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chrischambers86
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3,5
Publiée le 9 octobre 2015
La famille, avec ses bons et ses mauvais aspects, occupe une place importante dans l'histoire du 7ème art! Si un film tel que "Les grandes familles" de Denys de La Patellière insiste plus volontiers sur le bonheur familial, plus nombreux sont les films ayant pour cadre une famille dèsunie! Le rèalisateur d'"Un taxi pour Tobrouk" n'a pas vraiment lèsinè sur la distribution, èclatante à tout point de vue! De Jean Gabin qui n'èprouve aucun problème à endosser le costard du grand PDG Schoudler à l'excellent Bernard Blier en passant par Jean Desailly et Pierre Brasseur, tout le monde est à sa place! La rèalisation est de qualitè et les dècors y sont très soignès (la demeure des Schoudler en tête) avec cerise sur le gâteau les dialogues de Michel Audiard qu'on ne se lasse pas d'entendre quand Gabin èlève la voix : « Tu n'as rien à me permettre, ni à mon journal ni chez moi ! Pour permettre, il faut pouvoir interdire et être le patron ! Et le patron c'est moi ! »...Pourtant pour Audiard la tâche est nouvelle car il ne s'agit pas ici de faire parler un flic ou un truand mais plutôt de l'univers des grandes familles et celui des gros sous! A noter pour finir le petit rôle d'une future grande comèdienne : Emmanuelle Riva...
Même si je fais partie de la jeune et nouvelle génération de cinéphiles, ce genre de réalisation en noir et blanc me ravit souvent bien plus que les productions d'aujourd'hui. J'ai été emporté par ce film par l'interprétation sans faute et inspirée de l'immense Jean Gabin, qui trouve ici un rôle nuancé et profond d'homme du monde. A placer très haut dans sa filmo.
Cette oeuvre achève avec humour la fusion compliquée entre le drame et cet autre genre indéfinissable caractérisé par le nombre incroyable de personnages et leurs riches interactions. Pas du tout linéaire car il démarre tel un flamboyant pamphlet très drôle sur la haute société avant de se transformer en épopée familiale et de finir sur une note simplement boursière. Très bien écrit aussi bien pour le macrotexte que pour les microtextes.
Grand film étonnement oublié, "Les Grandes Familles" est, avant tout, une évocation saisissante de la haute bourgeoisie française des années 50, avec ses certitudes, ses réseaux et surtout la place qu’elle occupe aux différents échelons de la société. Le réalisateur Denys de la Patellière ne se limite cependant pas à un simple portrait et développe une intrigue plutôt originale où le patriarche de cette famille (magistral Jean Gabin) va vouloir assoir son autorité sur son fils (fragile Jean Desailly) en lui donnant une leçon aux conséquences désastreuses. En refusant de donner le beau rôle à sa star (dont le personnage est présenté sous un angle certes flamboyant mais au final peu flatteur), le film tire son épingle du jeu et évite le happy end simpliste vers lequel le scénario semblait se diriger. J’aurais d’ailleurs apprécié que le réalisateur enfonce davantage le clou de la culpabilité du chef de famille, qui intériorise un peu trop son chagrin. Les personnages sont cependant merveilleusement bien écrits et mettent en avant toutes les tenions, rancœurs et autres pouvoirs d’influence inhérents à ce milieu. Le casting est, bien évidemment, un autre atout incontestable du film puisqu’on retrouve une pléiade de seconds rôles formidables dont l’excellent Bernard Blier en secrétaire particulier et l’époustouflant Pierre Brasseur en cousin dépravé. Ces formidables acteurs sont servis par les magnifiques dialogues du grand maître Michel Audiard qui nous sert encore quelques perles ("Je suis pas contre des excuses... Je suis même prêt à en recevoir", "Dix couples chez toi, c'est une réception... chez moi, c'est une partouze !... Et l'lendemain, si nous avons des boutons, toi, c'est le homard, moi, c'est la vérole !"...). Comme d’habitude, on pourra toujours reprocher au film une mise en scène assez académique et une lenteur inhérentes aux vieilles productions… encore que ce problème est compensé ici par son interprétation magistrale, à commencer par celle de Jean Gabin, définitivement irremplaçable dans le cinéma français.
