4,5
Publiée le 4 août 2021
Très beau, tout en délicatesse. Certains moments sont bouleversants. Il faut aimer les films contemplatifs, qui prennent leur temps, qui suggèrent lentement.
4,5
Publiée le 19 juin 2021
À la hauteur du précédent , cette réalisatrice qui trouve là encore une empathie avec ses personnages et son film une justesse et une sensibilité hors normes !!!!!!
4,5
Publiée le 1 mai 2021
je pense que Clint Eastwood aurait aimé faire ce film la vision d' une Amérique différente est très bien posée dans cet opus
l 'interprétation de Frances McDormand est juste magnifique et fait remonter le niveau désastreux ( à des rares exceptions faites) des productions hollywoodiennes de ses dernières années
un bel hymne à l 'être humain accompagnée d une réalisation sans faille
ça fait vraiment du bien de se poser 2 heures devant cette réflexion maitrisée de main de maitre
4,5
Publiée le 13 juillet 2022
Les pionniers d’Amérique venus d’Europe allaient d’Est en Ouest, traversant cet immense territoire plein de promesses à la découverte mais aussi à la conquête souvent sanglante de ressources qu’ils croyaient inépuisables. Deux siècles après cette grande transhumance vers l’Ouest qui connut son plein essor au début de XIXème siècle, les habitants de ce pays qui est devenu cent ans plus tard la plus grande puissance mondiale, sont pour beaucoup remplis de désillusions, le fameux « rêve américain » tenant de moins en moins une promesse qui n’a jamais été en réalité que chimère pour la majorité d’entre eux. L’impitoyabilité du système capitaliste qui doit désormais se défendre face à la montée d’autres géants comme la Chine ou l’Inde, s’est encore renforcée. Bien heureux, ceux qui peuvent espérer vivre de leur retraite avec un toit sur la tête, tout en priant de ne jamais tomber malade. Prendre la route après avoir vendu le travail d’une vie, est parfois tout ce qui reste comme solution pour ne pas tomber dans la misère. Au volant de camping-car miteux, ils roulent non plus pour chercher l’eldorado mais tout simplement pour tourner en rond à travers le pays au gré des petits boulots que quelques grands trusts consommateurs de main d’œuvre non qualifiée ont la bonté de leur offrir pour quelques semaines. On les appelle les « Van dweelers » ou les « nouveaux nomades américains ». En 2011, Fern (Frances McDormand) récemment veuve vient de perdre son emploi dans l’usine de plâtres de la petite bourgade d’Empire dans le Nevada devenue depuis ville fantôme. Ayant vécu là toute sa vie avec son mari face au désert, elle doit quitter son logement dans un délai de cinq semaines. Après quelques hésitations, informée par une amie, elle rejoint la communauté animée par Bob Wells, bénévole qui orchestre tout un système d’entraide et d’éducation pour aider ces vieux nomades à faire face aux avaries du voyage. Fern va faire l’apprentissage de cette vie d’errance entrecoupée de haltes dans les points de rassemblements où la solidarité unit ces oubliés qui redécouvrent la vie des pionniers, certes de manière moins rude et moins dangereuse mais aussi moins exaltante car le carburant de la promesse d’un avenir radieux n'est plus là . Là est bien sûr toute la différence. C’est la journaliste Jessica Bruder, qui à la suite de la disparition du code postal d’Empire faute d’habitants, a choisi de rendre compte du phénomène des « Van dweelers » s’étant développé à partir de la crise immobilière qui de 2007 à 2009 creusa encore un peu plus les inégalités et laissa beaucoup de retraités avec des pensions devenues peaux de chagrin suite à l’effondrement des cours sur lesquelles elles étaient indexées. La lecture de son roman à vocation documentaire (« Nomadland: Surviving America in the Twenty-First Century ») frappa Frances McDormand tout comme l’acteur/producteur Peter Spears. Ils décident alors de le porter à l’écran pour ce qui sera « Nomadland ». Pour la réalisation, leur choix se porte sur Chloe Zhao après