4,0
Publiée le 15 avril 2022
Un film touchant et magnifique. Un retour sur terre, au plus près de la nature et des hommes simples. Frances Mcdormand est infiniment crédible et humaine une fois de plus. Le deuil, la nature, la recherche de soi, la liberté, autant de thèmes fort abordés et filmés superbement. La photographie est splendide et la musique lancinante apaise. A voir et à méditer !
4,5
Publiée le 21 juin 2021
Très beau film, dont l'intérêt ne réside pas seulement sur l'interprétation de l'excellente (une fois de plus) Frances McDormand. Il y a, certes, la vision sociale d'une Amérique des pauvres gens (et notamment les retraités des classes populaires) qui survivent comme les victimes de la crise des années 30. Mais le film joue également sur ces destins de personnes qui prennent "la route" comme forme de vie sociale alternative au cadre du sédentarisme classique. Et, surtout, il y a une réflexion plus profonde, grave et souvent poétique, sur la fin de la vie, qui donne toute sa munificence à ce film, par ailleurs fort bien réalisé. A voir en ces temps de sortie du Grand confinement des peuples...
4,0
Publiée le 28 juin 2021
Un film qui prend son temps, montrer des gens, des vies, des choix, ou pas....
Lumière, musique et visages ; à voir sur grand écrans.
Lent, mais d'utilité publique pour comprendre la société américaine, des régions, une certaine vision de l'Amérique que je je commaissais pas.
Les cadrages sont chouettes aussi.
Beau travail.
4,0
Publiée le 4 février 2022
Avec "Nomadland", il ne faut clairement pas s'attendre à un film classique avec une histoire qui irait d'un point A à un point B. Il y a bien un point A, mais on cherchera vainement une fin même s'il y a une once de dénouement. Non, il s'agit bien de mettre des images sur les mots du livre éponyme. Avec une formidable Frances McDormand pour donner un personnage principal et le reste, c'est du documentaire sur ces nomades américains qui démontre ce que cache leur liberté. Chloé Zhao ne juge pas ce qui a pu les mettre sur les routes, comme la personnage principale; on peut lui reprocher, mais c'est aussi bien comme ça. On contemple et on fait fonctionner notre propre esprit critique.
4,0
Publiée le 1 avril 2022
Ce film très délicat de Chloé Zhao évoque des personnes qui, dans la grande tradition Américaine, ont décidés de prendre la route ; leur besoin de liberté mais aussi leur solitude. Sur une bande musicale délicate, la réalisatrice Chinoise nous offre de très belles images, des paysages de nature sauvage et profonde.
Ce drame humaniste, fait de rencontres, de dialogues simples et sincères, nous distille bon nombre de scènes émouvantes. Il nous montre spoiler: la survie de nomades vivant dans un Van, l'amitié et l'entraide de ces gens sans grands moyens, séniors retraitées ou travailleurs itinérants en recherche d'emploi.

