Les Leçons persanes est basé sur la nouvelle "Erfindung einer Sprache" ("Invention d’une langue") de Wolfgang Kohlhaase, parue en 2021. C'est le producteur Timur Bekmambetov qui en a parlé pour la première fois à Vadim Perelman. Le réalisateur se rappelle : "Je suis immédiatement tombé amoureux de celui-ci, qui m’impressionnait et m’inspirait. J’ai tout de suite réalisé le potentiel de l’histoire et l’effet qu’elle pourrait avoir sur le public. Je me suis dit : c’est un magnifique projet, je dois en être !"
Si le film est basé sur une nouvelle de Wolfgang Kohlhaase, Vadim Perelman s'est inspiré de beaucoup d'histoires similaires ayant réellement eu lieu et dans lesquelles des personnes parviennent à s’en sortir grâce à leur intelligence et à leur débrouillardise :
"En fait, un ami de Wolfgang Kohlhaase lui avait raconté une histoire assez semblable quelques années après la guerre, mais elle avait seulement quelques points communs avec la nouvelle écrite par la suite. L’adaptation de Kohlhaase fait apparaître des détails totalement différents."
"Ces histoires ne sont liées que par une seule chose : elles sont insensées, précisément parce qu’il a fallu à leurs protagonistes du courage, de la chance, de la rapidité d’esprit et de l’aide pour échapper à l’implacable poursuite des fascistes allemands et de leurs partisans."
Vadim Perelman voulait que le film soit très réaliste, c’est pourquoi il a effectué des recherches approfondies pour savoir à quoi ressemblaient les camps de transit (combien de temps les personnes y restaient, etc.). Il s'est également inspiré d’un camp appelé Natzweiler Struthof, situé entre la France et l’Allemagne, dans le nord-est de de l'Hexagone. Le cinéaste précise :
"Nous avons également assemblé d’autres éléments présents dans d’autres camps : par exemple, les portes d’entrée dans notre film sont celles de Buchenwald. Nous avons recréé un camp de transit en nous basant sur différentes photos et séquences vidéos que nous avons trouvées. Nous avons essayé de rendre l’ensemble aussi réaliste et crédible que possible."
Lars Eidinger et Alexander Beyer connaissaient déjà bien l’histoire des camps de concentration. Nahuel Perez Biscayart parle allemand, italien, espagnol et français, ce qui a été un atout pour le film puisque son personnage devait être bilingue. Vadim Perelman précise :
"La langue maternelle de Nahuel est l’espagnol, il vient d’Argentine. Il a été incroyable, sa manière de s’approprier la langue et sa prononciation sont absolument incomparables. Il parle très bien allemand, mes amis et collègues allemands étaient vraiment impressionnés."
"Sa facilité à apprendre une nouvelle langue est un véritable talent. Notre conseiller historique, Jörg Müllner, a également été d’une grande aide : il était constamment aux côtés des acteurs allemands pour les guider quant à la manière dont les Nazis pouvaient se comporter et agir."
Vadim Perelman a cherché à faire ressentir au public de l’empathie pour les personnages du film, particulièrement pour l'officier qui tente d’apprendre le farsi. Une constante dans les films du metteur en scène. Il explique :
"Il y a des films qui montrent les Nazis comme des robots, des automates qui hurlent, qui sont pressés, horribles et diabolisés - des personnages très unidimensionnels. Je pense que nous ne pouvons pas oublier que les Nazis étaient également des personnes. Ils étaient aimés, ils étaient jaloux, ils avaient peur, ils avaient toutes les qualités humaines. Et c’est cela, d’une certaine manière, qui rend leurs actes encore plus terrifiants."