qu’ils ont vu « The Rider » au festival de Toronto en 2017. Le cinéma américain n’a jamais craint l’introspection et n’hésite pas à en confier ici la charge à une jeune réalisatrice chinoise qui a malgré tout rejoint Londres puis New York dès l’âge de quinze ans. Comme dans son précédent film (« The rider »), ce qui frappe au-delà de la parfaite maîtrise technique dont elle fait preuve, c’est la manière dont Chloé Zhao s’inscrit sans peine dans le sillon creusé sans relâche par le cinéma américain depuis les années 1960 et même parfois bien avant (John Ford et « Les raisins de la colère » en 1940), qui à travers des sujets plus forts dramatiquement dressait le portrait d’une Amérique ayant déjà bien du mal à marcher sur ses deux pieds. Martin Ritt, Sam Peckinpah, Michael Cimino, Martin Scorsese, Hal Ashby, Francis Ford Coppola mais aussi John Frankenheimer dans son film, « Le pays de la violence » (1970), ont parfaitement montré comment l’Amérique profonde était en train de décrocher irrémédiablement. Depuis la mondialisation s’est installée et l’affaire semble désormais entendue avec comme résultat un horizon définitivement bouché pour les « petits soldats » du système qui vont devoir en sus subir la crise climatique. Fern qui s’est depuis longtemps construit une bulle intérieure au sein de laquelle elle se ressource et dans laquelle elle laisse peu de monde entrer, nous offre plein écran son regard où transparaît derrière le sourire de circonstance qui lui sert de passeport, la quête de sens à ce grand tour qui conduit doucement jusqu’à la mort tous ces corps fatigués, obligés de continuer à fonctionner encore un peu pour nourrir la soif de profit inhérente au système capitaliste dérégulé, en allant chercher les petits boulots là où ils se trouvent. Pas besoin d’action pour ce film qui ne participe plus d’un cinéma de combat dénonçant frontalement et parfois violemment tout en laissant entrevoir un monde meilleur grâce à la lutte et à la fédération des énergies. Le cinéma de Chloe Zhao que certains qualifient un peu facilement de doux car il n’est pas empreint de violence physique, est le cinéma du constat qui n’a besoin pour convaincre et sensibiliser que de la description du réel interprété par les protagonistes eux-mêmes. C’est aussi le cinéma de l’attente. Celle d’une catastrophe à venir, indéfinie mais aussi protéiforme que l’homme ne peut sans doute plus éviter, ayant démontré depuis trop longtemps son incapacité à dépasser sa propre condition. Un obstacle sans doute infranchissable pour les malheureux mortels que nous sommes en dépit de toutes les Greta Thunberg de la terre. Une Greta Thunberg, bien malgré elle, devenue le jouet des grands qui régissent ce monde et triste illustration de la cynique maxime exprimée par le prince Salina joué par Burt Lancaster dans le « Guépard » de Visconti en 1963 : « Faire que tout change pour que rien ne change ». Reste donc les magnifiques paysages qui jalonnent tous les Etats traversés dont se repaît Fern et que Chloe Zhao filme de manière crépusculaire (photographie de Joshua James Richard, déjà présent sur les deux premiers films de Zhao), se demandant peut-être quand ils finiront eux aussi par être définitivement emportés par la folie de l’homme. Un film tout à la fois réaliste et poétique que nous propose une déjà très grande réalisatrice qui démontre une nouvelle fois qu’elle dirige formidablement les acteurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, en réussissant à les placer sur un pied d’égalité afin de faire ressortir toute l’humanité qui les habite. Le tout sans recours facile au pathos comme trop sou-vent dans le cinéma français. Frances McDormand qui habite tout le film est comme toujours parfaite de sobriété et de vérité. Elle a vu juste, récoltant là son troisième oscar qui fait d’elle la plus grande actrice célébrée par l’Académie, juste derrière Katherine Hepburn récompensée quatre fois. Sublime et désespérant.
