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    Bones and All
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Bones and All" et de son tournage !

    Primé à Venise

    Luca Guadagnino a remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur et Taylor Russell le prix Marcello Mastroianni (récompensant le meilleur espoir) à la Mostra de Venise 2022.

    Note d'intention

    À propos de Bones and AllLuca Guadagnino explique : "Je suis originaire d’un pays catholique et on nous assène la métaphore du cannibalisme quotidiennement – le corps du Christ symbolisé par l’hostie. Dans le même temps, nous sommes toujours des animaux, gouvernés à la fois par la raison et par l’instinct. Ce qui nous anime est à la fois social et ancestral. En témoigne la manière dont un être humain peut anéantir un autre être humain. Mais ce n’est pas le sujet du film. À mes yeux, le film est davantage une méditation sur ce que nous sommes, sur la manière dont nous pouvons surmonter nos émotions si tant est que nous ne puissions pas les contrôler. Enfin, il pose cette question : quand pourrai-je me retrouver dans le regard des autres ?"

    Premier film aux États-Unis

    Cinéaste italien, Luca Guadagnino avait jusque-là tourné dans son pays natal, mais aussi en Angleterre et en Allemagne (Suspiria). Bones and All marque sa première incursion aux États-Unis : "cela m’a aussi intéressé, sur le plan du style, d’explorer le Middle-west des années 80. L’idée du voyageur, du vagabond, du nomade, dans ce genre de contexte moderne m’a semblé très américain : c’était, à mes yeux, un bon point de départ pour réaliser mon premier film aux États-Unis." 

    Il était enthousiaste à l’idée de tourner dans des régions des États-Unis qu’il n’avait jamais vues au cinéma en y portant un regard extérieur, et de reconstituer l’Amérique des années 80 : "C’était une période de grandes contradictions. Certains secteurs de l’économie étaient florissants tandis que d’autres déclinaient. L’optimisme régnait mais certains se sentaient abandonnés. J’ai eu le sentiment que cette époque faisait écho aux contradictions de ces personnages, à leur quête de stabilité et à l’impossibilité de voir celle-ci se concrétiser". 

    Des personnages marginaux

    Luca Guadagnino affirme avoir toujours eu un attrait pour les personnages de marginaux. Avec Bones and All, il souhaitait faire ressentir de l'empathie envers ceux qui sont jugés comme des parias par la société : "C’est l’histoire de deux jeunes gens qui comprennent qu’ils n’ont leur place nulle part, si bien qu’ils doivent se réinventer leur propre foyer. Maren et Lee recherchent leur place dans le monde dans des circonstances extrêmes, mais les questions qu’ils se posent sont universelles : Qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux ? Comment fuir le poids du destin qui m’accable ? Comment nouer un lien avec autrui ?"

    Adaptation

    Bones and All est adapté du roman éponyme de Camille DeAngelis paru en 2015. Luca Guadagnino a découvert cet ouvrage par le biais de l'adaptation du scénariste David Kajganich, avec lequel il avait collaboré pour A Bigger Splash et Suspiria. Le réalisateur se souvient : "L’écriture de David bouscule les codes habituels et scrute le comportement humain de manière organique. C’est une écriture extraordinaire. Il ne cherche jamais à être en avance sur le spectateur. Très vite, j’ai été aimanté, quasi inconsciemment, par cet univers". Kajganich, qui a grandi dans les années 80 dans la région du Middle-west décrite par le roman, s'est immédiatement reconnu à sa lecture : "Beaucoup de gens se sont sentis ‘différents’ dans le regard des autres, et l’adolescence est une période de la vie où l’on éprouve souvent un tel sentiment, si bien que j’ai trouvé que le livre tentait courageusement d’en parler, mais sous un angle résolument nouveau".

    Le cannibalisme

    Si le film traite du cannibalisme, il ne s'agissait pas pour Luca Guadagnino de choquer à tout prix. Il voulait plutôt instaurer une certaine atmosphère et aborder ce sujet comme un besoin primaire qui s'impose à ses personnages, une pathologie qui les rend honteux et les détruit. "Ces personnages sont victimes de leur condition sur laquelle ils n’ont aucune prise, et c’est la métaphore d’autres conditions. Mais, d’entrée de jeu, j’ai voulu croire à l’existence de ces personnages. Et je voulais que le spectateur croie aussi à leur existence sans convoquer d’éléments fantastiques".

    Suivant les recommandations du réalisateur, Taylor Russell n’a pas interprété le besoin de Maren de se nourrir de chair humaine comme un phénomène fantastique, mais comme une réalité qui s’impose à elle : "Elle est submergée par cet instinct, par cet appétit, même si ce n’est pas son choix. Mais à mes yeux, le thème du cannibalisme n’est qu’une métaphore qui suggère les thèmes profonds du film. Il y a bien d’autres sujets plus intéressants que sa condition".