Terrifiant et cynique, tels sont les deux qualificatifs qui s'imposent. Le népotisme d'affaires et l'univers de la finance sont cloués au pilori de la morale par Maurice Druon et Denys de la Patellière. Le verdict est sans appel : le capitalisme conduit inéluctablement l'homme à sa perte. Au-delà du message, finalement assez commun à l'heure où l'expression d'altermondialisme se démocratise, c'est la forme qui confère aux "Grandes familles" sa grandeur. L'interprétation pour commencer. Pierre Brasseur contre Jean Gabin, c'est un peu comme le duel Banks-Beckenbauer de la finale de 1966 à Wembley : du grand art. Le scénario ensuite, assez ingénieux et surtout très emballant. Les dialogues enfin, signés Audiard. On retiendra par exemple le célèbre : "Je n'ai rien contre les excuses, je suis même prêt à en recevoir". Donc au final, que peut-on reprocher aux "Grandes familles" ? Une fin plus travaillée, ne donnant pas un léger goût d'inachevé. Un personnage de Bernard Blier plus développé. Une vraie BOF. Ou encore une plus grande place accordée à la religion dans la satire sociale.
J'ai vu et revu le film Les Grandes familles toujours avec le même intérêt social et sociologique, servi par des acteurs hors normes. Les dialogues d''Audiard, épicés et savoureux, sont un avant-goût de ce qu'ils seront par la suite. En 2012, ce film n'a pas pris une ride, hélas ! La grande bourgeoisie et les milieux financiers - qu'elle génère et gère - sont toujours aussi âpres, méprisants, inhumains (et le nier est surprenant). On ne reproche pas aux riches d'être riches mais les moyens employés pour être riches. Contrairement à l'adage (concocté pour que le peuple continue à endurer souffrance et oppression) : bien mal acquis profite... fort bien et toujours aux mêmes !! C'est une tautologie de reconnaître que ce monde est encore plus terrible et plus oppressant pour des millions d'êtres humains qu'il ne l'était il y a des décennies. Constat éprouvant et décourageant : rien ne change, tout n'est que recommencement car l'éternel humain reste le même.
Un grand classique, une interprétation magistrale de Jean Gabin mais il ne faut pas oublier non plus les autres acteurs en particulier Jean Desailly, Bernard Blier et l'incontournable Pierre Brasseur vraiment excellent. Cette peinture sans pitié du monde de la finance et de la cruauté impitoyable du pouvoir et de l'argent faisant perdre toute humanité aux personnages n'a à mon avis pas pris une ride;ce phénomène étant hélas toujours aussi marquant à notre époque. Un très grand film à revoir ou a découvrir!!!
Excellent film, un peu moins noir que le roman de Maurice Druon. Les acteurs sont excellents : Pierre Brasseur est phénoménal, Gabin solide et Desailly tout en fragilité.
Cette plongée dans la marre aux requins ne tient que sur les prestations magistrales de ses acteurs, tout le cynisme du film reposant que sur le jeu très froid de Jean Gabin s’opposant à l’interprétation outrancière de Pierre Brasseur. Bernard Blier est, comme à son habitude, très bon mais son personnage est terriblement sous-exploité. Le scénario est une image satirique des élites et des institutions, dont l’immoralité frôle un niveau caricatural somme toute assez simpliste où s’entremêlent les querelles familiales et les manipulations financières. Les dialogues, pourtant concoctés par Michel Audiard, ne sont pas percutants et l’humour noir reste superficiel, en fait seule l’intensité dramatique de la conclusion donne sa force à cette peinture au vitriol du capitalisme sauvage. La construction académique et le rythme très lent ont également contribué au fait que le film ait si mal vieilli.
C'est du solide, on peut plonger allégrement dans ce panier de crabes. Le style un peu trop académique est contrebalancé par des bonnes interprétations dont celle de Pierre Brasseur en oncle dévoyer qui donne une grosse valeur ajoutée au film.
Toute la puanteur et la pourriture des grandes familles dans leur arrogance totale est montrée ici à untravers ce film cruel qui montre bien que les bons sentiments ne font pas partie du code moral de cette caste de puissants qui aime tant vivre au-dessus des autres. Si Jean Gabin est parfait comme à son habitude, je ne peux que saluer la remarquable prestation de Pierre Brasseur, père de Claude, qui fut un immense acteur comme il le prouve ici.