Merveilleuse de force et de sobriété, Frances McDormand en temps qu'actrice principale porte ce très beau film sur ses épaules.
4,0
Publiée le 10 juin 2021
Dans son premier film « Les chansons que mes frères m’ont apprises » Chloé Zhao, jeune réalisatrice new-yorkaise, d’origine chinoise, portait un regard doux et amer sur la vie dans une réserve indienne dans le Dakota du Sud. Un film réaliste, presque un documentaire (la réalisatrice a vécu plusieurs années dans cette réserve), au ton poétique et mélancolique, ballade désespérée mais néanmoins d’une esthétique magnifique, paysages arides, sols ravinés, ciels d’orages, immenses prairies qui ondulent au vent….C’est sur ce tournage que Chloé Zhao avait rencontré un groupe de cowboys Lakota, qui sont à la fois des Sioux Lakota Oglala et d’authentiques cowboys qui portent des plumes à leurs chapeaux en l’honneur de leurs ancêtres Lakota – des cowboys indiens – une réelle contradiction américaine. Cette rencontre a donné « The Rider »
Ces deux films pouvaient être considéré comme des docu-fictions, à la forte dimension ethnographique. On pourrait en dire autant de son dernier film, « Nomadland » Un film beau et bouleversant, aux frontières du documentaire, à la rencontre des nouveaux nomades qui prennent la route en quête d’un nouvel horizon, mais aussi d’un travail. Après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, Empire, et la mort de son mari, Fern décide de quitter cette ville devenue fantôme et de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle. Elle va de petits boulots en petits boulots, d’Amazon, à la récolte des betteraves, en passant par un fast-food…elle croise et recroise des compagnons d’infortune, souvent des retraités âgés et désargentés, déshérités de l’Amérique d’aujourd’hui, garant son van sur des terrains en bordure de désert, à peine aménagés…
C’est une errance nostalgique qui peut rappeler les road-movies des sixties, les raisins de la colère de Steinbeck ou l’image des déclassés de l’Amérique de Trump…C’est un beau film mélancolique qui fait l’éloge d’un mode de vie simple dans le sillage des pionniers et des hobos, trimardeurs mythiques de l’identité nomade américaine, ils sont ces « vans dwellers » cette communauté laborieuse et solidaire de routards…C’est une ode à une héroïne libre, sociable mais solitaire, sensible mais pudique, généreuse mais farouchement indépendante…Frances McDormand a reçu l’oscar de la meilleure actrice, et le film a reçu une pluie de récompenses…Chloé Zhao comme dans ses précédents films a eu l’intelligence d’associer aux acteurs professionnels, des amateurs dans leurs vrais rôles, comme Linda May, Swankie et le gourou Bob Wells qui chaque année organise une réunion de ces déclassés pour échanger tuyaux et confidences…Chloé Zhao nous offre un film poignant et intense, d’une grande beauté et d’une douce mélancolie dans le prolongement de ces précédents films.
4,5
Publiée le 28 juin 2021
2011. Fern quitte le Nevada et laisse juste quelques affaires dans un garage, avant de partir dans un van qui a déjà bien vécu. Avant les fêtes elle va emballer des colis chez Amazon.

Son mari est décédé d’un cancer. La ville d’Empire où ils habitaient est rayée de la carte à cause de la fermeture du principal site industriel.

A Amazon elle retrouve des personnes connues, comme elle sur la route. Elle est invitée plus au Sud, à un rendez-vous d’autres nomades, animé par Bob Wells (qui joue son propre rôle). .

Fern poursuit sa route, toujours après des arrêts assez longs pendant lesquels elle occupe des emplois saisonniers (dans un camping, un fastfood ou pour la récolte de betteraves).

Comme dans beaucoup de road movies made in US, la route et les paysages sont magnifiques. Paysage tantôt minéral, montagneux, enneigé ou verdoyant filmé avec une grâce très émouvante, sur un fond musical sensible et subtil. Ce nouveau regard sur les paysages américains fait penser à l’histoire du cinéma américain, mais ici peuplé par des personnes marginales de ce début du 21ième siècle.

La plupart des personnes rencontrées par Fern jouent leur propre rôle et le jeu de Frances Macdormand, est tout à fait intégré à ce milieu. Naturel et sincère.

Le fil conducteur est le périple de Fern retracé sur quelques mois. C’est aussi une galerie de portraits, de personnages qui se dévoilent au fur et à mesure, même s’ils sont avares de paroles.

La crise des subprimes n’explique pas tout. Les personnes ont chacune de la complexité et un parcours accidenté, certaines (dont Fern) ont vécu des pertes qui les affectent encore.

Si l’existence de nomade révèle la valeur de la liberté, il semble exister un point de non-retour, à partir duquel plus aucun ancrage n’est possible.

Fern a franchi ce cap et préfère la vie où on ne dit jamais « adieu » à personne.

