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    Et il y eut un matin
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Et il y eut un matin" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Et il y eut un matin est adapté du roman du même nom de Sayed Kashua, publié pour la première fois en 2006. Ce dernier a contacté Eran Kolirin en 2016 lorsque le cinéaste traversait une période de doute sur son parcours artistique. Après le succès de La Visite de la fanfare (2007), il a reçu de nombreuses propositions de la part des studios hollywoodiens, qu'il a toutes refusées.

    "J’avais parfaitement conscience que ma place n’était pas là-bas. La perspective d’écrire un scénario inspiré de ce roman est arrivée au bon moment. Ce n’est pas une adaptation à proprement parler. Je me suis approprié cette histoire et souhaitais la raconter à ma façon. J’avais la bénédiction de Sayed, qui me laissait parfaitement libre d’agir à ma guise."

    "Pour autant, l’exercice était périlleux : on peut, parfois, être fidèle à des détails et passer à côté de la vérité d’un sujet. Comme on peut trahir les détails d’un roman et être bien plus en phase avec sa vérité profonde. Il m’a fallu plonger dans les profondeurs du texte pour pouvoir en dégager l’esprit et en faire celui de mon film, se rappelle Eran Kolirin", se rappelle le metteur en scène.

    Résonance avec l'actualité...

    Le film a été écrit avant la pandémie. Une chose qui peut sembler étrange compte tenu de la résonance de son intrigue avec la Covid-19... "À un moment, les personnages se nettoient même les mains au gel hydroalcoolique ! Je me souviens d’avoir dit à Yara Jarrar, qui joue la jeune mariée, que je voulais imaginer une scène où son personnage discute avec Mira."

    "J’avais à cœur d’entendre ces deux femmes parler d’autre chose que des hommes, comme dans nombre de conversations féminines au cinéma, et cela a donné cette séquence où Lina exprime son obsession de la propreté. Puis est arrivée la pandémie, où notre relation à l’hygiène est devenue obsessionnelle ! Encore une fois, la réalité dépasse la fiction", confie Eran Kolirin.

    Cannes 2021

    Et il y eut un matin a été présenté dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes 2021. En 2007, le premier long métrage de Eran Kolirin, La Visite de la fanfare, a gagné dans cette même catégorie le prix Coup de cœur du jury. Le metteur en scène a retrouvé Un Certain Regard en 2016 pour son troisième film, Au-delà des montagnes et des collines.

    Côté casting

    Juna Suleiman, une actrice palestinienne, a aidé Eran Kolirin à réaliser le casting du film. Pendant plusieurs mois, ils ont cherché une comédienne pour jouer Mira, avant de réaliser que ce personnage correspondait parfaitement à Juna... "Juna avait le sentiment de parfaitement la comprendre et avait envie de l’interpréter", explique le réalisateur, qui poursuit au sujet du reste du casting principal :

    "Alex Bakri, qui joue son mari Sami, est acteur mais aussi monteur pour le cinéma et vit en Allemagne. Il fut autrefois le compagnon de Juna. En les filmant, j’avais la sensation de voir un vrai couple traversé par l’amour et le ressentiment à la fois."

    "Salim Daw est un célèbre acteur palestinien, qui a joué dans de nombreux films en Israël. C’est un excellent comédien. Il a l’âme d’un clown, et son tempo naturel est bien plus rapide que celui de mon film. Mais deux semaines avant le tournage, il s’est cassé la jambe après une répétition. Sa démarche ainsi fragilisée était parfaite pour le rôle du père !"

    "Izabel Ramadan, qui joue la mère, est une femme épatante, belle et intelligente. Elle a un doctorat en sciences de l’éducation et a joué pour le plaisir dans quelques films. Juna a été son élève et me l’a présentée. Elle me fait penser à Simone Signoret."

    Puiser dans son vécu

    Eran Kolirin a nourri les personnages du film en prenant appui sur des figures familières de son existence. Le cinéaste précise : "Ainsi, le père, grincheux, nostalgique et idéaliste, est-il très proche du mien dans la vie ou même de mon grand-père, par exemple. Il en va de même pour la mère, qui porte beaucoup sur ses épaules et fait preuve d’ouverture d’esprit. La relation entre le père et la mère de Sami fait écho à nombre de couples que j’ai pu croiser."

    Métaphore de l'enfermement

    L’idée de ces oiseaux qui refusent de voler ne figure pas dans le livre de Sayed Kashua. Via ce motif récurrent du film, Eran Kolirin a cherché une idée métaphorique pour être au plus près des sentiments de ses personnages, qui voudraient s’envoler mais n’y parviennent pas : "Sami ne parvient pas à dire à son père qu’il ne reviendra pas, et Mira exhorte les colombes à s’envoler et s’énerve face à leur inertie qui lui rappelle la sienne."

    Choix de mise en scène

    Eran Kolirin a opté pour un mélange de classicisme et de singularité, qui inclut le hors-champ et un timing un peu particulier. Avec son chef-opérateur Shai Goldman, il a beaucoup travaillé les nuits, qu'il voulait très prononcées pour faire ressentir l'obscurité qui s’abat sur les personnages.

    "Il y a donc eu ces séquences éclairées à la bougie, qui contrastaient avec la lumière du jour qui revient au petit matin. Shai Goldman a fait un travail formidable dans ces séquences peu éclairées, qui permettaient de faire éprouver ce que vivent les personnages privés d’électricité."

    "Dans ces scènes, on ne voit que les visages et non ce qui les entoure, par la force des choses. Quant aux séquences où se joue quelque chose de fort émotionnellement, j’avais besoin de placer la caméra à distance. Car il m’importe de toucher les cœurs, mais pas de les prendre d’assaut."

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