D’une candeur insupportable
Adaptation très libre du feuilleton culte des années 60, le long métrage de Nicolas Vanier est ce qu’on appelle un film familial – litote généreusement utilisée pour masquer l’embarras qu’on ressent devant un film plus que mineur -. Cécile, 10 ans, déménage dans le sud de la France avec sa mère, Louise. L’intégration avec les autres enfants du village n’est pas facile. Lorsqu’un cirque de passage s’installe à côté, Cécile découvre que Poly le poney vedette est maltraité .Elle décide de le protéger et d’organiser son évasion ! Poursuivis par Brancalou, l’inquiétant directeur du cirque, et le mystérieux Victor, Cécile et Poly s’embarquent dans une cavale pleine de rebondissements, un véritable voyage initiatique et une incroyable histoire d’amitié… Voilà 102 minutes parfaitement inutiles dont le scénario mille fois rabâché reste assez consternant de banalité et semblent n’être qu’un prétexte à Nicolas Vanier de faire ce qu’il fait le mieux : filmer des animaux. Oui, mais là, il y a tromperie sur la marchandise.
Les enfants – jeunes – se laisseront sûrement prendre au piège de cette aventure gentillette. Les bons sont très bons et les méchants forcément pas très méchants mais surtout très ridicules. Plus caricatural, tu meurs ! Dans les années 60 pour l’ORTF, ça fonctionnait. Mais dieu que ça a vieilli ! Je pense à mes petites filles – 8 et 10 ans -, fans d’Harry Potter… Les enfants ont changé, leurs goûts cinématographiques aussi, Poly non ! Alors, c’est le festival du gnangnan, de la guimauve et de la mièvrerie. Certes, je ne suis pas tellement client du cinéma de Vanier que je tiens pour un excellent documentariste animalier et dont j’apprécie l’engagement pour la défense de la planète. Mais, à part, Donne-moi des ailes, son cinéma m’ennuie. Encore une fois, il truffe son récit – pas très palpitant -, de plans de coupe avec toutes les p’tites bébêtes qu’il aime tant… alors, ici ou là, un papillon, une libellule, une grenouille, un sanglier, une corneille… j’en oublie, il y en a tant. Tout est bon pour ce nouvel épisode de Nos amis les bêtes. A part ça, rien.
Même côté casting, les pauvres François Cluzet, – heureusement beaucoup plus sobre que dans L’école Buissonière, du même Vanier -, Julie Gayet, dans le genre potiche transparente - et Patrick Timsit, - qui joue les grands méchants en cabotinant avec gourmandise -, rament pour sauver ce qui peut l’être encore, donc pas grand-chose. Seule la petite Elisa de Lambert est une belle surprise. Elle ne manque ni de présence ni d’autorité. A suivre ! Les autres enfants jouent faux que c’en est incroyable… ça devait être un concours. Un dernier mot du montage, pour en dire qu’il est effroyable, avec ses coupures abruptes, ses changements de plans incompréhensibles, ce qui ajoutent un nombre d’invraisemblances assez… invraisemblables à des ellipses malvenues… Bref, il reste de beaux paysages, de jolis animaux et une histoire niaise à souhait pour les moins de 6 ans…