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    Sole
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Sole" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Sole est le premier long métrage de Carlo Sironi. La question de la paternité l'intéresse depuis son enfance. Il s'est ainsi souvent demandé s'il pourrait devenir le père d’un enfant qui n’est biologiquement pas le sien. Cette interrogation a donné lieu au point de départ du film. Le réalisateur confie :

    "Sole est une proposition de réponse à cette question. Et puisque j’avais déjà raconté le chemin complexe de la maternité dans mes travaux précédents, c’était pour moi presque organique de poursuivre sur ce thème. En Italie, la maternité de substitution (ou gestation pour autrui) est interdite par la loi. Mais il existe de nombreux moyens illégaux de la détourner. C’est ce que j’ai appris aux côtés du président du tribunal pour enfants de Rome. Au cours de l’écriture du film, j’ai compris que ce que je voulais raconter, ça n’était pas le monde derrière le trafic de nouveau-nés, mais plutôt une histoire personnelle, la rencontre entre deux étrangers, la naissance d’un lien inattendu."

    Influences japonaises

    Carlo Sironi a beaucoup été influené par le cinéma japonais d’après-guerre, notamment les films de Mikio Naruse et Kaneto Shindo. "J’ai pensé que Sole devait avoir quelque chose de « japonais ». Pour l’ambiance visuelle j’avais en tête un photographe américain : Todd Hodo. Ses splendides clichés de chambres aux murs nus et aux couleurs froides m’ont beaucoup inspiré", précise le metteur en scène.

    Un acteur non-professionnel

    Claudio Segaluscio, qui interprète Ermanno, n’est pas un acteur professionnel. Carlo Sironi explique : "Dès le début, il était évident pour moi qu’Ermanno devait être un acteur non-professionnel. J’ai trouvé Claudio à l’école professionnelle qu’il fréquentait. Il correspondait en tout point à ce que j’avais imaginé d’Ermanno : il avait une douleur imprimée dans le regard, et surtout, quelque chose de beaucoup plus rare, une sorte de douceur mélancolique cachée derrière un masque d’impassibilité. Il m’a rappelé le protagoniste d’un film que j’aime beaucoup : Paranoid Park de Gus Van Sant."

    Thèmes de prédilection

    L’immigration, la solitude et la maternité sont des thèmes récurrents dans les films de Carlo Sironi. "La solitude et le besoin de se comprendre sont partout. Dans mes œuvres précédentes, j’ai raconté la vie d’étrangers vivant en Italie. Pour ces histoires, cela m’a semblé juste. Je pense qu’une sorte de tendre mélancolie m’appartient mais cela dépend des histoires que je vais raconter", raconte le réalisateur.

    Sandra Drzymalska

    Pour Lena, Carlo Sironi était convaincu qu’il fallait une actrice professionnelle. Il a ainsi rencontré Sandra Drzymalska en Pologne après avoir cherché dans différents pays d’Europe de l’Est. "Avec sa légèreté presque infantile, elle a su interpréter Lena d’une manière plus subtile que je ne m’y attendais. Elle a une façon très intense mais en même temps décalée d’être sur scène qui m’a tout de suite capté. Sandra a appris l’italien pour le film - bien sûr elle ne connaissait que les lignes du scénario que j’ai écrit en anglais. Ce qui est drôle, c’est que Claudio, lui, ne parle pas anglais. Pour toutes les répétitions et sur le tournage, mes deux protagonistes ne pouvaient parler entre eux que sur scène ou à travers moi", se souvient-il.

    Une cité balnéaire désertée

    Carlo Sironi a essayé d’éviter d’ancrer le film dans un lieu spécifique. Il a ainsi choisi de tourner à Nettuno, une station balnéaire proche de Rome qui n'a pas changée depuis la fin des années 70. "Il a cette architecture particulière, à la fois actuelle et intemporelle qui le rend presque anonyme. Cela renforce le minimalisme du film mais surtout donne le sentiment que cette histoire pourrait se dérouler dans n’importe quelle petite ville de province en Europe", exploque le cinéaste.

    Un accueil chaleureux

    Solo a été très remarqué : en festival, de Venise à Toronto, en passant par Pingyao en Chine où le film a obtenu le prix du public. A la Berlinale, Carlo Sironi a notamment été adoubé par Paolo Taviani, lors d’une masterclass où il a présenté le long métrage. "Qu’un maître comme Paolo Taviani ait aimé mon film est la plus belle récompense que je puisse recevoir. Qu’il ait montré le film à la Berlinale à côté de César doit mourir dans la section « On transmission » est un grand honneur pour moi. Je garde un souvenir intense de notre échange public. J’étais intimidé mais c’était très agréable de voir que nous avions des opinions similaires sur les manières de réaliser un film", se souvient le metteur en scène.

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