4,0
Publiée le 13 juin 2021
Qu'ils sont attachants les américains, quand Frances Mac Dormand, part à leur rencontre dans un van vétuste, qu'elle veut ,après avoir travaillé chez le géant Amazon, ( Nevada ?) arrondir ces fins de mois , en travaillant chez Wall Drug (alimentaire) , ou vendre des pierres précieuses, ou encore s'occuper de betteraves rouges dans le Nebraska....Elle déambule donc physiquement, mais surtout moralement dans une Amérique dévastée (celle des petits retraités, qui doivent finir leurs mois avec 550 dollars)...elle rencontre des "cœurs purs" , des gens en rupture, des "malades" qui tous portent différents secrets, et c'est le sien (de secret) que le film dévoile au fil de la route, petit à petit , comme un liqueur qui ronde le foie, l'âme, tous les sens....Le film nous montre davantage les gens que les grands espaces, qui sont ici suggérés (dans des tons tristes souvent, même dans le désert chaud), le tout accompagnée d'une musique douce à la guitare, avec un refrain qui vient apaiser plus que rendre coupable.....Il s'agit aussi d'une Amérique coupable, qui bat sa coulpe, délaissant ses "nomades" qui doivent reconstruire leur vie....C'est beau, c'est attachant, on prend un peu un coup dans la 'gueule", mais la réalité du monde est souvent ainsi.....Je conseille, c'est quelque part un feel good movie;
4,0
Publiée le 6 juillet 2021
Un film humble et très humain sur des gens qui vivent de précarités dans leurs camionnettes enchainant petits boulots et vie de nomades, c'est pas la vie qu'ils ont choisis mais les conséquences de la crise économique aux Etats-Unis de 2008 comme c'est le cas de l'héroine. Il y a des rencontres sur les chemins dans différents états du pays, des affinités, des blessures du passé et du présent mais il y a une osmose à toutes ces personnes, une solidarité très bien montré dans "Nomadland". C'est le troisième long métrage de la cinéaste prometteuse Chloé Zhao que j'avais repéré auparavant dans "The Rider", elle a écrit le scénario, mis en scène, que lui a proposé son actrice principale et productrice Frances Mc Dormand et ces deux là ont fait du très bon travail dans la mise en scène très réelle avec de belles lumières et décors de différent coins de l'Amérique pour l'une, très bonne interprétation pour Frances. Il y a des acteurs non professionnels qui font très bien leurs jobs. Les récompenses aux Oscars sont amplement mérités de mon point de vue.
4,0
Publiée le 12 juillet 2021
Encore une excellente performance de l'héroïne principale du film. Servie par une histoire simple sur le papier, la mise en scène est très intéressante et efficace. Cela amène à une vraie réflexion globale sur la vie de manière générale.
Un très bon film.
4,0
Publiée le 10 mai 2021
Plongée brutale et touchante de l’Amérique profonde celles des nouveaux hippies, les nomades, ceux qui galèrent au quotidien pour survivre, sous fond de propagande politique sociale. Un film très personnel porté par l’époustouflante F.McDormand, on pourra lui reprocher un partie pris et un certain bavardage mais au film c’est un très grand film. Oscar du meilleur film mérité.
