Richard Wong a lu le scénario de Mission Paradis en une heure et demie et a immédiatement su qu'il pourrait en faire un film. Il se rappelle : "A l’image de cette première lecture, j’ai le sentiment que la réalisation de ce film s’est faite en un clin d’œil et cela provient de la joie qui émane du script. Cette joie et la passion qui en résultent nous ont portés à chaque étape,d’autant que ce n’est pas un film qui a été facile à monter –rien avec une telle ambition ne l’est. La qualité du scénario est exceptionnelle et je crois que ça se voit à l’écran."
Richard Wong a opté pour un point de vue différent du road-movie classique. Le metteur en scène explique : "C’est le voyage d’outsiders et de losers auxquels je pouvais m’identifier – nous le pouvons tous, d’ailleurs. Notre société a tendance à désexualiser certains groupes (notamment les Américains d’origine asiatique) et c’était l’occasion d’en parler frontalement. Les handicaps de Scotty, Matt et Mo sont physiques, mais nous surmontons tous notre propre version : que ce handicap soit physique ou psychologique ou même situationnel."
Mission Paradis est le remake du film espagnol Hasta la vista sorti en mars 2012, dans lequel trois amis handicapés partent en Espagne où ils espèrent vivre leur première expérience sexuelle. Le long métrage de Geoffrey Enthoven est par ailleurs inspiré de l'histoire d'Asta Philpot, un citoyen américain né avec une maladie congénitale : l'arthrogrypose. Après avoir entendu parler d'une maison close munie d'un accès pour fauteuil roulant en Espagne, il a visité l'endroit et y a perdu sa virginité.
Bien évidemment, il était primordial pour Richard Wong d’avoir le soutien et l’aide de la communauté des personnes handicapées. "Nous avons travaillé avec le Shirley Ryan Ability Lab et les Wheelchair Athletes de McFetridge. Mais surtout, nous avons travaillé avec Asta Philpot dont le film raconte l’histoire. C’est en le regardant travailler avec Grant pendant la préparation que tout est devenu vrai. C’est donc ce que j’ai essayé de faire. Je voulais que ce soit vrai. Les personnages le sont, tout comme les sentiments que j’éprouve pour eux", se remémore le cinéaste.