Pour le réalisateur David Bruckner, La Proie d'une ombre est un thriller psychologique doublé d’une histoire de revenants : "C’est à la fois une histoire de fantômes aux accents de romance gothique et le portrait d’un mariage profondément perturbé. C’est un récit plein de mystère, d’angoisse, de déchirement et de révélation, un dédale dans lequel vous pénétrez à vos risques et périls."
La Proie d'une ombre est mis en scène par David Bruckner, qui s'y connaît en matière de terreur puisqu'on lui doit, entre autres, Le Rituel, dans lequel un groupe d'amis qui se sont réunis pour une randonnée en forêt doivent faire face à une présence on ne peut plus menaçante.
La mythologie de La Proie d'une ombre a été inventée par les scénaristes. Ces derniers se sont toutefois inspirés des labyrinthes de gazon du Pays de Galles et d’une poupée vaudou égyptienne datant du 4ème siècle de notre ère (conservée au Louvre).
Les bergers gallois construisaient des labyrinthes de formes simples appelés "Caerdroia" au sommet des collines pour y exécuter des danses rituelles. Le nom Caerdroia se traduit littéralement par "murs de Troie".
Le scénariste Luke Piotrowski explique : "Le mot fait référence à la ville du mythe grec dont le maillage de rues était suffisamment simple pour que l’ennemi puisse y pénétrer, mais trop complexe pour qu’il puisse en trouver la sortie. Cela correspondait parfaitement à l’image du plan inversé."
En 2021, Rebecca Hall est à l'affiche de Godzilla vs Kong, quatrième et dernier volet du MonsterVerse, réalisé par Adam Wingard. Ce dernier a, comme le réalisateur de La Proie d'une ombre David Bruckner, également signé un segment de V/H/S, un film d'horreur à sketches en found footage sorti en 2012 !
Côté références, David Bruckner cite Répulsion, Black Swan, Personal Shopper, Mister Babadook et Le Tour d’écrou. Rebecca Hall, quant à elle, avait en tête Rosemary's Baby, Shinning, Les Diaboliques, La Féline et La Maison du diable.
A noter la présence de la Française Stacy Martin, révélée par son rôle d'Anne Wiazemsky, la muse du célèbre réalisateur Jean-Luc Godard, dans le biopic Le Redoutable.
La Proie d'une ombre a été projeté pour la première fois au célèbre festival de Sundance, début 2020. Initialement prévu pour une sortie française en janvier 2021, le film a été repoussé à septembre de la même année en raison de la pandémie de Covid-19.
L'un des principaux défis, niveau décors, a été de transformer la maison idyllique en une étrange structure inversée de l’autre côté du lac, puis en un labyrinthe inextricable lorsque Beth cède à la folie. Pour y parvenir, les créateurs ont créé un décor réel pour faire ressentir au public qu’il s’agit d’un endroit ancré dans la réalité. Au fur et à mesure que l’histoire avance, ils ont construit des pièces en studio pour pouvoir en modifier les proportions et la géographie selon leurs besoins.
Même si une grande partie de La Proie et l'ombre dépend d’événements passés, le film ne possède aucun flashback. "Le fait de ne pas s’appuyer sur des flashbacks permet de rationaliser l’histoire et de l’ancrer dans le présent, plongeant ainsi le spectateur dans la même logique de découverte que Beth", explique le réalisateur.
Le responsable des effets spéciaux Patrick Horvath et son équipe ont créé "l'homme négatif", une entité menaçante que l’on peut sentir et peut-être même voir si l’on regarde les choses sous un certain angle. Le directeur de la photographie Elisha Christian déclare :
"Patrick a mis au point les détails précis de l’espace tridimensionnel nécessaire pour que l’illusion fonctionne. David déterminait les déplacements des acteurs et les mouvements de caméra à l’avance, puis Patrick travaillait sur la façon dont la forme pouvait se matérialiser le long d’un axe 3D, en jouant avec les volumes et en utilisant la perspective forcée."