4,0
Publiée le 21 juin 2021
Oui, vraiment Nomadland mérite plus qu'un détour et Frances Mcdormand vaut le voyage! L'air de rien, ce vrai-faux documentaire dévoile une face cachée de l'Amérique. Oui, le point de rupture de ces vies de travailleurs âgés est la crise de 2008, mais le sujet est ailleurs, car nous ne sommes pas en Europe, et encore moins en France. On voit brièvement les entrepôts Amazon, mais le propos ne vire pas au politique, et s'intéresse plutôt à la vie itinérante de ces marginaux de l'américan way of life. Un choix qui s'est imposé malgré eux, par nécessité économique, puis qui devient un mode de vie volontaire, une sorte de retour à l'esprit pionner américain. Pour survivre en dessous des radars, la solidarité, la débrouille, une vision positive de la vie sont de mise, et Fern les incarne avec pudeur et détermination. Les tentations existent pourtant de revenir dans le droit chemin, par exemple spoiler: habiter chez sa sœur, ou de répondre à l'invitation de l'ex routard Dave,
mais non le souvenir de la vie passée avec Bo, le mari trépassé, l'horizon désertique, sont les plus forts et attirent ces lonesome people comme une lumière attire les insectes. Ce scénario de qualité s'accompagne d'une photographie grandiose, mais sans trop en rajouter, d'une bande son apaisée, et des acteurs non-professionnels criant d'humanité (Swankie et Linda May). Qu'une actrice non maquillée, non liftée de soixante ans peut être belle, parce qu'elle assume pleinement son physique, et ne perd rien de son sourire espiègle. Vous nous l'aviez expliqué à Lyon lors du Festival Lumière en 2019, Frances, vous tenez votre parole, quel plaisir pour nous. Cinéma - juin 2021
4,5
Publiée le 10 décembre 2021
« Nomadland » nous parle avec beaucoup d'intelligence et de pudeur de la crise économique qui égratigne, depuis bien des années, le fameux « rêve Américain ». On y suit une femme d'une soixantaine d'années, qui vient de perdre son mari et qui décide de « prendre la route » à bord d'un Van aménagé. L'histoire pourrait être totalement dramatique, pourtant, la beauté des paysages, la liberté de ce mode de vie... mais surtout la qualité des gens que rencontre l'héroïne pousse vraiment à la réflexion. La réalisatrice Chloé Zhao (d'origine Chinoise mais résidente Américaine) nous dépeint une vision réaliste, intime et passionnante d'une certaine partie de la population des États-Unis qu'on appelle désormais les « Nomades ». Souvent âgés, oubliés de la société, il se rassemblent et se regroupent... un peu comme les anciens colons qui ont construit leur pays. Le long de la route, ils font preuve d'une belle solidarité et d'une philosophie qui force le respect, avec un retour aux anciennes valeurs qui me paraît intéressante, tant sur le fond que sur la forme. Les Oscars semblent d'ailleurs en accord avec moi, puisqu'ils ont jugé bon de récompenser le film de trois grands prix... ceux du meilleur film, de la meilleure réalisatrice et aussi (le plus évident pour moi) de la meilleure actrice. Il faut reconnaître que Frances McDormand est juste incroyable dans le rôle principal. Alors, ne soyez pas timides.... foncez : « on se retrouvera sur la route ! »
4,0
Publiée le 9 juin 2021
A travers cette critique de la société capitaliste actuelle, on suivra les pérégrinations de Fern, une femme que la vie n’a pas gâtée et qui depuis la mort de son mari et l’effondrement ouvrier de sa ville Empire, vit désormais dans son van bricolé par ses soins, allant de petit boulot en petit boulot. Malgré tout, elle a choisi de vivre car la beauté de ce qui l’entoure et ses rencontres vont lui prouver que le bonheur est ailleurs. Ce film quasiment documentaire nous montre l’envers du décor de l’Eldorado américain à travers le témoignage de ces milliers d’itinérants qui comme Fern, essaient de trouver un sens à leur vie après avoir beaucoup perdu. D’une beauté rare, magnifié par les vers de William Shakespeare, un grand film !
4,5
Publiée le 26 juillet 2021
Contemplatif et envoûtant on se laisse embarquer avec elle dans son van, ses histoires, sa vie... à voir de préférence sur grand écran.
4,0
Publiée le 2 octobre 2021
À la fois tenté par le sujet et, quand même, l'Oscar (entre autres) du meilleur film mais inquiet par la présence de Chloé Zhao derrière la caméra, son précédent « The Rider » m'ayant plus ennuyé qu'autre chose : il est peu dire que le premier aspect l'a emporté, et de loin. C'était magnifique. Pourtant, « Nomadland », ce n'est pas trop mon genre, normalement. Lent, contemplatif, « social » (comprenez « prétexte à être ennuyeux »)... Sauf que le charme a opéré. Quasiment tout de suite.

L'histoire est simple mais claire, fluide. Ce n'est jamais trop ni trop peu. La réalisatrice sublime les paysages comme peu l'ont fait ces dernières années, aussi admirablement choisis qu'exploités. Je peux comprendre qu'on y soit hermétique : j'ai l'impression que cela se joue dans l'inconscient. Mais me concernant, j'avoue m'être rarement senti aussi bien que devant ces décors sublimes, cette musique harmonieuse, ce portrait de femme puissant, fidèle à elle-même et ses convictions jusqu'à la dernière minute.