4,0
Publiée le 25 août 2022
Ayant perdu son mari, son emploi, sa maison, et même sa ville (!), Fern décide de devenir une nomade. A bord de son van, elle arpentera les Etats-Unis, découvrant les difficultés de sa condition, et une communauté vivant en marge de la société.
« Nomadland » n’a pas volé son joli succès critique en 2021. Car il aborde une part invisible de la société américaine. Ceux qui ont tout plaqué pour vivre en quasi-indépendance. Parfois par choix, le plus souvent par nécessité, ces nomades des temps modernes apprécient leur liberté tout en étant confronté aux immenses contraintes que l’autonomie représente. D’autant plus qu’ils sont pour la plupart relativement âgés. Chloé Zhao traite son sujet de manière quasi documentaire. Des personnages souvent incarnés par de vrais nomades (dont Bob Wells, célébrité dans ce milieu, qui joue son propre rôle). Une mise en scène sobre, utilisant souvent des gros plans et grands angles sur ses protagonistes marqués par la vie. Une attention du détail, montrant qu’une assiette brisée ou une nuit froide représente un challenge pour ces personnes. Tandis que les prestations poignantes de David Strathairn et Frances McDormand, la jolie photographie et les magnifiques paysages américains rappellent que l’on est bien dans un film fait par et pour le cinéma. En outre, le film traite de ses thèmes de manière intelligente et pertinente. Montrant l’énorme vulnérabilité du troisième âge aux USA, pays où la notion de retraite est très relative. Ou le paradoxe des nomades, voulant vivre en dehors de la société, mais contraints d’effectuer les emplois les plus précaires du système pour survivre. Un beau drame, empreint d’une poésie mélancolique certaine.
4,5
Publiée le 13 juillet 2021
Road movie profondément humain, émouvant, au style épuré, authentique, et parfois même contemplatif. Le jeu d'actrice de Frances McDormand est d'une grande justesse et que dire de la photo, magnifique, un dépaysement total et touchant. Beau film, peut-être pas celui que vous voudrez voir en période de coup de blues, par contre.
4,0
Publiée le 3 mai 2021
Il y a dans ce film, dans le destin de ces vies minuscules et "libres", la sensation de notre monde, de notre civilisation qui hocquette. On les sent écrasés par un système mais jamais ils ne se plaignent, ne se lamentent, ils se tiennent debout, droit, à l'étroit parfois dans leurs caravanes mais ils avancent et ils vivent ce qu'ils peuvent vivre de mieux. Nomadland est émouvant parce qu'il n'est le portrait que de'hommes et de femmes intenses, vibrants, qui jusqu'au bout garderont toute leur dignité. Perdus sur l'immensité de la Terre, fourmis travailleuses d'un système qui les exploite. Mais ça, jamais on ne le lira dans leurs yeux trop fiers.
Magnfique et émouvant.
4,0
Publiée le 17 octobre 2022
Un superbe film contemplatif sur le deuil et l'alternative à notre mode de vie occidental à travers un road trip d'une beauté extraordinaire.
4,0
Publiée le 12 juin 2021
Un point de vue surprenant, philosophique et émouvant sur le nomadisme. Au travers du parcours physique et psychique de Fern (quelle interprétation de Frances McDormand !), ce mode de vie que l’on imagine souvent subit et austère se révèle sous un jour différent. Quand il est choisi, malgré sa rudesse, c’est surtout un monde d’entraide, de rencontre, de liberté, de proximité avec la nature. A noter sur le plan technique la qualité de la réalisation et de la photo.