J’ai énormément aimé ce film modeste et mélancolique, réalisé au plus près des gens.

Mon blog : larroseurarrose.com
4,0
Publiée le 10 juillet 2021
tournée avec des amateurs et vrai nomades..du mondes moderne us et o excellente F.Mcdormand. c est touchant simple efficace un peu a la limite du documentaire,. des saynètes ,de la vie du quotidienne , qui se suivent et amplifie le sentiment de solitude..et de résistance des protagonistes.
4,5
Publiée le 17 juin 2021
Une actrice époustouflante dans un scénario malheureusement bien réel. Une historie surprenante et touchante.
4,0
Publiée le 17 avril 2021
L’action de Nomadland (basé sur le livre Nomadland: Surviving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder, paru en 2017) se déroule après la grande crise des subprimes de 2008. Depuis la fermeture de l’usine de gypse d’Empire, au Nevada, où Fern (Frances McDormand) travaillait, la ville est devenue fantomatique. Elle va alors choisir de se débrouiller en dehors d’un système qui semble ne plus pouvoir rien lui offrir.

Si certains spectateurs ont trouvé que le film, et son histoire, exposaient une ”philosophie naïve”, et si je reconnais moi même que ce n’est bien sûr pas du Ken Loach, la réalisatrice Chloé Zhao se garde bien, toutefois, de ne proposer qu’une vision idyllique, de cette traversée du continent, du Dakota du Sud jusqu’à la Californie.

Elle s’est intéressée à une Amérique désenchantée, à celle des laissés-pour-compte. Cependant, si certains ”nomades” sont partis vivre de la sorte en quête d’eux-mêmes, abandonnant le matérialisme de notre société, on peut noter aussi que la moyenne d’âge de ces ”nomades” est assez élevée. Il s’agit de retraités, pour beaucoup, qui n’ont, et après avoir travaillé pourtant des années, pas eu les moyens de conserver leur maison, voire de payer un loyer. Elle ne dépeint donc pas avec mièvrerie une vie qui ne serait faussement que ”paradisiaque”.

Pour certains, faire ce choix d’une vie aussi dépouillée de biens matériels ne peut être vraiment souhaitée tant ça dépasse leur entendement de trouver des avantages à ce type d’existence. Ils ne peuvent que ”subir” mais en aucun cas y trouver un quelconque épanouissement.

C’est hélas vrai qu’à notre époque où seule l’apparence de ce qu’on peut afficher compte, opter de vivre à contre courant en se séparant, au maximum, de tout ce qui est matériel n’est pas seulement singulier mais peut apparaître, pour plus d’un, carrément ”incompréhensible”.

Fern va reprendre goût à la vie avec une communauté de gens, comme elles, qui, bien qu'ayant tout perdu, vont lui prouver qu'on peut encore être heureux.

D'ailleurs, la fin de l’histoire nous montre une Fern qui décide de se séparer définitivement de tous ses souvenirs matériels (entreposés dans un garage/garde-meubles et qui "maintenaient" encore un ”lien” avec son ancienne vie) avouant à son ami qui, les récupérant, lui demande si elle veut vraiment s’en défaire : ”non je n’en ai plus besoin”.

Elle retrouve ainsi sa liberté pour entamer une nouvelle étape de sa vie. On voit Fern une dernière fois revenir dans les locaux de l'entreprise (laissée à l'abandon) où elle travaillait, avec son mari, et revenir aussi dans la maison qui fut la leur comme pour lui dire adieu et tourner la page définitivement de ce qui fut sa vie d’avant.

Avec ce final, je n'ai plus m'interdire de penser à la phrase de Louis Vigée ”Je suis riche des biens dont je sais me passer”.

Nomadland est à la fois un processus de deuil et une magnifique ode à la liberté, superbement photographiée et interprétée.