    Les retrouvailles avec Timothée Chalamet

    Bones and All marque les retrouvailles entre Luca Guadagnino et Timothée Chalamet, dont la carrière a explosé grâce à Call Me By Your Name. "Je garde un merveilleux souvenir de Call Me By Your Name et, depuis, je vois Timothée s’imposer au cinéma et révéler sa formidable personnalité J’ai tout de suite fait savoir que je réaliserais ce film si Timothée y participait", raconte le réalisateur. Le comédien était ravi de retrouver celui à qui il dit devoir sa carrière : "C’était un véritable honneur d’être à l’affiche du premier film américain de Luca, et d’avoir la chance de le voir insuffler sa grande sensibilité à un monde qu’il ne connaît pas bien".

    Révélation

    Luca Guadagnino n’avait qu’une actrice en tête pour incarner le rôle féminin principal de son film : Taylor Russell, qu'il avait découverte dans Waves de Trey Shults. L'actrice était déterminée à ne pas laisser passer une telle opportunité : "Luca m’a envoyé le scénario après un premier rendez-vous, et j’ai été époustouflée parce que je n’avais jamais rien lu de tel. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est que l’histoire ménage l’espoir que même des êtres différents peuvent nouer une complicité très forte. J’ai adoré le fait que Maren soit aussi énigmatique, insaisissable, et je me suis retrouvée dans ses désirs. Et comme Luca est l’un des hommes les plus poétiques que j’aie jamais rencontré – extrêmement sensible aux émotions humaines et à leur complexité –, j’ai compris qu’il était le réalisateur idéal pour une telle intrigue".

    La chair et le sang

    Luca Guadagnino tenait à représenter le cannibalisme à l’écran de la façon la plus réaliste possible, sans tomber dans le gore outrancier ou fantaisiste. Pour cela, la responsable du maquillage Fernanda Perez s’est entretenue avec un pathologiste, comme elle l’explique à GQ : “nous voulions savoir à quoi cela ressemble de manger une personne - et nous avons découvert que ce n'est pas si facile.” Sur le plateau, les comédiens se “nourrissaient” soit d’une réplique complète d’un corps, soit de parties en silicones placées sur de véritables acteurs. Jason Hamer, responsable des prothèses, révèle que la difficulté résidait dans la reconstitution des différentes couches de la peau, y compris la couche graisseuse, les muscles et les tendons : “Il ne s'agit pas seulement d'un gros morceau de silicone plat. Il faut déchirer et obtenir le grain entre les dents, toutes ces choses que Luca voulait.” La chair était faite en silicone platinum, utilisé ordinairement dans l’industrie dentaire. Pour le sang, il s’agissait de sirop, de cerises et de brownies mixés. La chef maquilleuse imbibait des éponges de ce faux sang et demandait aux acteurs de les mordre afin de savoir où appliquer le maquillage entre les prises. Un biberon était également utilisé : les acteurs buvaient puis recrachaient le mélange sirupeux afin de recouvrir de faux sang leurs dents et leur bouche.

    Une apparition courte mais capitale

    Outre Timothée ChalametLuca Guadagnino retrouve un autre acteur de Call Me By Your Name, le temps d'une seule scène dans Bones and All : Michael Stuhlbarg, qui campe un redoutable cannibale. "Je suis convaincu que ma collaboration avec Michael va se poursuivre parce que nous partageons la même passion pour les personnages riches et complexes", affirme le réalisateur. Même s'il n'a qu'une scène, le comédien a envoyé une centaine de questions au réalisateur et au scénariste David Kajganich sur le passé de son personnage. "Une telle réflexion de la part d’un acteur qui n’a que dix minutes de présence à l’écran est tout simplement épatante".

    Un réalisateur qui fait l'acteur

    Le réalisateur David Gordon Green, très ami avec Luca Guadagnino depuis une quinzaine d'années, tient un petit rôle dans le film. C'est d'ailleurs lui qui devait à l'origine réaliser le remake de Suspiria, avant que le projet n'arrive entre les mains du cinéaste italien. "Je me suis dit qu’il serait formidable pour cette scène : je lui ai demandé ce qu’il en pensait, et par chance, il a accepté et a même voulu qu’on lui fasse une crête iroquoise plus radicale que ce qui était prévu au départ. C’était génial".

    Voyage dans le Middle-west

    En amont du tournage, le réalisateur a parcouru pendant un mois le Middle-west pour s’imprégner des paysages et des habitants. "J’ai été frappé par la belle fierté de l’Amérique et par la dignité, surtout chez ceux qui sont laissés-pour-compte et qui croient encore dans les valeurs morales du pays". Ces repérages ont remis en question ses préjugés sur les États-Unis : "J’y ai découvert une Amérique où on peut toujours rebondir, mais où beaucoup de gens sont laissés-pour-compte. Un pays d’une ouverture, d’une hospitalité, d’une générosité extraordinaire, mais aussi d’une grande solitude". L'équipe du film - tourné entièrement en décors naturels - a voyagé au même rythme que les personnages et a traversé cinq États (le Maryland, l’Ohio, le Nebraska, l’Indiana et le Kentucky.)

    NIN

    La musique du film est composée par Trent Reznor et Atticus Ross, membres du groupe de rock industriel Nine Inch Nails. Le duo a déjà à son actif plusieurs bandes-originales de films, et a été récompensé de l'Oscar de la meilleure musique pour The Social Network et Soul.

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