4,5
Publiée le 10 mai 2021
On découvre le cinéma de Chloé Zhao, en 2015 avec « Songs My Brothers Taught Me » en français « Les chansons que mes frères m’ont apprises « le film fait sa grande première à Sundance et passe aussi par Cannes, à la quinzaine des réalisateurs. Le premier film de Chloé Zhao, suit ici le destin de Johnny et de sa petite sœur Jashaun dans la réserve indienne de Pine Ridge. Réserve sioux du Dakota du Sud, où sera également tourné « The Rider ». Premier film inoubliable qui installe ici les bases de son cinéma, un cinéma au plus près de la vérité entre fiction et réalité qui recherche ou redécouvre son identité. À travers ces trois premiers films le thème de... boulevardducinema.com
4,5
Publiée le 13 juillet 2021
Pas super gai c'est sur mais très bon film même si ce n'est pas original bien mis en scène et comme toujours
frances Mc Dormand exellente quelle que soit le film dans le quel elle joue sujet on ne peu plus d'actualité aux USA
4,0
Publiée le 25 mars 2022
Dans une lumière diffuse créant des plans proches de tableaux se détache l'image d'une fragile puissance de Frances McDormand dont le charisme naturel porte l'émotion de ce drame de la perte, tant financière que personnelle. A l'instar de la musique country, nostalgique et virile, ce périple met en scène des individus en souffrance mais résilients et optimistes, tel David Strathairn et les comédiens non professionnels pourtant imposants de justesse, tout en pudeur. Ces terres de nomades à la fois exilés et aventuriers nous offrent une vision différente du voyage, tant intime qu'itinérant à travers l'entrelacement de parcours (de vies). Une ode à la touchante mélancolie.
4,0
Publiée le 17 octobre 2021
La réalisatrice d'origine chinoise Chloé Zhao filme une Amérique superbe (du point de vue de la richesse des paysages qu'elel filme) et déchirante comme peu de cinéastes américians savent le faire actuellement. Avec une succession de scènes courtes, toujours justes, souvent émouvantes, Chloé Zhao dresse le portrait d'une amérique délaissée socialmeent et economiquement. Jamais tentée par le pathos, le film offre même parfois quelques lueurs d'espoir. Mise en scène lumineuse, scénario très bien écrit, le film bénéficie aussi d'une magnifique interprère, Frances Mac Dormand qui avec peu d'effets, donne une réelle épaisseur à son personnage dont l'empathie crève l'écran.
4,0
Publiée le 26 juillet 2021
J'avais peur que le film soit déprimant et dans un réalisme social convenu et que Mc Dormand en fasse trop. Et j'ai été totalement embarqué par la justesse du ton, la beauté des personnages, l'histoire simple d'une femme qui pourrait partir à la dérive suite à la mort de son mari et qui choisit de partir avec son camion. Commence alors un road-movie passionnant et touchant où la réalisatrice nous donne l'opportunité de réfléchir au sens de nos existences et de nos sociétés modernes. Mc Dormand est juste magnifique. Sensible, désespérée et humaine. Un film à voir et à revoir.
4,0
Publiée le 25 juin 2021
Il n’y a pas plus américaine, à mes yeux de français, que la réalisatrice d’origine chinoise qui parle à tout le monde dans un langage cinématographique qui n’appartient qu’à elle.
Elle nous avait déjà régalés par son empathie chez les derniers cow-boys
https://blog-de-guy.blogspot.com/2018/04/the-rider-chloe-zhao.html
et chez les indiens
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/09/les-chansons-que-mes-freres-mont.html
sans l’ombre d’un factice romantisme.
Cette fois il s’agit d’un « road moovie » on ne peut plus « road moovie » échappant aux facilités du genre et cependant d’une grande beauté, sans faux pittoresque. L’actrice principale Frances Louise McDormand ne parle pas beaucoup, mais nous interroge profondément. La lenteur du film permet à la poésie d’infuser et les morceaux de country viennent naturellement. Les conditions sociales dans le milieu des vagabonds en van a beau être très rude, l’entraide, la vitalité qui se retiennent de cette heure cinquante nous donnent une belle image de l’humanité, loin des jérémiades et des violences. Ce film sur la mémoire, la dignité, la liberté est d’une grande richesse.
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