Frances McDormand, et David Strathairn, (dans un second rôle) sont les deux acteurs ”connus” car tout le reste du casting est composé de vrais nomades qui viennent y relater leur parcours et raconter leurs anecdotes. Notamment Bob Wells, jouant ici son propre rôle, connu pour sa chaîne YouTube, CheapRVLiving, où il vante les mérites de ce style de vie nomade (lui-même vivant dans un RV depuis 1995).
4,5
Publiée le 12 juillet 2021
Un beau films sur la décroissance, voulue ou subie, de belles images avec la recherche de la beauté des paysages de l'Ouest américains. La solidarité des communautés de voyageurs sans attache autre que leur van et les rencontres et les amitiés de passages. Frances McDormand très humaine et crédible, vraiment un beau moment de cinéma.
4,5
Publiée le 2 août 2021
Des caravanes sans pastis
C’est porté par à la fois une consécration aux oscars et un bouche à oreille très favorable que Nomadland fait un joli bout de chemin en salle. Et pourtant, ce n’est pas le film le plus lol ni le plus facile du moment. On suit Fern, veuve sexagénaire qui a tout perdu lors de la crise de 2008. Pour survivre, elle suit les troupeaux de travailleurs précaires depuis les entrepôts d’Amazon jusqu’aux cuisines d’un resto en passant par l’entretient d’un camping, à travers l’ouest américain. Un voyage envoûtant de bout en bout. C’est une micro-intrigue que l’on tient là. Plutôt une chronique en fait. Dans ces bouts de dialogues et ces plans larges sur des paysages à couper le souffle, Nomadland dit tout de ces travailleurs pauvres et rattache cette froide réalité américaine aux origine des Etats-Unis. Ces nomades rappellent beaucoup les settlers de la conquête de l’ouest. Beaucoup d’espoir et bien peu de satisfaction. Le personnage de Fern a le courage de vivre une vie difficile et elle met de la sincérité dans tous ses rapports aux autres, en particulier avec les autres vagabonds. La description de cette communauté de valeurs met en avant la solidarité nécessaire quand on vit en dehors de la société de consommation. Au final, c’est toute l’histoire des States qui défile en suivant la route démantibulée du van de Fern. Autour d’elle, une nature grandiose qui rappelle les plaisirs simples du frisson frais et de la lumière qui réchauffe et du toucher rugueux des arbres. On l’aura compris, ce sont tous nos sens qui sont conviés dans ce road-movie âpre et profondément humain. La mise en scène est ample et laisse de la place à toutes les évasions. Elle nous autorise à plonger dans nos propres réflexions sans jamais nous faire perdre le fil. Dès lors, le film se déroule aussi bien sur l’écran que dans nos têtes, la plus grande des salles de ciné. A l’interprétation, Frances McDormand excelle comme jamais et démontre une fois de plus par un simple sourire ou un tout petit geste du quotidien toute l’étendue de son talent. Assurément un grand film d’aujourd’hui et une merveilleuse suite des Désaxés de John Huston. L’histoire continue.
4,0
Publiée le 26 juillet 2021
Un film remarquablement mature. Chloé Zhao montre les choses simplement et c'est bien là le plus compliqué.
4,0
Publiée le 26 août 2021
Un film fort , remarquablement interprété par la géniale Frances McDormand , et filmé avec une vraie personnalité d'auteur, mais qui laisse quand même trop de choses dans l'ombre par son abord elliptique pour emporter une totale adhésion . Attention , c'est néanmoins un film à ne pas rater et qui aborde de nombreux thèmes salutaires dans notre curieuse époque .
4,5
Publiée le 7 juin 2021
Un beau film! Poignant et doux. Un film qui distille mélancolie et solitude mais exhale aussi beaucoup de bienveillance. Pas de rebondissements sordides ou spectaculaires. Simplement la vie de braves gens qui retrouvent liberté et fraternité le long des routes américaines et se réapproprient humanité et dignité hors d'un système qui broie et recrache les petites gens au bout du rouleau. Un beau portrait de l'Amérique.
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