Jack Mimoun et les secrets de Val Verde marque les premiers pas du comédien Malik Bentalha à l'écriture et à la mise en scène d'un long métrage. Pour l'occasion, il a fait équipe avec Ludovic Colbeau-Justin à la réalisation, et avec Tristan Schulmann et Florent Bernard au scénario. Il confie :
"Cette envie m’est venue à force de passer du temps sur les plateaux. Lorsque j’avais terminé mes prises, je restais pour observer. Tout cela m’intriguait... Et quand je voyais le résultat final, après le montage, je comprenais comment la magie de la mise en scène avait pu opérer."
"Au fil du temps j’ai voulu concrétiser cela, face aussi parfois à une certaine frustration durant des tournages. Il m’arrivait de me dire 'Tiens ce plan, je ne l’aurais pas fait comme ça' mais je n’osais pas aller voir les réalisateurs pour leur parler. Alors au bout d’un moment, je me suis dit 'pourquoi pas moi ?'"
Malik Bentalha et ses co-scénaristes avaient comme références, pour le personnage de Jack, Clark Gable, Benjamin Gates et le Trésor des Templiers, Indiana Jones et L'Homme de Rio : "Mon idée était aussi que Jack Mimoun grandisse au fur et à mesure de l’intrigue en se nourrissant de ceux qui l’accompagnent dans son aventure."
"Pour tout vous dire, j’ai également pioché du côté de Mike Horn en allant regarder une de ses conférences données au Rex, j’ai lu ses livres, j’ai visionné des émissions de Bear Grylls dont je me suis d’ailleurs inspiré pour la scène du serpent au tout début du film !"
Au départ, Malik Bentalha, voulait tourner le film sur l’île de la Réunion, ce qui s'est avéré impossible pour des raisons techniques. Il a donc posé ses caméras en Thaïlande en février 2021 pour les repérages, avant le tournage en avril-mai-juin. Il se rappelle :
"Nous avons trouvé des décors extraordinaires qui devenaient inaccessibles la veille pour le lendemain. Nous devions partir en pleine nuit pour en trouver d’autres sans vraiment les voir."
"Tout cela, dans des conditions sanitaires extrêmement strictes : 15 jours d’isolement à chaque fois que nous revenions sur place avant de pouvoir sortir de notre chambre d’hôtel."
"Tout le casting a accepté de jouer le jeu, loin des familles ou des amis. Dans ces périodes de confinement, nous avons évidemment aménagé les chambres avec soit des tapis de course, des Playstations ou des terrasses pour pouvoir prendre l’air."
"Je crois qu’au final ça n’a pas été si difficile que cela : nous nous sommes posés, nous avons peaufiné nos rôles ou les aspects techniques du film pour moi et en fait, tout cela a soudé le groupe avant le tournage..."
Si le nom de Val Verde vous rappelle quelque chose, c'est normal. Au-delà de la référence évidente à la saga Indiana Jones dans le costume que porte Jack Mimoun, le film cache aussi un clin d'oeil à 58 minutes pour vivre.
Dans ce film culte avec Bruce Willis, il est fait mention d'un pays d'Amérique latine, le Val Verde, qui aurait été soumis au régime dictatorial du général Esperanza. Or il s'agit d'un Etat totalement fictif, fruit de l'imagination de Joel Silver.
On retrouve cette dénomination dans deux autres des films d'action qu'il a produits dans les années 1980 : Commando (1985) et Predator (1987).
Pour le personnage de Aurélie Diaz, Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin recherchaient une comédienne qui ait du charme mais qui trouve aussi sa place au milieu d’acteurs au fort potentiel comique. Ils avaient pour référence Kathleen Turner dans À la poursuite du diamant vert :
"Je sais que Joséphine a énormément travaillé son rôle en regardant notamment les films de Philippe De Broca. Vous savez, dans ce métier, il y a les bons et les mauvais élèves. Sur mes scénarios, il n’y a rien, pas une annotation, aucun surlignage", raconte Malik Bentalha, en poursuivant :
"Celui de Joséphine pour Jack Mimoun, contient des photos, des phrases écrites à la main, des dessins à chacune de ses scènes !"
Malik Bentalha a pris 15 kilos pour le rôle : "Je ne voulais pas que Jack soit trop affûté. C’est un gars empoté, qui s’est laissé aller physiquement une fois le succès venu, d’où la réflexion du gamin qui le croise au début : 'pourquoi t’es gros maintenant ?'. Je voulais galérer une fois en Thaïlande à cause de mon poids et de la chaleur, comme Jack qui, cette fois, va vraiment devoir affronter une nature hostile sans pipeauter la réalité."
A noter la présence de Benoît Magimel, un acteur davantage habitué au drame et au polar. L'acteur joue Jonas Anatoli, un professeur d’université fasciné par l’exploration. Malik Bentalha précise : "Je voulais m’approprier ce personnage emblématique que l’on retrouve dans les films d’aventure : l’explorateur passionné d’archéologie, adroit, intrépide, et prêt à tout pour arriver à ses fins."
"Benoît l’a parfaitement incarné, il fait partie de ces acteurs extrêmement minutieux, attachés au moindre détail. Il m’appelait parfois à 2h du matin pour qu’on se voie avec Ludo afin de changer des petites choses avant les scènes du jour... C’est un honneur d’avoir joué avec lui et de l’avoir filmé !"
Jack Mimoun et les secrets de Val Verde comprend plusieurs effets numériques, comme l'expliquent les deux réalisateurs Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin : "Les effets numériques, c’est un vrai contrat de confiance au moment du tournage parce que, de fait, le résultat final est virtuel."
"Vous êtes en train de tourner sur un fond bleu ou vert et on vous dit « là, tu vas avoir une falaise de 150 mètres de profondeur », « tu verras, l’avion va tomber de l’arbre et s’écraser au sol » et toi, tu dois prioriser ce que tu as à faire dans la scène ou régler tous les problèmes liés à chaque instant à un tournage."
"Le reste viendra après... Quand j’ai vu par exemple le résultat de la séquence du pont suspendu, j’ai moi aussi été bluffé ! La post-production, c’est une partie du travail de metteur en scène que j’ai vraiment découvert grâce à Jack Mimoun : l’étalonnage, la postsynchronisation des voix, les effets VFX."
François Damiens incarne Jean-Marc Bastos, un pilote d'hélicoptère et ancien militaire totalement barré. Pour écrire le rôle, Malik Bentalha et Tristan Schulmann se sont inspirés de Commando avec Schwarzenegger et de Tonnerre sous les tropiques avec Ben Stiller. Le premier développe :
"Ces gars qui tirent d’abord et discutent après ! Bastos adore les armes, il admire les américains et en même temps il est très touchant dans sa solitude, ayant en plus vécu des trucs épouvantables au front. Je crois que le public va vraiment s’attacher à lui tout en le trouvant assez inquiétant..."