'une jeune femme pour se faire avorter dans des séquences réalistes même si le manque de moyens du film est visible au rendu final .
Le QCM médical est le coeur de ce film. Il révèle à demi mot l'histoire de cette jeune fille. Peu de dialogues, musiques minimalistes, et ça fonctionne! Obligée de se faire avorter à New York qui n'a pas besoin de l'accord des parents, les scènes se déroulent dans le métro, dans les fast-foods : elles sont SDF 2 nuits. La réalité du parcours est dramatique...
Le sujet du film force le respect avec cette jeune fille qui part a New-York avec sa cousine pour se faire avorter sans en parler à ses parents . Mais l'ensemble tire trop vers le reportage avec un scénario bien mince et très peu de dialogues . De plus l'expression en permanence blasée d' Autumn très meurtrie ( on peut le comprendre ) et son manque de gratitude notamment avec sa cousine sont assez déroutants par moments .Malgré tout ce film reste utile ....
Autumn, une adolescente, doit faire face à une grossesse non désirée. Ne bénéficiant d’aucun soutien de la part de sa famille et de la communauté locale, elle décide, avec sa jeune cousine, de partir à New York…
Eliza Hittman met en scène le parcours d’une ado pour se faire avorter, une route semée d'embûches que la réalisatrice a parfaitement su retranscrire avec beaucoup de réalisme, avec d’un côté, la Pennsylvanie profonde et l’absence d’aide de la part du planning familial (qui bien au contraire, va l’en dissuader) et l’aide qu’elle parviendra à trouver dans une grande ville, néanmoins compliquée avec sa paperasse administrative.
Never Rarely Sometimes Always (2020) est donc le parcours du combattant pour cette adolescente pour faire respecter son droit fondamental, celui de disposer de son corps comme bon lui semble, dans un pays où, d’un État à un autre, le droit à l’avortement est soit toléré, soit purement et simplement interdit.
Pour son premier rôle, la chanteuse Sidney Flanigan incarne brillamment cette jeune femme qui ne peut compter que sur elle-même et l’aide de sa cousine, campée par Talia Ryder (The Sweet East - 2024). Le traitement hyperréaliste (digne de Ken Loach) ne fait que renforcer le message du film et vient nous rappeler à quel point le système de protection social aux États-Unis (et particulièrement, celui envers les ados) est vraiment à la ramasse. C’est un très joli pied de nez au film de propagande anti-avortement Unplanned (2019), sorti un an auparavant.
Quand elle apprend qu'elle est enceinte, Autumn se retrouve perdue et ne sait pas vers qui se tourner. Alors qu'il s'agit d'une grossesse non désirée, elle se renseigne pour avorter, mais se rend compte que c'est plus compliqué que ce qu'elle imaginait. Elle se renseigne, lit des choses, mais cela ne lui fait pas toujours prendre les bonnes décisions. Quand elle prend conscience qu'elle ne peut rien faire dans sa ville, et qu'on la pousse même à garder l'enfant, Autumn n'a pas d'autre choix que d'aller à New York pour se faire avorter. "Never Rarely Sometimes Always", qui fait référence à une scène bouleversante du film, est un film assez triste dans le sens où l'on se rend compte qu'une personne ne peut pas décider de ce qu'elle veut faire avec son propre corps. C'est désolant de voir tout ce qu'elle doit traverser, loin de chez elle en plus, pour quelque chose qui pourrait et devrait être plus simple pour celles qui veulent faire cette démarche qui est personnelle. Quoique l'on puisse penser à ce sujet, si une personne en arrive à se faire du mal et à mettre sa vie en danger par désarroi parce que personne ne peut l'aider, c'est qu'il y a un vrai problème. On suit donc ce périple semé d'embûches dont les deux cousines se seraient bien passées. Heureusement que Autumn n'est pas seule d'ailleurs et même si sa relation avec Skylar est étrange puisqu'elles parlent très peu, elle peut au moins compter sur elle. Une présence vaut parfois plus que des mots et l'on s'en rend compte ici avec Skylar qui est là pour elle durant cette étape très difficile. Eliza Hittman traite ce sujet très délicat avec beaucoup de sobriété. C'est d'ailleurs tellement sobre que l'on ne prend pas toujours conscience immédiatement de la réalité de la situation et de la raison pour laquelle elle ne peut pas se tourner vers sa famille. J'imagine peut-être des choses, on ne sait finalement rien sur cette grossesse, mais certains dialogues et scènes sèment le doute sur ce qu'il s'est réellement passé. D'ailleurs si c'est réellement à quoi je pense, on peut comprendre pourquoi Autumn a une telle vision des hommes. Ces derniers sont représentés de manière un peu trop caricaturale, ce qui est le seul point noir du film pour moi. Tout n'est pas nécessaire concernant cela, mais cela amène également l'un des moments les plus forts du film avec une scène un peu dérangeante lorsqu'elles sont avec Jasper dans la station de métro. Pour en revenir au thème abordé, la réalisatrice ne juge pas et ne prend pas parti même si elle ne propose qu'un seul point de vue. Avec sa caméra, elle se contente de simplement accompagner ces deux filles qui en sont là après que Autumn et elle seule a pris cette décision. En somme, il s'agit d'un très bon drame qui est touchant et magnifiquement bien incarné.