Il y a une dimension presque religieuse, un rapport à la foi implicite que j'ai trouvé très fort, comme cette description des rapports humains, montrée avec beaucoup de chaleur et de sensibilité, sans jamais les idéaliser ou les simplifier. Ce film, je l'ai juste trouvé beau. Il m'est allé droit au cœur, que ce soit son rapport à la nature, aux plaisirs simples ou la force qui se dégage de cette héroïne inoubliable, surtout lorsqu'elle interprétée par Frances McDormand. Du cinéma à l'état pur, que je suis heureux d'avoir découvert dans l'une des plus belles salles de la région parisienne.
4,0
Publiée le 17 janvier 2022
La première chose à dire, c’est que la réalisation de Zhao est un sans faute. Elle filme au plus près les visages, les émotions, sans oublier de mettre en valeur les paysages à couper le souffle que traverse son héroïne. C’est la cohabitation permanente de l’individu face à l’immensité de l’espace. La musique, au piano, n’est utilisée que dans les moments où Fern roule, où elle marche, où elle contemple la nature. Le reste du temps, pas de musique, juste le bruit du vent, des insectes, de la vie. Zhao filme une héroïne cabossée, au visage marqué, qui vit sa vie de femme dans un van minuscule et aménagé, et qui alterne les rencontres, les petits jobs ingrats avec la route. Ca dure presque 2 heures, on pourrait croire qu’on va s’ennuyer avec toutes ses scènes de vie quotidienne, tous ces moments de solitude et de silence, et bien pas du tout ! Ce n’est pas seulement grâce à la performance de Frances McDormand, c’est toute la démarche de Chloé Zhao fait donne ce résultat. Elle a choisi de ne pas embaucher d’autre acteurs que McDormand, tous les autres (et on en a la confirmation lors du générique de fin) jouent leur propre rôles, raconte leur propre histoire. On est donc à deux doigts du documentaire, on pourrait qualifier son film de docu-fiction sans que ça lui enlève quoi que ce soit en termes de qualités cinématographiques. Tous ces gens qui entourent cette magnifique actrice ne jouent pas la comédie, ils n’ont pas à être crédibles ou pas, ils sont ce qu’ils sont à l’écran, ils parlent avec leurs mots de cette vie étrange dans laquelle il semble s’épanouir. Il n’y a pas à creuser beaucoup pour se rendre compte que cette vie de nomade n’est pas non plus venue comme çà, par pur choix. Maladie, chômage, deuil impossible, crise économique, frais médicaux exorbitants, tous ont une raisons d’avoir choisi cette vie mais aucun ne se plaint. Il y a une solidarité et une humanité qui saute aux yeux, elle est sans doute propre aux gens qui vivent un petit peu à la marge. Il n’y a aucun misérabilisme dans « Nomadland », pas une larme. Enfin si, juste une à la toute fin, lorsque Fern retourne dans sa ville devenue ville fantôme. La pudeur avec laquelle Zhao filme ces gens saute aux yeux et touche en plein cœur. Au milieu d’eux, Frances McDormand laisse parler son immense talent. Fern distille ses émotions au compte goutte, et Mac Dormand sait merveilleusement jouer ce genre de personnage. Elle accepte de se laisser filmer dans des situations qu’on ne montre pas d’ordinaire au cinéma (sur les toilettes) ou pour une actrice passé 30 ans (intégralement nue dans un torrent), elle donne à Fern 100% d’elle-même et même peut-être un peu plus. Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler dans « Nomadland », il s’agit d’un road-movie, de rencontres successives, de petits boulots qui s’enchainent. Zhao filme une Amérique qu’on ne voit pas beaucoup au cinéma, celle des laissés pour compte de la crise de 2008, ceux qui ont des retraites minuscules et qui ne peuvent vivre que dans leur van. Il ne s’agit pas ici d’immenses camping car luxueux, mais plutôt de fourgons aménagés (parfois avec une remorque) minuscules, où on dort recroquevillé, sans isolation, où on cuisine sur une plaque unique et on mange quasiment au dessus. Tous ces gens sont à la merci d’une panne moteur qu’ils n’auraient pas les moyens de payer et qui les laisseraient sans rien du tout, pour le coup. spoiler: Fern, à deux reprises, est hébergée dans une maison. Chez sa sœur d’abord (pour lui emprunter de l’argent), chez le fils de son ami Nick ensuite. Les deux fois on lui propose de rester, les deux fois elle décline et part aussi vite qu’elle peut.
