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    Antoinette dans les Cévennes
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Antoinette dans les Cévennes" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Le précédent long métrage de Caroline Vignal, Les Autres filles, est sorti en 2000. Vingt ans ont donc passé entre ce film et Antoinette dans les Cévennes. La réalisatrice explique que ce nouveau projet est parti de son désir de filmer les Cévennes, où, en 2010, elle avait passé une semaine à marcher en famille. Elle se souvient :

    "Enorme coup de cœur pour ces paysages, pour cette région sauvage, très peu peuplée, et pour les personnes - des néo-ruraux pour la plupart - que nous y avions rencontrés. De cette brève randonnée (ma fille, qui avait alors six ans, était du voyage) avec un âne, je garde un souvenir idyllique. Je suis originaire du Midi ; petite, j’ai passé toutes mes vacances dans l’Hérault et le Gard. Je crois que j’ai retrouvé dans les Cévennes quelque chose du midi de mon enfance. On est retournés marcher l’année suivante. Cette fois-ci, l’âne qui nous accompagnait s’appelait Patrick. Ce détail cocasse, qui me faisait beaucoup rire, a semé l’idée d’une comédie qui aurait un âne pour personnage principal."

    Laure Calamy

    Dans le rôle de l’héroïne, Laure Calamy était le premier choix de Caroline Vignal. La réalisatrice l'adorait dans la série Dix pour centUn monde sans femmes et Ava. "Elle est incroyablement drôle - et émouvante ! Et puis elle a un truc vraiment populaire, pas si répandu chez les acteurs français, qui me touche. Il y a eu une rencontre forte entre le projet et elle pour des raisons qui lui sont personnelles. Elle s’y est complètement reconnue. J’étais très heureuse de lui offrir son premier rôle."

    Le personnage de l'âne

    Le plus grand défi pour Laure Calamy était de jouer face à un âne et que le spectateur considère l’animal comme un personnage. "Il fallait qu’on y croit, qu’on croit qu’il écoute Antoinette, qu’il la juge parfois, qu’il la comprend, qu’il la soutient... Il fallait qu’on ait envie de le regarder presque autant que les humains du film. Laure adore les ânes. Elle était ravie d’en avoir un comme partenaire à l’écran ! Pour le reste, tout était entre les mains de la dresseuse, Emilie Michelon, avec laquelle nous avons travaillé. C’était son premier tournage, elle vient du spectacle vivant, s’est formée chez Bartabas. Pour jouer Patrick, nous avions deux ânes, l’un très vif, très technique, qui faisait toutes les cascades ; l’autre beaucoup plus lent, plus expressif, très Actor’s Studio, qui avait en charge les scènes d’émotion. Pour qu’on les confonde, on en a mis un au régime maigre, l’autre au régime gras, et ils sont passés chez le coloriste ! Je vous mets au défi de les distinguer, même la monteuse, après des mois le nez sur les rushes, n’y parvenait pas", se rappelle Caroline Vignal.

    Difficulté de tournage

    Les angoisses que Caroline Vignal a eues pendant le tournage étaient surtout liées à la météo, comme l'équipe de tournage était presque tout le temps dehors. La cinéaste se rappelle : "Les scènes avec l’âne se sont déroulées sans réels problèmes - il nous a même fait des cadeaux inattendus, se mettant à braire alors que le scénario ne l’avait pas prévu par exemple ! Certes, pour les comédiens, ce n’était pas toujours simple de jouer tout en drivant l’âne, qui devait avancer ni trop vite ni trop lentement, s’arrêter à tel ou tel moment, le tout avec un steady-camer, une perche et toute une équipe sous le nez. Laure était très à l’aise, c’était parfois plus difficile pour les acteurs qui étaient de passage sur le tournage. Mais j’ai obtenu tout ce que j’avais imaginé."

    Récits initiatiques

    Au-delà des récits initiatiques (dont Le Rayon vert d'Eric Rohmer, qui est son film culte), Caroline Vignal s'est surtout inspirée des schémas de buddy movies ou des comédies romantiques pour écrire Antoinette dans les Cévennes. "Ce n’est pas mon genre préféré, mais ça m’a beaucoup amusé d’écrire une comédie romantique entre une fille et un âne."

    Acteurs professionnels

    Sur le premier long métrage de Caroline Vignal, Les Autres filles, il y avait très peu d’acteurs professionnels puisque tous les rôles principaux étaient interprétés par des adolescentes jouant pour la première fois. "Non seulement je n’avais pas tourné depuis vingt ans, mais c’était quasiment la première fois que je travaillais avec des comédiens professionnels !", précise la cinéaste.

    Un cadre géographique particulier

    Les Cévennes constituent un personnage du film à part entière du film. Cette région offre des grands espaces, souvent non cultivés, comme on en voit peu en France. "On a cette sensation qu’on peut marcher des heures sans croiser personne. On voit loin. Ces cieux, ces paysages donnent une impression d’immensité. On pense bien sûr aux westerns, aux grands films d’aventure ; peu de régions en France offrent cela... Cette beauté aride, sauvage, nous lave les yeux, et elle guéritAntoinette : en la traversant, elle apprend qu’elle peut compter sur elle-même, et se libère de tout ce dont elle croyait dépendre...", confie Caroline Vignal.

    Cannes 2020

    Le film a fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020.

    Filmer la marche

    Parmi les défis de mise en scène propres au projet, il y avait le fait de filmer quelqu'un qui marche, sans ennuyer le spectateur. Caroline Vignal voulait que l'on ressente le rythme de la marche sans en boycotter la lenteur par peur d’ennuyer. Elle précise :

    "J’ai beaucoup travaillé en amont sur le découpage avec le chef-opérateur du film, Simon Beaufils. Le cinéma que j’aime n’est pas un cinéma à effets - c’est un cinéma humble, qui tente d’accompagner au mieux le récit. Je voulais nous offrir la possibilité que le film nous emmène avec Antoinette dans le paysage, dans sa beauté, sans sombrer dans l’écueil de la carte postale - pas question de drones, par exemple... Nous avons opté pour un maximum de plans fixes et de panoramiques. Lorsque les personnages parlent en marchant, j’avais envie de plans séquences ; les travellings-arrières au steady-cam étaient un petit défi à la fois pour la technique et pour le jeu. Simon a poussé pour tourner en scope (ma tendance naturelle, Rohmer un jour, Rohmer toujours, allait davantage vers le 1/66) pour donner plus d’ampleur et de lyrisme à l’histoire d’Antoinette et de Patrick : je lui en sais gré."

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