Il y a dans cette vie de nomade pas seulement de la précarité, il y a aussi une forme de liberté qui semble lui convenir, qui semble leur convenir à tous. « Nomadland » est un film qu’il faut voir si on veut comprendre un petit peu cette Amérique qui nous semble parfois si étrange. Dans ce pays sans filet social, sans Sécurité Sociale, qui a érigé la Liberté comme vertu supérieure à toutes les autres, il est entendu qu’elle a un prix. Nous, ici, n’imaginons pas payer ce prix là. Là-bas, dans le Middle West, dans l’Amérique de 2021, c’est différent. Ce qui peut déconcerter le spectateur français peut aussi l’interpeller et le toucher. C’est le cas avec « Nomadland »
4,0
Publiée le 16 juin 2021
Embarquez avec ce film sur les chemins des nomades américains. Les home less mais pas sans toit! Dans les paysages à couper le souffle que sait si bien filmer la réalisatrice , nous voyageons au fil des saisons dans l'univers de ceux qui vivent dans leur camping car par choix ou par nécessité..... Magnifique interpretation de tous . Une mention spéciale pour tous ceux qui ont accepté de partager dans ce film
4,0
Publiée le 13 décembre 2021
Fern a perdu son mari par le passé. Elle a également perdu son travail, comme la plupart des habitants d'Epire, ville ouvrière du Nevada, quand l'usine ferme suite à un accident. Elle décide de vivre dans son van et part sur les routes, vivotant de petit boulot et côtoyant une population itinérante désœuvrée.
Drame social aux nombreux prix, Nomadland les mérite. C'est sans pathos qu'il décrit la vie des laissés pour compte, qui ont perdus leur argent, leur santé, leur travail, et à qui le système américain ne permet pas de se retrouver. C'est aussi l'histoire émouvante de Fern, qui fait son voyage initiatique pour se retrouver dans ce road movie spoiler: qui finit où il commence
.
Chloé Zhao, la réalisatrice, sublime la grandeur des paysages, où se plonge littéralement le personnage principal, avide de se perdre, de se diluer dans ces étendues.
Un très beau film, humain.
4,5
Publiée le 15 juin 2021
Une fois encore TRÈS RÉUSSI!
Avec un regard bienveillant, Chloe Zhao se penche sur les « déshérités » de son pays d’adoption.
Quitter ou rester dans la réserve indienne (Les chansons que…)
Cette autre famille d’indiens, passionnée de rodéo, mais la Vie d'après? (The Rider).

Cette fois ce sont les travailleurs précaires, au point d’habiter sur place, dans son van ou camping car….
Sa façon de filmer les gens modestes et les liens qui les unissent…. avec tant d’empathie nous montrer le quotidien trivial avec lenteur mais aussi beaucoup de poésie, dans ces grands espaces….
Entre longs plans sur l’immensité et la beauté des paysages à toute heure; rugosité de la vie quotidienne
et liens fraternels

Plus de travail, plus de maison, puis la vie précaire de « sans domicile fixe » mais toujours l’humanité,
la fraternité.
Une autre forme de vie que les « gens du voyage » ?
4,0
Publiée le 14 juin 2021
Chloé Zhao fait du bon cinéma, sobre et recherché, le scénario est de grande qualité. Aussi bien que ses deux précédents films
4,0
Publiée le 10 juin 2021
J'attendais vraiment ce film car je suis accro aux road mobiles. Le dernier que j'ai aimé est ce film sur une jeune russe qui traverse les EU jusqu'en Alaska pour rejoindre la Russie. Avec Nomadsland, on est sur autre chose. Pas de dénonciation sociale (Libé n'a pas aimé) d'une Amérique où l'on travaille tard pour continuer à vivre. Pas de pathos inutile ou de révolte. Plutôt une vie sur les routes choisie de plein gré qui est dans l'ADN de pas mal de gens là-bas. On renoue avec une attitude états-unienne ancienne du "ailleurs est mieux que demain" (P. Morand). Pas de misérabilisme. On consent à un nomadisme qui paraît plus enviable qu'une vie en lotissement. Le rapport à la nature relève de l'évidence et le film prend parfois l'allure d'un documentaire sans tomber dans le plaidoyer ou l'hagiographie. Enfin et c'est un point qui fait du bien car c'est rarement dit au cinéma, les nomades présentent des valeurs d'entraide qui tranchent avec la vie de sédentaire. Ces gens en ultime partie de leur vie sont heureux et ça peut gêner. Moi, ça m'a plu. Le film m'a transporté. Je les rejoindrai sans doute.
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